Quand ton histoire d'amour devient une histoire de contrôle - Partie 2

*Pour lire la partie 1 de ce texte, c'est ICI!*

Je suis intervenante sociale dans la vie. Je connais le cycle de la violence conjugale par cœur. Je connais les stratégies de domination et les positionnements de protection. Je m’étais déjà dit que jamais personne ne serait capable de me jouer dans la tête. Je me disais que si je tombais dans le panneau, je ne tarderais pas à partir en courant. Sauf que là, la théorie si bien maîtrisée devenait ma pratique et la peur me paralysait.

Je me disais que si je partais, ce serait encore pire et il s’arrangerait pour faire de ma vie, un enfer. Je me disais qu’il n’avait pas réussi à manipuler mon cerveau parce que je me rendais compte de la toxicité de la relation. J’ai compris plus tard qu’il avait quand même réussi à le faire un tout petit peu, quand je me suis étonnée à voir que les choses se passaient de façon différente en relation avec d’autres personnes et que ce n’était pas ça, la normalité. J’aurais pourtant dû ne pas l’oublier parce que j’ai eu la chance d’avoir des relations très saines et très heureuses.

Je suis sortie de cette relation. Je ne pense pas que j’aurais été en mesure de le faire seule, en fait je crois que cela aurait été impossible. C’est avec de l’accompagnement professionnel, du soutien de mes proches et une force mentale insoupçonnée que j’y suis arrivée. Je regarde derrière, non plus avec de la rage, mais bien avec de la peine. La peine d’avoir accepté des choses que je n’aurais jamais pensé accepter et que je m’étais promise de ne jamais accepter.

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Si tu vis une relation semblable, oublie toute suite l’idée que tu es conne. Tu es même très intelligente. Ça se peut que tu réalises que c’est malsain, mais que tu sois pas capable de bouger pour le moment, ce qui te fait penser que tu es idiote. Tu sais, si tu as une jambe qui ne peut pas bouger dans un plâtre, ça veut pas dire qu’elle ne bougera jamais, il faut juste laisser du temps pour qu’elle se solidifie. Il t’aime. Il t’aime, mais il t’aime très mal. C’est normal que ton cerveau ne fonctionne pas normalement parce que ce que tu vis est tout sauf normal. Un jour, tu seras prête. Ce jour où la violence ne fera plus partie de ta vie.

Entoure-toi de toutes les ressources positives, parce que c’est avec ton réseau que tu te renforceras et que tu retrouveras la force nécessaire pour sortir de cette cage où tu es demeurée pendant trop longtemps. Laisse-toi le droit de déployer tes ailes une fois pour toute et de te faire aimer de la bonne façon, celle que tu mérites.

Note à toi cher lecteur: mon but est de livrer un témoignage inspirant pour d’autres personnes et de mettre l’accent sur mon propre vécu. Mon but n’est pas de pointer du doigt la personne en question et qu’on la déteste. Malgré tout, j’ai aimé cette personne donc il y a tout de même du beau en elle.

Je lui souhaite d’apprendre à aimer de façon saine et j’espère que notre histoire lui aura fait réaliser certaines choses au même titre qu’elle a été d’un grand apprentissage pour moi.