Le plus grand boulot qu’on puisse accomplir et qui dure une vie durant est le travail qu’on fait sur soi. Le chemin pour devenir un meilleur humain est fait d’essais, d’erreurs. On avance, on tombe, on se relève, parfois on change de direction tout en continuant de grandir.
Il y a ce qu’on apprend sur les bancs d’école, mais surtout ce que nous apprend l’école de la vie.
Des poussières de vécus, de conversations, de regards bienveillants, des adieux… Ils nous polissent doucement et nous amènent où nous devons aller.
J’ai longtemps voulu être sauvé, puis j’ai voulu sauver.
J’ai longtemps acheté l’amour des gens, puis j’ai voulu leur donner de mon temps pour être appréciés. Les jours et les saisons ont passé et j’ai compris. L’amour, le seul qui compte vraiment est celui qu’on se porte à soi-même. Parce qu’au jeu de l’égrenage du temps, on naît seul et on meurt seul.
Petit, il n’y a que nos parents qui comptent pour nous, plus tard des amis prennent cette place, suivie par des rencontres amoureuses, des enfants, des petits enfants, puis des amis encore, parfois. Et si on a le privilège de se bercer seul, la peau fanée par les jours, ces amours passés tiendront place de souvenirs.
J’écris ce matin avec la légèreté de savoir que le meilleur est maintenant.
Parce qu’hier, de toute façon n’est qu’un souvenir et que demain n’arrivera peut-être jamais. Faisons-nous la promesse d’écouter notre petite voix dorénavant, de prendre soin de nous, et en sachant que, de toute façon, nous sommes notre seul port d’attache. Avec la certitude que les rires partagés s’effaceront dans le silence du temps. Parce que tout passe, tout change et que c’est bien ainsi. Nos souvenirs seront marqués de chutes, de blessures, d’attentes déçues et d’au revoir sans retour. Mais surtout, nous aurons le cœur gonflé de fierté de nous être choisi, enfin.
Il faut garder en tête que celui qui se vante de vouloir sauver les autres a encore plus besoin qu’on le sauve lui-même.
Que celui qui tend la main pour te relever ne le fait souvent que pour refermer ses doigts sur les tiens et prendre son l’emprise. Qu’il ne sert à rien de se plier aux moindres caprices de quelqu’un qui n’a d’estime que pour lui-même, qu’une personne honnête ne manipule pas. Que tout le monde peut se prétendre « coach/consultant/guide », mais qu’un vrai guide gravite dans le positif en t’amenant à grandir, ne connaissant ni le jugement ni le mépris.
Chaque jour nous pouvons apprendre, grandir, donner et recevoir.
Chaque pas vers soi compte, chaque nouvelle rencontre enrichie, chaque douleur modèle. Il n’y a pas d’âge ou de bon moment pour se choisir, pour avancer sans attente ni regret, pour accueillir ce qui vient et laisser partir ce qui doit s’éloigner.
Grandir c’est s’aimer sans condition. C’est d’être là, dans l’instant. Entier. Libre.
Image de couverture de Fallon Michael