Parfois, souvent, je ferme les yeux et je réfléchis.

Je réfléchis au vide.

Au vide qui nous habite.

À celui qui se fraie un chemin sournoisement & silencieusement, du cœur jusqu'à la tête.

Crédit: Filip Kominik

À celui que l'on retrouve finalement au fond de chacun d'entre nous.

Même si parfois, on n’ose pas vraiment admettre qu'il est là.

D'une quelconque façon.

Et que parfois, il est plus grand chez certains, ou simplement plus fragile, que chez d'autres.

Parfois, souvent, je ferme les yeux et je pense au vide.

À ce que le sentiment d'arrêter de réfléchir, réellement, ou de se questionner, peut procurer.

À ce sentiment de satisfaction qui doit te submerger, lorsque tu réussis, enfin, à te conditionner tout simplement à arrêter.

Arrêter. Tout. Simplement.

Arrêter ce cerveau constamment au bord de l'ébullition.

Arrêter ses méninges au bord de l'explosion.

C'est difficile.
Criss.
De mettre la switch à off.

Pourquoi?

Parce que le cerveau a cette fâcheuse tendance à en vouloir toujours plus.

Donc, parfois, souvent, on se ment à soi-même.

Et le pire dans cela, c'est que l'on ose se croire.

On ose croire les mensonges que l'on se raconte.

Parce que ça limite nos options.

Et c'est bien plus facile de ne pas avoir à choisir.

Parce que trop, ce n’est comme pas assez.

Parce que trop, ça signifie que tu dois trancher.

Parce que les choix, finissent par mener au questionnement, qui finissent par mener à l'incertitude, qui finissent par mener à la folie.

Parce que ce trop, a tendance à faire hésiter, entre des choix et des options, qui au départ n'aurait jamais été censé exister.

Et lorsque ce trop se pointe le bout du nez, il est bien de savoir se servir de ses exutoires.

Les exutoires sont ce qui donne vie à toutes ces émotions fortes, intenses & incontrôlables qui nous habitent. Qu’elles soient belles ou tristes, qu'elles soient roses ou noires.

Mon exutoire, moi, se transcrit dans chacun des mots que j'écris.

Noir sur blanc.

Sur chacune des lettres que je transpose sur papier.

Sur chacune des larmes que mon cœur laisse couler, à travers cette si belle encre, qui permet à mon âme d'exister.

On a tous nos exutoires.
&
On a tous aussi, nos échappatoires.

Deux termes si similaires, mais qui, en réalité, diffèrent complètement.

Parce que l'exutoire vient souvent, après l'échappatoire.

Parce que comme le mot le dit, l'échappatoire, c'est une façon de s'échapper.

De s'échapper de ces fameuses émotions intenses et incontrôlables dont je parlais un peu plus haut.

C'est lorsque tu n'as pas encore trouvé le courage de les affronter.

L'échappatoire, c'est où nous nous sentons libres l'espace de quelques instants.

Même si nous savons très bien que ce n'est que temporaire.

Que c'est éphémère !

C'est là où rien ne peut nous atteindre.

Là où rien ne peut se dresser sur cette route provisoire.

Là où rien ne peut troubler cette paix d'esprit, qui n'est autre que transitoire.

Pour certains, comme moi, nous sentirons cette liberté sous l'immensité d'un ciel étoilé.

Couché au sol.

Devant ce qui est incontestablement plus grand que soi.

Devant la puissance des constellations.

Devant tout ce qui te fait sentir plus petit.

Parce que plus nous semblons petits, et plus la légèreté semble nous enivrer.

Image de couverture de Marylou Fortier
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