De nature très optimiste, j'ai toujours abordé mes émotions avec authenticité, en les vivant pleinement chaque jour. Au fil des années, j'ai remarqué une sorte d'obsession pour le bonheur. Cette poursuite infinie d’une vie parfaite nous pousse parfois à étouffer nos émotions les plus sombres, comme si elles n'avaient pas leur place dans notre monde idéalisé. Laissant l’impression de devoir afficher constamment un visage épanoui et un sourire radieux.

Cette tendance, renforcée par les réseaux sociaux où ce que nous voyons est souvent filtré, semble en inciter plusieurs à vouloir présenter un reflet sans faille et à exprimer uniquement des états d’âme positifs, quelle que soit leur réalité. Laissant l'impression que du bonheur pur coule dans leurs veines. Comme si le fait de présenter une image parfaite en tout temps était synonyme de force.

Vous connaissez peut-être cette personne qui trouve toujours une raison de célébrer, même lorsque tout semble aller de travers ? Celle qui est tellement heureuse que même lorsque ça fait une semaine qu’il pleut, elle se réjouit de la fraîcheur et de la verdure que la pluie apporte. Vous savez, celle pour qui même les nuages ont une lueur argentée ?

Ce genre d'attitude m'a fait réaliser qu’il y a une différence entre la positivité saine et la positivité toxique.

La positivité toxique se manifeste par une attitude ou des propos excessivement optimistes qui nient ou banalisent les expériences difficiles et les réactions émotionnelles véritables. Même si ça donne l’impression de promouvoir un état d'esprit positif et encourageant, ça peut en réalité être nuisible pour plusieurs raisons, en voici quelques-unes :

Ça invalide nos sentiments

Ça peut nous conduire à minimiser ou à nier des émotions légitimes telles que la tristesse, la colère ou la peur, en les considérant comme non constructives ou indésirables. Ce qui peut empêcher les personnes de reconnaître, de comprendre et d’exprimer leurs sentiments de manière saine.

Ça nous met la pression constante d’être heureux

En valorisant une vision purement positive de la vie, ça crée une pression sociale qui vise à toujours afficher un état d'esprit joyeux et optimiste. Ça peut amener à ignorer les moments difficiles et à culpabiliser de ressentir du négatif, ce qui peut entraîner une détresse émotionnelle profonde avec le temps.

Ça nous pousse à nier les problèmes réels

En se concentrant uniquement sur le bon côté des choses, on risque de négliger ou de sous-estimer les problèmes réels qui nécessitent une attention ou une action. Ça peut nous empêcher de percevoir et de résoudre les défis qui se présentent à nous.

Cette manie de tout tourner au bon peut se manifester dans plusieurs sphères de notre vie.

Il n’est pas rare d’entendre autour de nous des gens encourager quelqu'un à rester hop la vie avec des « vois le bon côté des choses », « rien n’arrive pour rien » ou « ne sois pas triste », au lieu de reconnaître et de soutenir leurs émotions lorsqu'ils traversent des périodes difficiles.

Tout n’est pas parfait et vouloir prouver aux autres que notre vie l’est ou encore essayer de convaincre à répétition quelqu’un de son entourage de ne pas nommer les aspects moins positifs de sa vie est malsain.

Pour contrer la positivité toxique, il est important d'accepter et de valoriser nos véritables émotions, car elles sont la base des relations sincères. En laissant les autres exprimer librement leurs sentiments, ça favorise un climat de confiance et d'empathie où chacun se sent à l'aise et soutenu. Loin des apparences et des façades sociales, c'est dans cette authenticité que se forment des relations authentiques.

Je ne sais pas pour vous, mais je suis d’avis que même si la pluie a ses charmes, il est important de reconnaître quand elle devient gênante, avant d'être totalement submergée.
Image de couverture via Pixabay
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