Ma sœur, un petit texte pour te dire oh combien je t’admire, je te jalouse en silence sans aucune méchanceté, simplement par inspiration. J’admire ta façon d’être comblée par ta vie et ta routine au quotidien, par la vie de mère que tu mènes. Que tu sois si bien et que tu puisses te sentir valorisée par tous ces petits moments simples mais oh combien importants pour toi. Je trouve ça beau que tu te contentes de ce que tu as, sans demander plus, vouloir plus... Moi, eh bien je ne suis pas comme ça. J’ai toujours voulu ce plus, dépasser mes buts, chercher et surmonter cette limite que la société nous impose.

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J’ai un jour réalisé que je n’étais pas comme ma grande sœur et que je ne pourrais jamais y ressembler.  J’ai clamé haut et fort que j’étais la sœur à Karine Asselin-Demers, au primaire, secondaire, cégep parce que les professeurs t’aimaient, tu étais une étudiante assidue, à son affaire, sage, toujours attentive et toujours de bonnes notes en plus! Je partais toujours avec de l’avance parce que tu avais tracé le chemin pour moi. Je n’étais peut-être pas comme toi par contre : plus dérangeante, un peu plus bruyante, mais pour les notes, ça on pouvait dire qu’on se ressemblait en multipliant les A+, les 100%. Je préférais les mathématiques, mais je m’acharnais à performer en français parce que toi, la grand sœur, tu réussissais si bien dans cette matière.

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Tu as quitté le nid familial pour aller à Sherbrooke, j’avais perdu mon pilier, la personne sur qui compter, sur qui se défouler, parce que et oui je sais que je n’ai pas toujours été la petite sœur douce et attentionnée envers la grande sœur. Je sais que je t’ai fait pleurer, mais au  moins on peut dire aujourd’hui que j’ai forgé un peu ton caractère. Même à des kilomètres de distance, je me comparais, mes résultats scolaires, tes heures au centre de conditionnement physique. Je voulais faire comme toi, plus que toi, différemment de toi parce que je voyais notre mère si fière de sa grande fille.  J’ai bûché, j’ai travaillé sur moi, j’ai dû moi aussi quitter le nid familial pour me retrouver, me questionner, voler de mes propres ailes.

Un jour, j’ai eu la grande nouvelle, j’allais devenir la marraine de la plus merveilleuse des petites filles. Je suis revenue vivre dans le patelin familial en laissant derrière moi : mon travail, ma vie, mes amies, parce que la famille passe avant tout et jamais je ne regretterai ce choix.  J’ai eu des embûches, mais je suis si contente de pouvoir partager ces beaux moments avec toi, avec Maélie, Laurie, avec nos parents. Je te mentirais si je te disais que je ne me compare plus, tu es et resteras toujours la grande sœur, le modèle, l’exemple, mais cette fois-ci je me considère une entité bien différente. Je suis moi avec mes qualités et mes défauts. Nous sommes sœurs de sang, complices de vie, mais cette fois je prends en compte tes recommandations, j’applique celles qui me conviennent et je délaisse celles pour lesquelles je ne veux pas me battre, car je ne suis pas et je ne serai jamais comme toi. Je ferai certainement des erreurs, mais je dois malheureusement les vivre pour prendre conscience que tu avais peut-être raison.

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Tu es belle à voir aller avec tes deux cocottes. Tu as toujours eu un don avec les enfants, tu en as toujours voulu et chéri cette idée d’être maman et tu fais ce travail à la perfection. Je t’admire et je sais la chance qu’elles ont de t’avoir comme mère. Je ne serai surement pas aussi patience, aussi maternelle que tu peux l’être. Je ne prendrai peut-être pas les mêmes décisions et choix que tu as pris aux mêmes moments que tu les as pris pour élever tes enfants de la manière dont tu penses être la meilleure. Je ferai mon possible pour être à la hauteur. Mais à ma façon j’essaierai d’être la meilleure version de moi-même sans mettre cette pression de performance et de perfection que la grande sœur érige toujours lorsqu’elle trace les premiers pas.

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J’aurais voulu avoir le même chemin que tu as eu : école, travail, couple, maison, enfants. Plus on vieillit, plus je me rends compte à quel point nous sommes différentes. À quel point nos rêves, nos ambitions, nos vies sont différentes. Je réalise maintenant que c’est bien correct ainsi! Malgré que nous soyons deux lionnes selon nos signes astrologiques, pratiquement nées la même date avec deux ans d’intervalle, avec les mêmes parents, la même éducation, eh bien nous ne sommes pas pareilles.  J’ai besoin de toi pour me faire réfléchir sur autres choses, pour ancrer encore plus mes valeurs, pour calmer un peu ma tête en l’air! J’ai besoin de ton côté rationnel, tu es rassurante, mais tu es aussi mon opposé. La vie m’a fait voir la chance que j’ai de t’avoir dans mon quotidien, de me faire ouvrir les yeux sur ce que je veux et je ne veux pas, ce que je suis et ce que je ne suis pas. Je suis une Asselin-Demers, tout comme toi avec ses qualités de filles entreprenante, productive, organisée et persévérante. À notre façon nous avons nos qualités, nos défauts, surement les mêmes mais travaillés et traités différemment et maintenant je peux dire que malgré nos différences, on se complète.

Pour terminer et mettre une petite touche humoristique : Je sais que tu seras toujours présente pour moi! Si ça entre dans ton horaire, que tu as le temps et que je ne modifie pas trop ta routine, je sais que tu seras là pour moi hihi!!

Je t’aime ma sœur xxx

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