On va le dire comme c’est : tu n’as pas besoin d’excuses pour être en cr***e.

« T’es sûrement dans ta semaine »

« Voyons t’es bin fatiguée »

« Ça doit être les hormones »

Pardon ?

Est-ce que ça se peut que je sois en maudit juste parce que tes paroles me paraissent blessantes ? Parce que tes actions me semblent stupides ? Parce que la situation est hors de mon contrôle et ça me fait paniquer ? Parce que la vie arrive comme une grosse vague qu’on n’attendait pas et qu’elle nous noie presque dans ses imprévus ?

Ça se peut-tu ?

Ça se peut-tu que je fonde en larmes quand je me rends compte que quelqu’un a mangé la dernière pointe de gâteau au fromage et qu’on ne mette pas ça sur le dos de mes règles ? J’ai des émotions. Parfois, elles ne te sembleront pas justifiées, mais ce n’est pas à toi d’en juger, car elles m’appartiennent. Ma réaction m’appartient. Et elle est valide.

Même si je hurle après avoir échappé ma fourchette sur le plancher, que j’ai des sautes d’humeur et que je passe de « rire à gorge déployée devant les bloopers à TVA » à « maudit que la vie des tortues est triste », je suis valide. Il n’y a pas de balises aux émotions que l’on peut ressentir. Que l’on te dise que ça n’a pas de sens de réagir de telle ou telle manière à un événement, c’est violent.

Et je vais t’expliquer pourquoi c’est violent.

La violence, c’est l’utilisation de force (qu’elle soit physique ou psychologique) pour atteindre, diminuer, dominer quelqu’un ou quelque chose. En remettant en question quelque chose de fondamental chez l’humain (les émotions) on tend à amenuiser ce qu’iel ressent et à surtout créer une réponse psychologique malsaine chez cette même personne.

Elle se mettra à se poser des questions, à se demander si elle est normale, si elle a un problème, si comment elle se sent est obsolète.

Et ces situations arrivent bien souvent sans mauvaises intentions, surtout envers les femmes qui traversent des périodes « roller coaster » toutes leurs vies à cause de réactions chimiques et hormonales.

On ne dira pas à un homme que sa testostérone doit être en cause lorsqu’il se fâchera après les enfants qui viennent de faire une grosse bêtise. Pourquoi alors est-ce le cas des femmes ?

Rappelle-toi qu’une émotion est un terrain neutre et qu’il n’est pas possible d’y apposer nos propres jugements ou questionnements. Et puis d’abord, remettre en question la réaction de quelqu’un en détresse ne sauvera pas les meubles. Il faut se montrer compréhensif, à l’écoute, et ne pas oublier que tout le monde peut réagir différemment à différentes situations.

Image de couverture par Dollar Gill via Unsplash
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