Un arrêt sans culpabilité

J’ai parfois l’impression que la résilience est une source épuisable. Quelquefois, je suis tannée d’être forte, tannée de rebondir. Blasée de me relever le sourire aux lèvres comme si tout était beau et parfait. C’est comme si, instantanément, tous les murs de ma résilience s’écroulaient sur moi, m’écrasant.

Je veux pouvoir, l’instant d’une journée, m’abandonner pour mieux me rattraper. Être dans mon lit à lire durant des heures ou encore écouter Netflix à m’étourdir. Passer la journée dans un parc à regarder les gens passer ou marcher pieds nus dans un champ pendant des heures. Boire une coupe de vin à midi dans un bain rempli de bulles. Cuisiner mon repas préféré en chantant à tue-tête mes chansons préférées. Rester dans la même pause de yoga aussi longtemps que ça me plaît.

Je veux arrêter de me sentir coupable de ne pas être productive et forte pour 24h. Me permettre cette pause de volonté, cette pause de résistance. Mettre mes soldats sur pause et arrêter cette guerre contre moi-même.

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Je veux recharger mes batteries de résilience et de force, sans me sentir coupable. Je veux laisser derrière moi cette culpabilité de non-productivité. Sans la pression des autres ou de moi-même, je veux me laisser bercer et me retrouver. M’accorder cette pause de vigueur pour mieux recommencer, pour être plus forte que la veille.

Je veux me permettre de ressentir ces émotions, de les digérer, de les laisser couler en moi. Je veux laisser venir à moi le remède au lieu de le forcer et de m’épuiser. Je veux laisser à mon corps et à mon âme le temps de se reposer de tous les combats de la vie. Juste 24h de silence et de repos.

Ces moments d’inaction seront un baume. Un baume sur ma résilience épuisée et sur ma force surmenée. Un baume pour mon cœur qui agrippe trop et ma tête qui songe trop. Un baume sur cette culpabilité de surperformance que notre société nous enfonce dans la gorge. Un baume pour mes yeux asséchés à force de larmes.

Je vais me lever au lendemain de cet arrêt plus forte que je l’étais. Les murs redressés, solides et prêts aux chocs. Une résilience renouvelée au fond de moi, comme un volcan sur le point de jaillir. Mes yeux perçants et pleins d’espoir. Un cœur plus armé que la veille et une tête vidée, mais remplie de beaux. Prête à tout, renouvelée et bien. Droite et reconnaissante du temps que j’ai pris juste pour moi, sans culpabilité et sans pression.

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Il faut savoir s’arrêter, savoir trouver la frontière de notre résistance. Ne pas la dépasser et surtout, la respecter. Pour être de meilleures personnes envers les autres, mais surtout envers nous-mêmes. Prendre soin de soi est essentiel, crucial. Sans quoi, nous serons trop abîmés et perdus. Savoir se baliser et se permettre des pauses aide à ressourcer ces manques de ressources.

Prends-toi par la main et amène-toi là où il fait bon vivre pour toi, juste 24h. 24h pour te permettre de vivre une journée loin de tes soucis. Une journée à l’extérieur de tes déceptions ou de tes peines. Une journée à toi de toi. Une journée qui va faire toute la différence. Une journée où ta petite terre va arrêter de tourner pour ensuite reprendre son tourniquet en équilibre.