Pour lire la partie 1, visitez-nous ici.

J’étais arrivée à l’hôpital en me disant que ce n’était pas grave. Que c’était juste un suivi. Comme les médecins me l’avaient dit, c’était simplement par précaution. Ils en prennent beaucoup en cas de grossesse. Alors tant mieux, ça me fait une petite sortie et ça m’aide à me familiariser avec les lieux.

Cet état d’esprit, ça fait aussi partie de moi. J’essaie de m’inquiéter le moins possible avant que les choses arrivent pour vrai. Je m’informe sans que ça en devienne maladif. J’en prends et j’en laisse. Je trouve que sinon c’est un peu du gaspillage d’énergie. Celle-là, je préfère la garder pour rire et m’amuser.

« Juste au cas », qu’ils m’avaient dit. Mais ce que je n’avais pas imaginé, c’était à ce fameux « cas » là. L’infime partie qui comprenait plus de risque.
Ce qui est beau avec la science, c’est qu’elle laisse place à l’incertitude. Les connaissances scientifiques sont toujours incertaines et en constante évolution. Comme le cher mathématicien Louis de Broglie l’eut si bien dit autrefois « Pour le savant, croire la science achevée est toujours une illusion aussi complète que le serait pour l’historien de croire l’histoire terminée ». 

L’incertitude

C’est ce qui pousse les chercheurs et scientifiques à se renouveler continuellement et à faire avancer la compréhension du monde. Chaque recherche conduit à de nouvelles théories et découvertes. Par exemple, l’étiologie de certains phénomènes est parfois multiple, parfois inconnue. 

En bonne amoureuse de la science que je suis, je me laisse donc porter par ces mots. Je pourrais perdre mon temps à essayer de comprendre. À essayer de trouver LA réponse en laquelle je crois à 100 %. À essayer de comprendre pourquoi à 25 semaines de ta vie intra-utérine, mon corps a décidé de procéder à l’ouverture prématurée du col de l’utérus. 

Peut-être que j’ai trop forcé en ski de fond. Peut-être que c’est à cause de ma minuscule morphologie qui est trop faible pour te supporter. Peut-être que les nausées et vomissements du début de grossesse ont été trop intenses. Peut-être qu’un polype empêche le col de bien se fermer. Peut-être…   

Sauf que j’y crois qu’on n’en trouverait pas de réponse absolue

Comme n’ont pas réussi à le faire ma gynécologue et sa collègue tout aussi professionnelle et compétente.

Il faut s’y faire. Essayer de faire confiance en la vie et te retenir le plus longtemps possible. En évitant que je force. En me reposant. En utilisant des médicaments loin d’être miraculeux, mais mieux que rien. 

Chaque déception ou embuche nous mène nécessairement à faire un apprentissage. En lien avec celui-ci, j’ai décidé d’en retenir une chose principalement. Laisser les choses être parfaites à leur façon. Sans tenter de les modifier. Ou d’en faire trop. Comme le médecin me l’a prescrit. Ne. Rien. Faire. Ne rien faire et apprécier. Je dis « ne rien faire » parce que je trouve que ça fait moins peur que de dire « être alitée ». 

La partie 3 sera disponible ici dès le 27 mai 2022

Image de couverture par Kelly Sikkema
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