Dernièrement, j’ai une obsession que je n’arrive pas à me sortir de la tête, encore moins à en parler, à le verbaliser. J’ai envie d’être maman. Je ne pourrais pas dire pourquoi maintenant, cette envie est plus forte qu’avant, mais je le ressens au fond de mes tripes, comme une envie animale que je ne peux pas contrôler et sincèrement, je ne crois pas avoir eu autant ce désir fort dans ma vie.


Depuis toute jeune, j’ai toujours désiré avoir ma famille, la maison, le chien. Il y en a pour qui c’est un rêve futile, mais moi je m’accrochais à ce rêve-là. Je n’ai jamais eu une famille très unie, mes parents se sont séparés alors que j’étais très jeune et durant la grande partie de mon enfance, entre frère et sœur, nous n’avons jamais été complices. Alors, avoir ma famille, créer un noyau central, c’était important. Certains diront que c’est narcissique, que c’est un désir pervers, mais je vous jure que pour moi, c’était tout le contraire. J’ai une réelle envie de donner à un être, à mes enfants. J’ai envie de donner l’univers à une personne qui a besoin de moi. J’ai envie d’élever un enfant et créer une relation avec lui. J’ai tant d’amour à donner, tant d’envie de partager tout avec mon enfant, ma chair.


À l’adolescence, je souhaitais presque tomber enceinte par accident

Bien entendu, je ne faisais rien pour, ça aurait été un peu dérisoire. Je savais que malgré mon âge, ma maturité prendrait le dessus. D’ailleurs, j’ai toujours eu l’impression d’être plus loin dans ma tête que l’endroit où j’étais rendu. J’étais au secondaire, j’avais hâte d’être au Cégep, je suis au Cégep, j’ai hâte d’avoir ma famille, ma maison. Bref…


Quand je suis arrivée au Cégep, mon envie s’est calmée, entre les cours, le travail et les boîtes de Kraft Diner pour souper, je n’avais pas tellement le temps pour y penser et je me disais que ça arriverait un jour.


Entre les deux programmes scolaires que j’ai faits, j’ai travaillé dans un milieu où je côtoyais des bambins, quelques jours ici et là, rien de stable, mais j’ai adoré ça. Bien entendu, ce n’est pas pareil de s’occuper de ses enfants ou ceux des autres, mais j’avais énormément de plaisir à les voir jouer, rire et crier. Même si c’était plutôt demandant, j’ai passé un des meilleurs étés de ma vie à garder ses petits là ! J’adorais jouer avec eux et je me suis même surpris à être strict quand il le fallait, mais aussi douce et compréhensive quand les enfants en avaient besoin. Cette expérience m’a montré que les enfants, c’est plus doux qu’on le croit. De plus, c’est l’été où j’ai pris un bébé pour la première fois de ma vie ! J’avais déjà eu des cours de secourisme, mais je n’avais jamais changé une vraie couche, donné le biberon, etc. J’ai été surprise de trouver cette expérience relaxante et bien moins anxiogène que je croyais ! Je me suis même dit, à ce moment-là, que j’avais hâte plus que tout d’être maman.

Image par Omurend Cengiz


J’ai probablement compris à cet instant-là que mon but, dans la vie, ce n’était pas avoir le travail le plus payant, de voyager le plus souvent, d’avoir beaucoup d’argent dans mon compte de banque ou même la plus grosse baraque, mais d’avoir des petites boules de vie, les aider à vivre, les encadrer, les voir grandir.


Malheureusement (ou heureusement), j’ai déménagé, donc je n’ai plus vraiment été en contact avec des enfants directement, donc mon envie s’est calmée, tout simplement, car je n’étais plus en contact avec la source de mes questionnements. J’ai commencé un nouveau cursus scolaire, un nouveau travail, de nouvelles occupations. J’étais célibataire depuis presque trois ans à ce moment-là, donc j’y pensais presque plus. J’ai vécu ma jeunesse comme s’il n’avait pas de lendemain (aller dans les bars, sortir tard, rencontrer plein de gens merveilleux, etc.) Je ne regrette pas ces moments, mais j’ai envie d’autres choses maintenant.

La partie deux sera disponible dès demain ICI
Image de couverture par Alex Pasarelu
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