Quand on m’a annoncé que le cancer avait frappé, je savais que ce moment fatidique allait arriver: le deuil. Ayant perdu un proche récemment, je peux vous dire que vivre un deuil n’est pas facile, surtout quand c’est le premier. J’avais peur d’affronter mes émotions toute seule. Je me sentais impuissante face à la gestion de mes propres émotions. J’étais terrorisée de ressentir le vide que ma grand-mère allait laisser dans ma vie. Avant de me sentir dépassée par les événements, j’ai rapidement pris rendez-vous avec ma psychologue pour avoir ses conseils. J’avais besoin de savoir ce qui allait se passer pour moi et surtout comment gérer cette épreuve.
Ce rendez-vous m’a grandement aidé. Elle m’a expliqué ce que j’allais ressentir émotionnellement et j’ai même quelques trucs en main pour mieux apprendre à vivre avec cette perte. J’ai par la suite eu la réflexion que ce n’était peut-être pas tout le monde qui savait comment vivre ce chapitre ou qui avait peut-être les moyens ou le courage d’aller chercher de l’aide plus haut. C’est pourquoi j’avais envie de vous les partager ici.
Parler en positif
Lors de ma séance, j’ai fondu en larmes en expliquant ce qu’il venait d’arriver. Après bien avoir compris ma situation, ma psychologue m’a simplement demandé de lui parler d’elle. «Comment elle était, ta grand-mère?». J’avais un million de choses à dire sur elle. Sans m’en rendre compte, je commençais à me souvenir de nos meilleurs moments, nos anecdotes, les blagues qu’elle faisait encore et encore. Je riais, je souriais. J’ai réalisé que, même si elle n’est plus parmi nous, elle reste vivante dans nos souvenirs et ça m'a grandement apaisé de savoir qu’elle n’était pas entièrement partie de ma vie. Parler de la personne qui vient de nous quitter en positif aux autres est un excellent moyen de se remémorer les meilleurs moments avec la personne perdue. En quelque sorte, ça convertit la tristesse en nostalgie.
Trouver une symbolique
Trouver une symbolique peut aider à se remémorer la personne à travers une autre forme que que son existence. Ça peut être un bijou que l'on porte ou encore une tradition que l'on garde en vie. Dans mon cas, c’était la délicieuse tarte au sucre qu’elle préparait dans le temps des Fêtes. J’ai été chanceuse d’obtenir la recette secrète quelques semaines avant qu’elle nous quitte. Bien qu’une tarte ne puisse pas remplacer ma grand-mère, j’en fais ma mission de garder sa tradition en vie. C’est rassurant de savoir que cette petite partie d’elle restera dans nos vies. C’est pour moi, un bel héritage.
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Apprendre à composer avec le présent
La première année du deuil est la pire, car c’est durant cette période que nous allons devoir faire face à tous ces éléments déclencheurs pour la première fois. Je pense par exemple aux anniversaires, Noël, les vacances familiales ou même les saisons. Il est difficile de savoir comment réagir durant ces moments où, habituellement, l’autre personne y était avec nous. Ça peut créer un vide ou ramener des souvenirs du passé, mais malgré ces émotions, il faut accepter que les choses soient différentes et qu’elles ne seront jamais comme avant. On doit apprendre à composer un nouveau présent sans cette personne dans notre vie... Bien sûr, c’est plus facile à dire qu’à faire. Ça viendra avec le temps.
Garder la porte ouverte
Le conseil le plus important, c’est de garder la porte de ses émotions ouverte. C’est correct d’être triste, fâché, perdu, mais il ne faut pas le garder en dedans ou ignorer ce que l'on ressent. Il faut sortir ces émotions-là de son corps pour être capable d’accepter la situation. Si jamais vous sentez que votre peine est mise dans un coin et que vous n’osez pas vraiment y penser, ça peut être de l’évitement et croyez-moi, vous ne voulez pas aller là. Exprimez-vous. Certains vont pleurer, d’autres parler. Toutes les formes d’expression des émotions peuvent être pratiques ici comme l’écriture, la composition de musique, de poèmes ou d’art. Si vous ne connaissez pas vos formes d’expression, n’hésitez pas à essayer. Trouvez ce qui vous fait du bien.
Ma psychologue a terminé en faisant une belle comparaison et celle-ci m’a franchement marquée. Elle m’a dit que les émotions lors d’un deuil, c’est comme des vagues. Les premières vagues sont fortes et puissantes. Même si on n’a pas envie, on ne doit pas y résister. On doit se laisser abattre même si ce n’est pas facile de reprendre son souffle et de se remettre debout. Au loin, on pourrait même apercevoir plusieurs grosses vagues venir vers nous. Ça peut avoir l’air effrayant, mais il faut en prendre qu’une seule à la fois. Par moments, ces vagues seront grosses et fortes, mais il faut savoir qu’avec le temps, les vagues seront plus faciles à prendre.
J’espère que ces conseils pourront vous aider un peu plus dans cette période difficile.
Mes sympathies.