J’aurai accueilli en mon sein un grand Monarque dès l’instant où mes yeux se sont posés sur toi. Un requiem à libérer l’espace pour que mon papillon majestueux puisse y déployer ses ailes. Et ce vide aura été si grand qu’il m’aura englouti toute entière. J’aurai fait de cet univers ma maison et partagé avec le roi Mongol tout l’espace…
Tes mensonges auront commencé avant même cette première rencontre… Je t’aurai tout d’abord cru alors que tu m’as dit lors de notre premier échange être célibataire quoi que depuis plusieurs mois tu fréquentais une sportive. Je t’aurai ensuite cru quand tu m’auras dit chercher une relation sérieuse alors que tu ne voulais que me baiser, que baiser le plus de femmes possibles. Je t’ai aussi cru quand tu m’auras dit aimer ma plume alors que tu n’as dit que ce que tu savais me vouloir entendre. Et je t’aurai finalement cru quand tu m’as dit vouloir être mon amoureux alors que tu ne voulais que me baiser encore un peu plus longtemps. J’aurai cru en toi…
J’ai pensé un moment avoir rencontré un homme différent. Un homme droit, aux épaules fortes alors que tu n’as de fortes que tes aspirations politiques. Mais encore, tu n’es qu’un pion sur l’échiquier, n’ayant aucun pouvoir en rien. J’ai pensé à un autre moment avoir rencontré un amant extraordinaire alors que tu ne l’auras été que les premiers temps où nous avons partagé de l’intimité.
Source de l'image : Unsplash
En fait tu m’auras menti tellement de fois que ce n’est qu’aujourd’hui que je réalise que tu n’avais rien de vrai. Que tu n’es que ce que tu sais que la personne en face de toi aimerait que tu sois. Tu es un caméléon, un pantin, un homme vide de rêves qui se sera menti à lui-même toute sa vie. Je te disais à la blague et plus sérieusement que tu avais un bâton dans le cul tant tu étais coincé parfois, mais aujourd’hui je réalise que tu ne faisais que jouer un rôle, devant t’en tenir au scripte… Ne pouvant y déroger de peur de tout faire basculer.
Qui es-tu sous ces couches de mensonges, de paraître? Tu te décris comme sportif, homme de famille, honnête, généreux, attentionné. Tu dis aimer le gin, le sexe, l’humain, prendre soin des autres, être un homme de parole.
Tu es sportif, aime le gin et le sexe certes… Mais voilà… Un homme de famille aurait changé ses plans pour passer sa journée avec sa fille qui se noie à ciel ouvert. Un homme généreux donne sans compter et sans rien attendre en retour. Un homme honnête ne ment pas, un attentionné fais attention aux humains autour de lui. Un homme de parole tient parole, et finalement un homme qui prend soin des autres le fait au moment où ceux-ci ont besoin de lui et non l’inverse.
Lorsque tu auras feint ton semblant de vouloir un nous, nous n’aurons passé qu’une soirée tous les deux devant un film. Pour le reste, rien n’aura changé… Par contre, tu m’auras dit venir me rejoindre dans mon bain, passer une fin de soirée collés, que tu viendrais passer l’après-midi avec moi, et j’en passe… Chaque fois tu ne seras jamais venu.
Du temps alors tu en avais, mais pas pour moi… Lors de ton semblant de nous tu auras passé tout ton temps avec tes amis, tes enfants, ton « ancienne amante », celle qui disait à qui voulait l’entendre qu’il se passait toujours un truc entre vous. C’est en ayant trop bu, et d’une façon cavalière, brusque, et inappropriée que je t’aurai fait part de mon malaise à ce sujet. De t’en parler de cette façon inadéquate t’aura mis en colère et tu seras parti en vacances avec ta famille, tes amis et, en « ami » avec elle. Dès lors TU m’as reproché d’avoir brisé ce qu’il y avait entre nous. Et tu as réussi une fois encore à me faire culpabiliser de t’avoir mal verbaliser mes angoisses.
Puis je t’aurai pratiquement supplié de nous donner une autre chance de nous réussir. Tu l’auras fait sans le vouloir. Tu m’auras répété tes attentes égoïstes où tu n’étais que le centre de nous, et j’aurai acquiescé… J’avais confiance en toi, croyais en toi… Là encore tu te jouais de moi. Tu t’es amusé avec mon cœur que j’avais eu tant de mal à recoller après qu’il eut volé en éclat. Tu n’as jamais voulu être mon amoureux, tu n’as fait que prolonger la comédie. Et plus rien n’a été pareil…
Source de l'image : Unsplash
Jusqu’à ce qu’une douleur physique m’oblige à prendre de puissants comprimés et que j’y ajoute un verre… Et rebelote… Je t’ai ressorti hors de moi, d’une façon maladroite et vindicative, mon chagrin.
Tu ne m’auras jamais vraiment voulu dans ta vie, mais tu m’y as gardé… Je n’aurai réalisé l’ampleur du rôle que tu joues qu’au moment où mon masseur aura dit ce commentaire sur toi. Sur toi pour qui l’opinion des gens compte plus que tout mais qui n’a aucune idée de ce qui se dit sur lui. Et alors j’ai compris… Tu ne fais que prendre le meilleur des gens, toujours… Jusqu’à ce que tu n’aies plus rien à retirer d’eux. Et ensuite tu nous jettes, comme une vulgaire poupée de chiffon… J’en ai eu la certitude quand après m’avoir écrit que tu souhaitais prendre une pause, tu m’as envoyé une photo de toi et tes enfants ayant du plaisir… Quel homme de cœur agit de la sorte? Qui peut être aussi imbu de lui-même? Une photo de toi? Vraiment? J’ai réalisé que tu ne n’avais jamais rien eu à faire de moi.
Alors ce matin, j’ai ouvert grand les écoutilles et j’ai laissé mon Monarque s’envoler. Il s’est élancé, grand, superbe, somptueux, vers le soleil. Alors que je l’avais gardé depuis le début si près de mon cœur, il n’a pas eu peur de se lancer. Mon précieux insecte volant parti, j’ai enfin pu prendre de grandes bouffées d’air, et j’ai su que plus jamais, il n’y aura de place pour toi dans mon cœur…