En cette drôle de période, de nombreux couples et plusieurs familles se retrouvent confinés ensemble, en isolement. Parfois malades et souvent inquiets. Dans ces moments pas faciles, il devient d’autant plus important de pouvoir parler et écouter la personne avec qui nous vivons, comme nous avons souvent moins d’options pour aller décanter ou évacuer nos frustrations et nos émotions négatives en dehors de la maison. 

Nous avons déjà partagé quelques conseils pour pouvoir mieux nous exprimer auprès de notre conjoint(e) (que vous pouvez lire ou relire juste ici!). C'est surtout utile lorsque nous avons des insatisfactions à communiquer ou lorsque nous devons aborder des thèmes plus épicés, délicats et susceptibles de créer une escalade. 

Maintenant, nous allons vous parler d’écoute.

Apprendre à dire les choses c’est important, mais apprendre à écouter l’autre, tant sur le plan verbal que non-verbal, l’est tout autant.

Lorsque notre conjoint(e) s’exprime, l’important est de montrer que nous sommes à l’écoute. Pour y arriver, il y a quelques trucs simples! Nous le/la regardons, nous nous tournons vers lui/elle et nous arrêtons ce que nous sommes en train de faire pour être entièrement disponible à notre partenaire. Si cela n’est pas possible, pour différentes raisons, il vaut mieux le dire directement à l’autre.

Par exemple :

Je sais que tu voudrais me parler en ce moment, et c’est important pour moi de t’écouter, mais ce n’est pas un bon moment pour moi, je suis occupé(e) ou fatigué(e). J’aimerais qu’on se parle un peu plus tard quand je vais être entièrement disponible pour toi.

Cela démontre que nous considérons que ce que l’autre a à dire est important et que nous souhaitons lui offrir une écoute de qualité. 

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Pour la suite de la discussion, lorsqu’un des membres du couple partage une insatisfaction, un malaise ou une difficulté, l’autre doit l’écouter et le lui faire sentir.

Pour y arriver, il faut :

  • Se centrer sur le message de l’autre et, surtout, sur les émotions qu’il ou elle vit.

Il faut donc tenter de bien comprendre comment notre partenaire se sent, sans songer à notre prochaine réplique, d’essayer de se mettre à sa place et de lui transmettre notre compréhension. 

  • Lorsque notre partenaire a terminé de s’exprimer, nous pouvons reformuler ses propos ou valider ses émotions en lui communiquant, dans nos mots, notre compréhension de son message et de ses ressentis.

C’est à la fois une façon de communiquer ce que nous avons compris, mais aussi de vérifier que notre compréhension est juste. 

Par exemple :

Je suis triste que tu sois encore arrivé(e) en retard à notre rendez-vous ce soir. Ça me donne l’impression de ne pas être important(e) pour toi et que tout le reste passe avant.

Ici, le ou la partenaire pourrait être tenté de répliquer en lui disant que ce n’est pas vrai que tu n’es pas important(e). Freinez cette envie et centrez-vous sur ce que l'autre a ressenti en lui communiquant comment vous imaginez qu’il ou elle se sent.

Par exemple :

Ok, si je comprends bien, tu perçois que tu n’es pas une priorité pour moi, que je te néglige.

Votre partenaire pourrait alors répondre par l'affirmative ou la négation! 

  • Enfin, la dernière étape, et non la moindre, est de faire un réel effort pour nous regarder et reconnaître notre contribution ou nos torts, s'il y a lieu.

Ainsi, si au cours de la dernière semaine, nous avons souvent été en retard, et bien, admettons-le! Vous allez voir que cette partie-là fait des miracles!

Ça peut faire tout le bien du monde :

Tu as raison, ces dernières semaines je t’ai un peu perdu(e) de vue dans la surcharge de travail et j’en suis désolé(e). Je vais tenter d’être plus attentionné(e).

Reconnaître notre contribution dans les perceptions et les ressentis de notre partenaire et assumer nos erreurs, sans chercher à se justifier, permet à l’autre de se sentir écouté et compris. Souvent, cela suffit à éviter l’escalade. Il n’est certes pas simple pour tout le monde de reconnaître ses torts, puisque ça implique que nous ne sommes pas « tout blanc », que nous portons une partie du blâme et que l’autre n’est pas « tout noir », donc, entièrement fautif. En clinique, nous observons souvent des couples qui cherchent à trouver un « coupable » lorsqu’ils nous racontent leurs conflits. C’est un débat stérile, désagréable et inutile. En effet, si l’un des membres du couple « gagne », l’autre « perd », donc, en bout de ligne, le couple perd. 

Durant cette période un peu morose, être bienveillant et à l’écoute de l’autre peut adoucir le quotidien et favoriser des rapprochements. L’enfer est pavé de bonnes intentions, comme on dit! Et oui, même si nous tentons d’appliquer ces conseils à la lettre, il est possible que vos échanges dérapent solidement, et pas seulement à cause de votre conjoint(e). Vous avez peut-être un rôle à jouer dans vos difficultés de communication, en fonction de la façon dont vous êtes tricotés au niveau de votre psyché.

Revenez nous voir demain pour lire sur certains pièges dans lesquels il est facile de tomber dans ce genre de situation! 

Dre Aline Gauchat, Ph.D., psychologue
Dre Nathalie Gauthier, Ph.D., psychologue
Source de l'image de couverture : Unsplash

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