Enfin mamie!

Je suis mamie d’une magnifique petite fille nommée Alice. Je suis aussi la maman de la maman de la magnifique petite fille. Je serai toujours sa mère d’abord et avant tout. Laissez-moi vous dire par contre que ce rôle se compare difficilement à une oasis de paix. Comment soutenir sans envahir?  Comment proposer sans avoir l’air de juger?

Ma fille parcourt déjà les réseaux sociaux qui l’informent des dernières tendances pour les nouvelles mamans. La véracité des propos lus ne peut en aucune façon être remise en doute, non? Ainsi, toutes suggestions de ma part visant à réduire les cris de désespoir du poupon ou à apaiser les mamelons craquelés d’une maman fatiguée, que dis-je, d’une maman totalement à bout, sont à proscrire sous peine d’être écartées sèchement. Je ne parle pas ici d’une mère contrôlante qui voudrait tout apprendre à sa fille, mais d’une mère qui prend des pincettes afin de ne pas blesser la susceptibilité de la chair de sa chair.

« Ce n’est plus comme cela qu’on fait maman, on n’est plus dans ton temps ! »

 Dans mon temps!  Allons, je servais déjà cette réplique à ma propre mère! Quel coup de vieux! Comme je me sens inutile!

Le silence est d’or!

Alors moi et toutes les mamies de ce monde, on apprend à se taire! Je vois bien que ma fille n’est plus que l’ombre d’elle-même malgré l’amour évident qu’elle porte à sa petite merveille. Je me tais. Quand un article de blogue donne la recette miracle pour mamelons crevassés à ma fille, je me tais. Oui, vous avez bien deviné : même conseil, provenance différente, mais JE ME TAIS! L’important étant que les mamelons soient au rendez-vous pour le lunch de mon Alice adorée et que le sourire revienne sur le visage de ma fille, visage que j’ai moi-même regardé avec tendresse lorsque j’allaitais.

Parce qu’une mamie, on va se le dire, c’est d’abord et avant tout une maman qui a déjà accouché.  On voudrait tant que tout se passe bien pour notre fille chérie parce qu’on l’aime! Se faire rabrouer un peu, marcher sur des œufs avant de parler, ne pas relever le ton désagréable d’une réplique qui nous est adressée, ce n’est pas bien grave. On sait que le beau temps reviendra vite… ou dans quelques années!

Nouvelle génération de mamans

Vous savez quoi? Je les trouve chanceuses ces mamans «nouvelle génération» de pouvoir compter sur un réseau de femmes qui s’entraident. Bien sûr, cela vient aussi avec une sorte de désir d’être une maman parfaite!  Je fais confiance aux jeunes mères pour faire la part des choses et aux mamies pour rappeler à leur progéniture qu’il n’y a pas de recette idéale, de formule gagnante : chaque bébé réagit différemment. 

Ma fille, chère nouvelle maman de mon cœur, je te trouve merveilleuse. Comme je te l’ai souvent répété: tu es belle, tu es bonne, tu es capable!  Tu découvres de plus en plus ce que signifie être mère et un jour viendra où tu seras pleine d’empathie pour moi en te rappelant ton adolescence! Yes! En attendant, la mamie ne demande pas mieux que de répondre présente chaque fois que le besoin d’une pause-bébé se fait sentir. Plus tard, j’accueillerai sûrement Alice parce qu’elle voudra un congé de toi! Elle clamera bien haut en soupirant que tu ne la comprends pas. Plus ça change, plus c’est pareil !

PS1: Je t’aime ma fille!

PS2 : Va dormir, je m’occupe de tout!

PS3 : Jeunes mamans: vous m’épatez!

PS4 : Mamies, vous êtes essentielles, n’en doutez pas!

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