J’ai quatre ou cinq conversations de groupe actives en ce moment. (Ça dépend à partir de combien de membres c’est considéré un groupe…) Ce sont des conversations avec tous mes amis proches, dans différentes combinaisons. Des gens qui ne se connaissent pas les uns les autres et qui vivent chacun dans leurs bulles dans mon téléphone.

C’est une pierre angulaire de ma santé mentale, ceci dit. On dirait que, il y a quelques années, c’était surtout un moyen d’organiser des activités ou des soirées entre amis, ou de planifier qui apporte quoi dans un souper de famille. Avec l’isolement, c’est devenu des espaces de contacts directs au quotidien. Pas ensemble, mais jamais tout à fait seul non plus.

Ça fait du bien d’avoir quelqu’un à qui parler

J'aime ça, recevoir un message qui dit « hey la gang, j'ai vu ça, et j'ai pensé à vous » 

C’est même impératif. Je suis sous l’impression que l’accès à un ou plusieurs groupes de discussion avec des amis, ça aide à assurer d’avoir toujours une oreille attentive ou plus d’une ! D’avoir toujours sous la main un focus group pour tester des idées, avoir un peu de divertissement en suivant les échanges de deux amis en courant de journée.

Je ne suis pas sorteux, et comme je le perçois, c’est un peu comme de croiser tes ami. e. s à la récréation, jaser un peu et retourner à ta classe rapido-presto. Comme si toute ta gang t’attendait dans le vestiaire pour que tu puisses leur parler de ton gym crush. C’est comme avoir toutes tes amies mamans avec toi à la pharmacie quand ton bébé est malade et que tu as besoin de conseils sur quel Motrin lui acheter. Ou un peu comme un moment pour bavasser avec ta gang à la cafetière du bureau à la pause, mais qu’aucun d’entre eux ne sont tes collègues.

Je suis conscient que ça ne remplace pas un contact humain, en face à face. Mais entre temps, ça permet de rester à jour sur nos vies respectives. Pas d’inquiétude, les vrais savent qu’il y aura toujours quelque chose pour alimenter la discussion autour d’un bon souper.

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Mêmes personnes, multiplateformes

Mes groupes ne sont pas justes dans Facebook Messenger. Les mêmes groupes existent sur d’autres plateformes, avec une vocation différente. As-tu ça, un group chat sur LinkedIn ? Moi, oui, pour placoter des nouvelles d’anciens collègues ensemble et se montrer pour rire des histoires abracadabrantes d’embauches que les gens inventent pour du clout. 

Chaque groupe a sa vocation, mais chaque groupe à aussi son thème. C’est rafraichissant aussi, un groupe est à thématique vino parce que c’est avec ce champ s’intérêt qu’on s’est renforcé nos liens. Un autre est à thématique de jeux vidéos. Un s’appelle juste « Histoires de filles », comme l’émission, mais on est trois gars et Virginie Pichet. Un autre change de thématique tous les mois, pour garder ça neuf. Bien entendu, tout le monde a un petit surnom approprié ou qui rappelle une inside joke.

Ce n’est pas pour tout le monde

Sans aucun doute, ça ne convient pas à tout le monde d’être sollicité passivement à tout moment, de recevoir et devoir passer au travers de centaines de notifications, ou d’être mis au fait de chaque détail de la vie de deux amies qui vont bien quand toi ça ne roule pas trop.

Quoi faire, quand tu as besoin d’une pause ?

Je ne prétends pas que c’est sain d’être connecté et joignable 24/7. Parfois, la fonction sourdine peut t’acheter une soirée de silence pour déconnecter. Parfois, la sourdine va rester activée pendant quelques jours. Il n’y a pas de mal. C’est un canal de communication, et ça fait partie de la game de couper le flux d’information. Tes comparses vont comprendre, si tu communiques ton besoin de repos.

Les gens sont plus compréhensifs que ce que je leur donnerais le crédit pour. (Quelle mauvaise phrase pleine d’anglicismes !???) Des gens proches de toi, avec qui tu entretiens des liens numériques au quotidien, sauront faire preuve d’empathie, et te laisser prendre du recul pour respirer. ❤️📲

Image de couverture par Volodymyr Hryshchenko
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