Mieux connu sous le nom de trouble déficitaire de l’attention avec hyperactivité, le TDAH est trouble neurodéveloppemental de développement. Souvent, on l’associe à la difficulté de se concentrer et de l’hyperactivité, alors qu’en réalité, être atteint d’un trouble déficitaire de l’attention avec hyperactivité est tellement plus. J’utilise le terme « atteint », car c’est le mot qu’utilisent les spécialistes pour décrire les personnes qui ont un TDAH, mais selon moi, on ne devrait pas considérer les personnes neuro-atypiques comme des personnes malades. Notre cerveau fonctionne et se développe seulement différemment des personnes dites neuro-typiques. Avant tout, je ne suis pas spécialiste sur le sujet et le présent article mettra surtout de l’avant mon expérience personnelle.
Avant tout, le TDAH ne se présente pas de la même manière chez tout ceux qui en ont le diagnostic. Il est possible d'avoir une partie de la liste que j'ai faite des symptômes, comme il est possible d'en avoir qui ne font pas partie de cette liste. La raison pour laquelle j'ai décidé de faire le portrait de ma personne au travers de mon TDAH était avant tout pour me permettre de mieux comprendre mon vécu et par le fait même à certaines personnes de se retrouver en moi. Ou alors pour mieux permettent à d'autres personnes de comprendre leur proche ayant un trouble déficitaire de l’attention avec hyperactivité.
Une majorité connaissent le TDAH, mais assez peu comprennent la réalité auquel on doit faire face quotidiennement. On ne peut catégoriser les gens qui ont un trouble de l’attention et assumer qu’ils fonctionnent de la même manière, mais j’ai quand même décidé de vous énoncer ce qui caractérise mon propre TDAH et comment ces éléments affectent ma vie de tous les jours.
Ce n’est que tout récemment que j’ai compris à quel point mon TDAH avait un impact sur ma vie et qu’il était important de comprendre ces éléments afin de maintenir de bonnes relations avec ceux qui nous entourent.
L’attention
Je commence avec l’un des aspects les plus simples du TDAH, le déficit au niveau de l’attention. Je l’expérimente comme un entonnoir, ou alors un filtre, mon cerveau fonctionne à une vitesse fulgurante, donc je n’arrive pas toujours à suivre ce qui se passe autour de moi. Je peux être assise dans une pièce et sembler écouter une conversation, mais je suis à des années lumières. Je me fais des listes de choses à faire, je pense à mon emploi du temps, à l’université, aux personnes que je dois contacter, aux rendez-vous que je dois prendre, à savoir si j’ai (encore) oublié mon fer plat ouvert sur le comptoir de ma salle de bain. Bref, c’est comme si j’avais constamment deux conversations en même temps. La seule chose, c’est que l’une des deux conversations se déroule dans ma tête... Avec moi-même. La difficulté à se concentrer peut survenir lorsque je suis au travail, en classe, en conduisant, en marchant, au cinéma, lorsque je suis avec un groupe d’amis ou même lorsque je suis en conversation avec une seule personne. C’est un combat entre la petite voix dans ma tête et mon environnement ; qui des deux arrivera à mieux capter mon attention?
L’hyperactivité
Le deuxième aspect plus général du TDAH est au niveau de l’hyperactivité. D’abord, il se traduit de façon extrêmement différente chez les filles que chez les garçons. Pour moi, c’est un peu comme une surexcitation quotidienne ; je n’arrive simplement pas à calmer le petit hamster qui fonctionne dans mon cerveau. Il ne court pas ; il sprinte. Ma vie va à cent milles à l’heure. Probablement à n’en rendre malade quiconque étant sain d’esprit. Je dois constamment me tenir occuper. Chez moi, les pauses n’existent pas. Je focalise mon énergie sur des projets, l’université, le boulot, des passe-temps, le sport. Lorsque je ne m’occupe pas ou ne dépense pas, j’ai l’impression d’être un volcan au bord de l’irruption. Je dois absolument sortir cette énergie ou alors bouger afin de mieux me concentrer.
