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Si toi aussi tu crois que seuls les soldats revenant d’un combat peuvent vivre du stress post-traumatique? Détrompe-toi. Je n’avais que 26 ans quand tout a débuté. Je venais de porter plainte pour violence conjugale. Les deux premiers mois, j’ai vécu avec une adrénaline dure à expliquer. C’était vraiment intense. J’étais constamment en instinct de survie. J’avais terriblement peur, voire terrorisée.
« Un bon matin, j’ai appris que mon agresseur allait devoir quitter le Québec en attendant son procès, étant donné ses nombreux bris de conditions. »
Seulement quelques heures plus tard, je suis tombée dans un état de panique totale. Mais pourquoi donc, me demanderez-vous, si monsieur n’est pas dans la même province? Je me suis mise à pleurer, pleurer, incapable de m’arrêter. Je ne comprenais pas ce qui se passait, mais je n’allais vraiment pas bien. J’ai pris la route vers l’hôpital le plus près de chez moi.
C’est là qu’on m’a diagnostiquée : du stress post-traumatique. HEIN QUOI? Je n’avais pas encore pris conscience que, pendant ces deux derniers mois, je craignais constamment de mourir. Je revivais sans cesse les scènes traumatisantes dans mes cauchemars, je cherchais à éviter tout ce qui pouvait me rappeler ces traumatismes et j’étais constamment aux aguets, voire en état d’hypervigilance. On parle de stress post-traumatique lorsque la perturbation entraîne une souffrance ou une altération du fonctionnement social et/ou professionnel. Les souvenirs d’une personne atteinte sont extrêmement précis. Je suis capable de dire toutes les dates et évènements qui se sont produits jusqu’au moment où j’ai porté plainte. C’est quand même fou, non?
Pendant cinq ans, j’ai consulté une psychologue chaque semaine. Pour essayer, du mieux que je pouvais, de m’en sortir. Elle en est venue à la conclusion que je demeurerais avec des séquelles permanentes. Elle n’avait pas tort, parce que même après sept ans, il m’arrive régulièrement de revivre ces scènes dans mes cauchemars. Je dois prendre un cocktail de médicaments pour parvenir à dormir quelques heures.
Pour la première fois en sept ans, au moment où j’écris ces lignes, il lui reste dix jours à sa probation.
Ce qui veut dire qu’après il n’aura plus aucune condition à respecter, du moins envers moi. Je crois que je n’ai pas besoin de te dire que mon sommeil en est extrêmement affecté. Il a passé sept ans en probation, car il brisait constamment ses conditions envers moi et ensuite, il n’en aura plus aucune à respecter. Mon sommeil est perturbé seulement par instinct. Je n’ai plus peur de lui, heureusement.
J’ai appris à reprendre confiance en moi et de me refaire une estime de moi. C’est ce qui m’aide à vivre avec les séquelles qui demeurent. Je ne te cacherai pas que j’ai dû travailler vraiment très fort sur moi. Au début de 2021, j’ai quitté mon emploi des treize dernières années pour me lancer en affaires. Où je veux en venir avec ça? C’est que depuis ce temps, je fais énormément de développement personnel et je vois d’énormes résultats positifs dans ma vie. En affaires, il faut avoir un état d'esprit d’acier.
Je retiens du positif dans tout ça.
J’ai énormément grandi en tant que femme dans cette aventure, qui n’est pas seulement une mauvaise étape de ma vie. J’ai appris à retenir le positif dans les évènements les plus malheureux. Je vis bien avec mes séquelles, maintenant, je suis en paix avec elles. Je me suis reconstruite, d’une certaine façon. Tu peux y croire, tout est possible.