Présentation
Je suis une maman de 4 enfants.
Je choisis de rester anonyme, non pas par honte, mais pour protéger mes enfants de l’exposition et des représailles possibles.
Je suis une maman présente, aimante et dévouée. Celle qui prépare les lunchs en courant tout en faisant réviser les devoirs du petit dernier, qui gère des crises d’anxiété à minuit, qui conduit ses enfants aux sports à la première heure le dimanche matin, qui mouche des petits nez qui coulent même quand elle n’a plus la force de s’occuper d’elle-même. Une maman comme les autres. Simplement.
Je n’ai jamais cherché le conflit. Je n’aurais jamais pensé me battre dans un tribunal au cours de ma vie.
Je suis juste une maman ordinaire. Une maman qui croit fermement que ses enfants méritent un environnement stable, sécurisant et rempli d’amour.
Mais on ne m’a pas laissé le choix.
Ce récit est le mien, mais aussi celui de beaucoup trop de mamans aimantes qui vivent une violence qui fissure l’intérieur et qui use le cœur.
(Article 2 d’une micro-série de 5)
Le tourbillon
Il y a un moment, dans un litige familial, où tu réalises que ce n’est plus simplement un conflit… mais un tourbillon. Un mouvement circulaire qui t’aspire, qui t’étourdit, qui te fait perdre tes repères pendant que l’autre, lui, reste parfaitement immobile au centre, observant calmement le chaos qu’il a créé.
Espoir
J’ai espéré, pendant des mois, la garde partagée alors que le père la refusait complètement. J’ai essayé. J’ai proposé. J’ai tendu la main encore et encore. Je voulais croire qu’un père pouvait, un jour, choisir ses enfants avant son besoin de contrôle. Mais à un moment, c’est devenu clair : on ne se peut pas partager une garde sans partager la charge associée.
Son comportement devenait de plus en plus évitant, insécurisant et désengagé. Ce n’était plus seulement les procédures qu’il bloquait, c’était aussi les communications essentielles:
- aucune réponse pour les rendez-vous médicaux,
- aucune réponse pour les inscriptions scolaires,
- aucun suivi pour les activités sportives,
- des refus d’autoriser des suivis psychologiques,
- même des refus ou des silences pour des rendez-vous chez le dentiste ou chez l’optométriste.
Quand un parent refuse délibérément toute collaboration… Quand il laisse tout reposer sur toi… Quand il sabote les projets, les soins et les besoins des enfants… Alors, demander la garde partagée n’est plus possible.
J’ai dû ouvrir les yeux, je n’avais plus le choix : je devais demander la garde exclusive légalement. Le montant de la pension alimentaire allait devenir plus élevé pour lui si je gardais les enfants avec moi de façon officielle. C’est là qu’il a commencé à réclamer ses droits de garde.
Quand se défendre devient une occasion pour lui de resserrer le contrôle
Plus j’essayais de me défendre, plus il étendait et élargissait son contrôle. Comme si chaque fois que je me relevais, il reculait d’un pas pour mieux tirer les ficelles.
Il a commencé à parler de notre litige à des gens autour de nous. À distordre les faits. À manipuler des parents d’amis des enfants. À semer le doute, toujours avec un sourire poli.
Puis il s’est mis à camoufler des revenus via son entreprise, simplement pour éviter de contribuer financièrement aux besoins de ses enfants.
Et ensuite, il a menti devant le juge. Il a dit que j’étais une mère inapte, instable, aliénante, que je voulais les priver de leur père. Des accusations graves, fabriquées, mais qui créent du bruit et dans un tourbillon, le bruit devient rapidement une tempête.
Et comme si ce n’était pas encore assez…
Quand l’emprise se transfère sur les enfants
Le plus dur, ce n’a pas été ce qu’il faisait contre moi, mais ce qu’il a commencé à faire via les enfants.
À chaque rendez-vous avec des professionnels, je devais légalement l’inviter, même dans les bureaux des psychologues, même dans des moments où une mère aurait dû pouvoir protéger son enfant de l’influence d’un adulte manipulateur. Lui qui avait toujours brillé par son absence s’infiltrait maintenant partout : partout où il pouvait influencer, orienter, déformer, partout où il pouvait jouer la victime ou le héros.
Puis il y a eu son opposition à la passion de ma fille. Son oxygène. Sa zone de lumière. Sa régulation émotionnelle, elle dont la sensibilité est aussi belle que fragile, elle qui déborde d’intelligence, mais porte tout plus fort que les autres. Il a tenté de lui enlever son ancrage : il a minimisé son sport, refusé de payer, critiqué les horaires, l’a apportée en retard, lui a causé de l’anxiété inutile, la faisant même culpabiliser de vouloir poursuivre sa vocation.
J’ai dû, avant même de poursuivre mon propre combat, déposer une demande urgente à la cour pour qu’elle ait simplement le droit de continuer à danser. Pour forcer un père à contribuer au strict minimum. Une bataille absurde, mais nécessaire.
Et comme professionnel de la loi, il savait que cette ordonnance n’était que temporaire. Il savait qu’il pourrait encore gagner du temps, encore jouer avec les délais. Il a donc continué de refuser de payer malgré l’entente homologuée, ignorant même les délais de réponse imposés par le juge. Un grand jeu de manœuvres procédurales!
Pendant ce temps, il a aussi laissé passer les délais d’inscription au secondaire d’une de mes filles: des programmes sportifs qu’elle rêvait d’intégrer, des places qui auraient pu changer sa trajectoire. Ce n’était pas de la négligence, cela l’amusait de nous voir courir après le temps. J’ai dépensé des centaines de dollars en frais d’avocats pour proposer des options, répondre, relancer… pour finalement n’obtenir aucune autorisation de sa part.
Et tandis que ses comportements brisaient nos plans, je devais protéger son image pour ne pas être accusée d’aliénation parentale. Je devais réparer, apaiser, contenir l’anxiété de ma fille qui n’obtenait jamais de réponse pour son entrée au secondaire… tout en évitant de laisser paraître la moindre faille de son père. Je devais cacher la vérité, expliquer ses déceptions sans jamais dire que ces obstacles étaient volontaires et orchestrés par son père.
Dans un tourbillon, la vérité tourne trop vite pour être vue. Et celui qui crée le chaos finit toujours par prétendre que c’est toi qui ne sais plus où tu en es.
Le tourbillon, ce n’est pas l’instabilité de la mère.
J’ai fini par réaliser que :
- Ce n’est pas moi qui suis instable. Ce sont les obstacles.
- Ce ne sont pas mes réactions qui sont excessives. Ce sont ses manœuvres.
- Ce n’est pas une mère qui prive un père. C’est un père qui prive ses enfants.
Le tourbillon n’est pas un accident. C’est un plan. Un engrenage qui se met en marche dès que tu refuses de t’écraser. Dès que tu veux te défendre. Dès que tu veux protéger tes enfants.
En fin de compte, tu réalises que tu ne te bats pas seulement pour ta garde. Tu te bats pour leur avenir. Pour leur santé. Pour leur passion. Pour empêcher qu’un père mal intentionné utilise le système, les émotions et les délais comme une arme contre eux.
Article 3 de 5 à venir, Article 1 de 5 ici
Parce que la justice a un prix énorme et que je mène ce combat pour quatre enfants qui méritent la sérénité, votre soutien peut réellement changer leur trajectoire.
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