L’impulsivité
De loin l'un des pires, mais également des plus drôle aspect du TDAH. Mon père a l’habitude de décrire mon impulsivité comme « une envie de chier ». Lorsque je veux quelque chose, je le veux là, tout de suite, maintenant. Je n’arrive pas à ne pas focaliser mon attention de cette chose tant que je ne l'ai pas obtenue. On dit souvent des personnes TDAH qu'elles agissent avant de réfléchir et qu'elle n'ont pas le plein contrôle de leur personne. Mon impulsivité me pousse à faire les pires comme les meilleures coup de tête. Parfois, en résulte les meilleurs souvenirs/expériences, comme il peut m'arriver d'être complètement dans la merde en raison d'une décision prise sur un coup de tête.
On assume souvent que les personnes ayant un trouble déficitaire de l’attention avec hyperactivité en sont affectées seulement par l'attention, l'hyperactivité et l'impulsivité, mais de ces trois aspects découlent un lot d'effets secondaires qui peuvent être bénéfiques ou alors néfastes pour la personne atteinte de ce trouble.
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Le trouble de l’opposition
Personnellement, l’un de mes pires ennemis. Avoir un trouble de l’opposition, c’est de faire tout sauf ce qui doit être fait. Par exemple, lorsque j’ai un travail universitaire à remettre, je m’invente une liste de choses plus importantes à faire ; faire le ménage de ma chambre, de la maison, du lavage, aller faire certaines commissions, écrire un texte, etc. Je mets de côté mon travail jusqu’à la dernièrement minute pour finalement le terminer trois fois plus rapidement, car je fonctionne beaucoup mieux sous la pression. C’est un peu la même chose lorsqu’on m’oblige à effectuer une tâche ; la seconde ou l’on me demande de faire une certaine chose, je perds toute envie, car j’ai l’impression d’être forcée à la faire alors que je l’aurais probablement faite de façon naturelle si on ne me l’avait pas demandé.
Changements d’humeurs
Je les appelle mes montagnes russes d'émotions. Une seconde, je suis la personne la plus heureuse sur terre. J'ai l'impression que le monde est à mes pieds. Je ressens simplement cette immense dose de bonheur et le moindre évènement peut simplement péter ma bulle. Je passe, souvent en l'espace de secondes, d’une personne heureuse à malheureuse. Essaie d’imaginer le type de bonheur que tu ressens lors d’un mariage par exemple ; un bonheur pur, simple et excessif. J’ai ce genre de sentiments dans ma vie de tout les jours ; lorsque je me réveille et qu’il fait beau dehors, que je vais prendre des marches, faire un tour d’auto, voir mes proches. Ces moindres éléments peuvent me rendre extrêmement heureuse. Alors qu’au contraire, une niaiserie peut me faire chavirer. Tu sais, le malheur que tu ressens après échoué un important travail ou une entrevue par exemple ; cette boule dans l’estomac, l’impression de ne pas avoir de valeur et que tu pèses négativement dans la balance. Bref, j'ai des hauts et des bas constants.
Meltdown
J’aime comparer cet aspect de mon trouble de l’attention à un volcan en éruption. Lorsque quelque chose vient troubler mon esprit, je perds tout lien avec la réalité. Je ne vois que ça. J’ai plusieurs pensées intrusives qui motivent mon tempérament et j’ai l’impression de bouillir de l’intérieur. Le seul moyen de me calmer? Exploser. Je perds le contrôle. Je suis comme un rat de marée qui ramasse tout ceux qui se trouvent sur un passage. J’exprime toute cette accumulation de « méchant » et après je me sens mieux. Par contre, il m’arrive souvent de blesser ceux qui m’entourent et je m’en rends compte seulement lorsqu’il est trop tard.
Prendre des décisions
Je suis une personne très impulsive. Souvent je ne réfléchis pas avant de prendre une décision. Mon tatouage de canard qui fait du skateboard en dessous du pied en est la preuve parfaite. Pourtant, lorsque trop de choix s’offrent à moi, je me retrouve paralysée ; je n’arrive tout simplement pas à choisir par peur de prendre la mauvaise décision. Je n'arrive pas à me décider ; que ce soit pour un choix banal comme du Mc Do ou du A&W par exemple, ou des choix plus importants comme une destination voyage ou autre.