Le premier trimestre extra-utérin de votre bébé, ou quatrième trimestre est le plus décisif. C’est là où les plus grandes difficultés se concentrent, et c’est là que bébé a le plus besoin de maman. Durant ce premier trimestre, maman décide comment elle va nourrir, faire dormir et aider à grandir bébé. Comme on dit, tous les chemins mènent à Rome, mais difficile de savoir lequel prendre, et ce, surtout avec un premier bébé! Personnellement, ayant la chance d’avoir ma mère à mes côtés, j’ai pu me permettre de faire confiance à mon instinct: allaitement à demande, cododo et portage définissent et remplissent mes journées depuis que je suis devenue maman.

La question est: aurais-je pu faire du maternage proximal si je n’étais pas constamment accompagnée?

Qu’est-ce le maternage proximal?

Le maternage proximal invite maman à se faire confiance et suivre son instinct.

Selon la théorie d’attachement de John Bowlby (1960), pour que bébé puisse s’épanouir socialement et émotionnellement, il a besoin de s’attacher au moins à une personne (généralement maman ou papa) qui répond à ses besoins biologiques, cognitifs et affectifs constamment.

Vers l’âge de deux ans, votre enfant utilisera cette(s) personne(s) comme base de sécurité; ils vont explorer le monde par eux-mêmes en toute confiance, sachant qu’ils ont vers qui se retourner au besoin. Puis, votre bébé deviendra ultimement un adulte sécure selon les experts; quoi de plus rassurant?

Le maternage proximal propose donc une écoute constante des besoins du bébé et une proximité quasi constante: allaitement à demande, cododo, portage, peau à peau et ne pas laisser bébé pleurer inutilement étant les principes fondamentaux de cette pratique.

Mon expérience personnelle

À vrai dire, au début, je ne savais pas où donner de la tête! Tous les livres que j’avais lus pour me préparer à la maternité versus ma réalité de maman menaient une bataille constante dans ma tête. Puis, j’ai vite lâché prise et suis allée avec mon instinct, une journée à la fois.

Tout ce que je savais c’était que je voulais une transition à la vie extra-utérine harmonieuse et en douceur pour mon bébé. Avant de naître, bébé mangeait à sa faim, dormait quand il se sentait fatigué et était constamment embrassé, bien au chaud dans son cocon. Une fois dans mes bras, le cœur ne me laissait pas faire autrement.

Le fait de découvrir que ce que je faisais avec mon bébé dès sa naissance était en fait un concept connu avec maintes études à l’appui m’a énormément rassuré!

Mais combien de temps allais-je pouvoir encore tenir à ce rythme?

Les trois premiers mois, bébé voulait téter 15-20 fois par jour lors des poussées de croissance, ne dormait paisiblement que dans les bras ou à mes côtés, et les coliques ne semblaient se calmer que lorsqu’on était peau à peau avec lui donc allaitement à demande, cododo et portage définissaient notre quotidien. Théoriquement difficile, pratiquement agonisant… et pourtant, il n’y a rien de plus magique. Si je pouvais revenir en arrière, je n’y changerai pas le moindre détail!

Et si je n’avais pas eu tout le support de ma famille?

Est-ce facilement réalisable dans notre contexte socio-économique?

Le maternage proximal se résume grossièrement à être physiquement et émotionnellement constamment présents pour bébé; un concept assez simple à saisir, mais pas aussi facile à implémenter. À vrai dire, pour être en mesure de le faire, il faut toujours être deux (ou plutôt trois, avec bébé)! Un adulte qui s’occupe constamment du bébé, et le deuxième adulte qui s’occupe constamment du premier (et de la maison)! « Amène-moi un verre d’eau stp, je ne peux pas me déplacer, le petit dort » … « Tiens-le deux minutes stp, il faut que je passe aux toilettes » …

Il faudrait carrément élargir le nom du concept à « maternage et adultage proximal ».

Or, après les cinq semaines de congé de paternité de votre partenaire, si personne d’autre ne vient à la rescousse, vous allez vite vous sentir dépassée par la situation et terriblement coupable de devoir subitement changer d’habitude.

Au Canada, nous avons la chance d’avoir jusqu’à un an de congé de maternité, mais combien sont les mamans qui doivent retourner travailler plus tôt? Combien sont les bébés qui iront à la pouponnière dès leur quatrième mois?

On s’entend qu’une transition subite du maternage proximal au service de garde aurait des conséquences bien plus importantes sur bébé que s’il avait été laissé à lui-même un peu plus à la maison; d’où l’importance de bien choisir comment on veut élever nos petits et demeurer constant dans notre choix.

Considérer toutes les variables pour faire un choix éclairé

Il est primordial de considérer toutes les variables avant de décider comment nous allons accompagner notre tout petit. Quoi qu’on en décide, il est important de garder en tête que notre bébé nous aime et tant que ses besoins seront répondus, il grandira heureux.

Je vous laisse ci-dessous deux lectures que j’ai trouvé fort intéressantes sur le sujet si vous avez envie d’approfondir le sujet davantage:

Photo de couverture d'Oleg Sergeichik
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