Après une entorse/fracture à la cheville et en attente d’une opération j’ai pendant un moment dû arrêter de m’entraîner. Enfiler ma botte m’infligeait une douleur difficile à supporter alors penser à me bouger le body ne faisait plus partie de mon quotidien. Mais maintenant que la douleur est presque disparue, que la liste de patients pour une chirurgie ne semble pas prête d’arriver à moi et/mais surtout parce que je suis cruellement en manque d’endorphines, j’ai décidé de recommencer doucement.

J’avais entendu à droite à gauche parler du balado à plat ventre : la culture des diètes. Un retour à la marche rapide s’avérait le moment idéal pour écouter ce balado qui justement traite des thèmes des diètes et du poids tout en faisant certaines mentions de troubles du comportement alimentaire et de la grossophobie. Caroline Huard, connue aussi sous le nom de Loounie en est à la barre. Celle-ci, végan, est maintenant créatrice culinaire et communicatrice. N’ayant jamais fréquenté d’école de cuisine, elle a réussi à se tailler une place de choix dans nos cuisines; inventeuse du tofu magique, auteure de livres, on a pu la voir à plusieurs reprises dans nos écrans ainsi que l’entendre à la radio.

On dit que la beauté est dans l’œil de la personne qui regarde, pourquoi alors est-ce que souvent, cette vision est biaisée par un poids ou un tour de taille? La culture des diètes fait partie de nos vies depuis toujours, on a qu’à penser à certains commentaires reçus alors qu’on était petit ou d’autres, entendus sur notre prise de poids. A-t-on déjà vu une Cendrillon ou toute autre princesse autrement que mince? Pourquoi donc?

Sommes-nous de mauvaises personnes parce que nous n’avons pas le ventre plat?

Il va de soi que non alors comment en sommes-nous arrivés à croire que c’est notre faute si on ne réussit pas à perdre le poids escompté alors qu’on suit un régime à la lettre?

Pour plusieurs femmes, et certains hommes également, ne pas être grosse est plus important que d’être en santé ou encore que leur bien-être. Et vous, si on vous donnait le choix entre avoir un surplus de poids et être en santé ou mince et malade, que choisiriez-vous?

Nous avons un réel travail à faire, collectivement et individuellement pour se réapproprier notre corps.

Parce que depuis plusieurs années les médecins répètent qu’il faut avoir un IMC santé, qu’un surplus de poids est néfaste pour nous, qu’aux nouvelles on anticipe des épidémies d’obésités. Parce que aussi, quand on se regarde dans la glace, on voit les parties de notre corps qu’on aime moins avant de voir celles dont nous sommes fiers.

On a tous une « meilleure version de nous-mêmes » et celle-ci n’a rien avoir avec un poids X.

Pourquoi alors est-ce que notre tour de taille influence le regard que nous portons sur nous? Le temps que nous passons à juger celui-ci pourrait être utilisé à infiniment plus grand, plus précieux. S’alimenter ne devrait jamais être une torture, bouger devrait l’être parce que ça nous fait du bien. Loouine aura réussi à semer une graine qu’il ne reste qu’à entretenir avec son balado. Parce que parfois c’est de frites qu’on a envie et non d’une salade, qu’un dessert c’est si bon, qu’un tour au bar à pain fait notre soirée, pourquoi alors s’en priver?

Image de couverture de Towfiqu barbhuiya
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