Dans la société moderne, le revenu et la carrière sont souvent considérés comme des indicateurs clés de succès. Je souhaite remettre en question cette règle et partager ma vision selon laquelle la manière dont nous utilisons notre temps et les décisions que nous prenons en accord avec nos valeurs sont tout aussi précieuses que la réussite professionnelle.

À travers mon propre parcours, j’ai appris que mon bonheur et mon épanouissement ne dépendent pas du poste que j’occupe, mais de la manière dont j'organise mon quotidien et prends des décisions en harmonie avec mes principes.

Depuis la naissance de ma fille, j'ai fait des choix qui divergent généralement des attentes sociales conventionnelles. Au lieu de me concentrer sur mon avancement professionnel, j'ai choisi de privilégier les moments passés avec ma famille, l’éducation de ma fille et le maintien d'un équilibre sain. 

Malgré les défis financiers initiaux, nous avons repensé notre mode de vie et fait des ajustements significatifs dans la manière dont nous gérions nos dépenses, pour nous permettre de vivre selon nos valeurs et nos priorités. Nous avons pris des décisions conscientes pour nous adapter à cette nouvelle réalité.

Au-delà des apparences, choisir cette avenue n'a pas été une démarche facile. On m’a souvent dit : « Ah bien, si tu peux te le permettre, fais-le ! ». Mais l'objectif n'était pas de déterminer si nous avions les moyens financiers de le faire, il s’agissait plutôt de créer les conditions qui nous permettraient d’y parvenir. Voilà une énorme différence.

Nous avons choisi de nous organiser en fonction d'un seul revenu, en renonçant aux dépenses superflues et en budgétant de manière stratégique pour le bien-être de notre famille. Nous ne sommes pas des magiciens, mais simplement des humains conscients de nos priorités familiales, investissant là où cela compte le plus pour nous. 

Ces choix m'ont apporté une profonde satisfaction et un sentiment d'accomplissement bien au-delà de ce que j'aurais pu trouver dans un emploi ou un poste important. Ils nous ont permis de nous sentir plus épanouis et plus connectés à ce qui comptait le plus pour nous. Grâce à cette décision, nous passons plus de temps en famille, notre quotidien est beaucoup moins stressant et nous pouvons savourer chaque moment. 

Dans notre société, la carrière est souvent valorisée au détriment d'autres formes de contribution et de réalisation personnelles. Les personnes qui ne suivent pas ce modèle traditionnel peuvent faire face à des jugements et à des stéréotypes sociaux, mais je crois sincèrement que, pour plusieurs, le succès n’est pas réduit à une simple étiquette professionnelle. 

J'ai fréquemment entendu des femmes de mon entourage exprimer le besoin de travailler pour se sentir épanouies. J’ai toujours respecté ça. Personnellement, je n'ai jamais eu besoin d'un statut ou d'un salaire pour me sentir accomplie. Prendre soin de ma famille, faire du bénévolat, m’occuper de ma maison et vivre selon mes propres convictions, indépendamment des normes sociales ou des attentes conventionnelles, me comble pleinement.

Nous vivons dans une société où le fait d'être constamment occupé est généralement valorisé. La réponse habituelle à « Comment ça va ? » est principalement « Je suis débordé ! ». Ce genre de réponse récurrente m’apporte une drôle d’émotion. Dans ce monde, où tout va trop vite, être constamment surchargé paraît être l'excuse parfaite pour délaisser d’autres aspects importants de notre existence. Malheureusement, ne pas avoir de moments libres semble populaire, comme si être submergé était un signe de réussite.

À l’inverse, une personne ayant fait le choix de ne pas travailler peut paraître naturellement disponible pour tout. Comme si l’absence de statut professionnel la mettait à l’écart de « la vraie vie ». Ce qui m’amène à me questionner sur sa définition pour tous et chacun. Je confirme que ce n'est pas parce que nous ne sommes pas dans un tourbillon incessant que nous n’en faisons pas partie. Bien au contraire ! 

Pour moi, le temps est la ressource la plus précieuse que nous possédons. Au fond, je n’avais pas envie de le consacrer en grande partie à gravir des échelons, à remplir les coffres pour nous offrir des biens futiles ou à maintenir le rythme effréné du métro, boulot, dodo. En le privilégiant au lieu de ma carrière et en m'adaptant financièrement, j’ai découvert un nouveau sens à l'accomplissement, bien au-delà des limites du monde conventionnel. 

Je reconnais qu'il est tout à fait possible d'occuper un poste de haut niveau et d'être épanoui, mais je tenais à vous faire savoir que l'inverse l’est également.

Le plus important est de choisir la façon dont nous voulons vivre cette vie, la seule que nous ayons.

Source de la photo de couverture: Pixabay

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