Je salue le courage et l’honnêteté de Camille, le grand capitaine du blogue LeCahier, qui a révélé il y a quelques jours avoir retouché ses photos pour s’avantager sur les réseaux sociaux dans le cadre d'un reportage de RAD. Sur Instagram où tout est image et où le succès se compte en nombre de likes, il arrive que la volonté de réussir se traduise en gestes qu’on en vient à regretter ou du moins, à questionner.

La prise de conscience qui lui a fait s’interroger d’abord sur la façon dont elle veut user de son influence, le désir de transparence qui l’a poussée à dire la vérité et sa volonté de faire autrement à partir de maintenant doivent être salués. Peut-être qu’avec la maturité de la trentaine vient un désir d’acceptation de soi?

Une vraie professionnelle

Personnellement, j’ai travaillé avec Camille lors du tournage de la vidéo ci-dessous. Ça fait déjà quelques années (le temps passe vite). Je me rappelle avoir été impressionnée par le professionnalisme de Camille qui, du matin au soir, avait la même énergie, la même gentillesse avec chacun, la même volonté de faire un bon travail.  J’avais reconnu la même volonté de satisfaire les clients que ce que je fais en consultation vétérinaire: me rappeler, fatigue ou pas, que le client qui a rendez-vous à 20 heures le soir mérite le meilleur de moi comme celui de 10 heures le matin. Le bien-être de l’animal dépend de ma capacité à communiquer et de l’analyse que je fais de sa condition.

Ah ! Les médias sociaux…

Je ne connaissais rien à Instagram et aux influenceurs à l’époque où j’ai tourné avec Camille. Ce n’est pas mon cadre de référence. Pendant les pauses, Camille m’avait parlé avec ouverture de son travail, des marques qu’elle endosse, de comment se font les choses dans ce domaine. On avait bien sûr jasé de ses chats ; je lui avais aussi donné des conseils: c’est mon monde à moi les animaux.  On s’était bien entendues. Je l’avais trouvé professionnelle, dynamique et jolie.

Quand Camille a révélé ces informations qui sont sujettes à controverses à RAD, sa mère a mis un commentaire en dessous du reportage craignant que certains lapident sa fille de leurs commentaires disgracieux dans un monde qui vénère l’image. Cela m’a fait penser à ma propre maman qui s’inquiète de moi quand nous recevons des mauvais commentaires sur Google ou autres alors qu’elle sait à quel point nous travaillons fort au point de nous brûler au nom du bien-être animal.  D’autant plus que le secret professionnel nous interdit de nous défendre et même de dire la vérité lorsque certains expriment une fausse réalité de ce qui s’est passé chez le médecin vétérinaire.

J’ai même vu des cliniques vétérinaires se faire attribuer une mauvaise cote sur Google par d’anciens employés mis à la porte pour vol… Une situation qui place les vétérinaires dans un impasse parce qu’ils ne peuvent pas répliquer. Alors, à la maman de Camille, je réponds que toutes les mères se reconnaitront dans votre désir de protéger votre fille: la réalité d’internet et les commentaires anonymes et mesquins qui tissent la toile fragilisent les coeurs sensibles qui sont pourtant prêts à donner toujours le meilleur d’eux-mêmes. En gros, il faut avoir vraiment la couenne dure pour vivre dans l’œil des médias sociaux…

mains taper ordinateur clavierSource image: Unsplash

Sois fière, belle Camille

Camille, bien au-delà de ton nez qui te tracasse, de tes cuisses que tu voudrais plus allongées, je retiens ton sourire sincère, ta gentillesse, ton amour des chats et ta capacité à rendre les gens à l’aise devant la caméra. Tu es magnifique et l’image que tu dégages est saine. Ton courage en inspirera plusieurs et je souhaite que ma fille de 11 ans qui découvre Instagram voit plus de beaux modèles vrais comme toi plutôt que de se forger une image d’un corps idéal inatteignable parce que toujours retouché selon des standards qui n’existent que dans les pages des magazines. Sois fière de toi et du geste courageux que tu as posé en parlant de ce grand mythe de la photo parfaite. Je souhaite que tes photos ne soient plus retouchées, que d’autres suivent ton exemple. On reparle de nos chats quand tu veux!

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