Je te comprends tellement, toi, mademoiselle qui se sent seule dans son 3 et demie et qui cherche quelque chose de plus pour égayer sa vie. Je sais que tu passes ta vie à courir après je ne sais quoi. Quelque chose de plus, oui mais, l’affaire c’est que tu ne sais pas encore exactement ce que tu cherches. Un nouveau chum? Un autre chat? Un chien, pour du divertissement? Des nouveaux rideaux? Changer de vie? Ou peut-être tout simplement changer d’appartement?
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Parce que quand tu te fais piocher sur la tête à 7h, un samedi matin, par tes voisins d’en haut qui sont censés être deux là-dedans mais qu’en chantant, dansant avec la musique dans le tapis, tu as l’impression qu’ils sont 18 dans cette pièce. Et puis toi, encore une fois, tu n’as pas été capable de respecter tes limites d’alcool la soirée dernière et tu étais évidemment une fois de plus en lendemain de veille, ce samedi en question. Faut bien que tu profites de tes vendredis soirs de célibataire. Même si pour la millième fois, tu t’étais promis de ne plus te « péter la face ».
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Mais on dirait que tout ce que tu arrives à faire correctement présentement dans ta vie c’est de boire, boire et boire encore, pour peut-être essayer d’oublier. Oublier cette vie et cette amertume trop lourde qui fait te sentir triste et seule en tout temps. C’est drôlement ironique, puisque ce que tu voudrais oublier à l’instant présent, c’est la soirée que tu viens de passer, puisque tu as trop bu. Tu as fait et dit des choses que tu ne voulais probablement même pas faire, mais encore une fois, trop tard. Un petit vendredi comme les autres, quoi!
Tu te sens seule, oui, mais en même temps, il n’y a rien de plus agréable que de rentrer chez toi à 3h30 du matin et pouvoir te faire un Kraft Diner saucisse sans avoir des serments de ton chum ou encore pire, de tes parents. C’est comme si, constamment, tu étais prise entre deux émotions. Tu aimes ta solitude et ton indépendance, mais tu te verrais solitaire avec quelqu’un aussi parfois. C’est difficile quand l’habitude s’est installée. Cette habitude, qui est littéralement de pouvoir faire ce que tu veux quand toi tu le souhaites. Si toi tu veux aller prendre ta douche et te promener toute nue jusqu’à ta chambre, mettre du Éric Lapointe dans le tapis en chantant ta peine à tue-tête, tout en pleurant comme une madeleine sans que personne ne te pose la moindre question : tu as le droit.
Ce qui est plaisant, c’est que tu n’as jamais de reproche de personne, aucune chicane. La seule personne avec qui tu peux t’engueuler, ce n’est même pas une personne mais bien ton chat. Qui même, si ce n’est pas grand chez toi, tu n’es plus seule locataire chez toi mais bien sa coloc à elle. Malgré qu’elle puisse te faire capoter beaucoup trop souvent avec le fait qu’elle détruit tout chez toi en un rien de temps, ça reste quand même le seul être vivant avec qui tu vois un avenir rempli de bonheur pour le moment. C’est elle qui touche tes pieds le soir avant de te coucher en te démontrant toute sa reconnaissance et sa gratitude.
Également elle qui t’accueille à grand coup d’amour quand tu entre chez toi après une grosse journée. Surtout quand cette journée a été la pire de ta vie. Alors que le matin même tu avais perdu ton amoureux (amoureux qui n’existait pas réellement, votre relation n’était pas très sérieuse, mais assez pour te retrouver le coeur déchiré) tu es aussi tombée par terre en sortant de ton appartement, tu es arrivée en retard à ta job, tu t’es chicanée avec ta collègue de travail à cause de ta face de cul et tes émotions beaucoup trop à vif, et le pire de tout, la goutte qui fait déborder le vase, tu te rends compte que par mégarde, en entrant chez toi, tu avais oublié de fermer la porte de ton réfrigérateur le matin même. Alors, évidemment, tu as tout perdu. Encore ironique, parce qu’on dirait sincèrement que cette journée-là, tu as définitivement tout perdu.
Même ta dignité y est passée. Celle que tu ne croyais plus avoir de toute façon. Tu l’avais égarée un soir où l’alcool coulait à flot. Mais comme tout le monde dit, il y a toujours pire ailleurs. C’est juste que parfois tu aimerais bien vivre ailleurs justement. Tu aimerais vraiment, à quelques reprises, pouvoir déménager plus loin. Quand tu sais que plus personne ne va te reconnaître nul part. Puisque, trop souvent, tu as peur de toi même reconnaître trop de gens en restant dans ton petit secteur.
De toute façon, tu ne pourrais pas te permettre une telle folie avec ton budget. Tu n’habites pas dans un sous-sol d’appartement pour rien. Il y a l’argent qui entre au bout du compte aussi. Mais malgré le fait que tu penses souvent à tes dettes et à la façon de gérer le tout correctement, tu te rends compte que tu es bien avec ce que tu as. Tu n’as pas besoin de grand chose, rien de plus. Même que, quelques fois, il t’arrive de t’imaginer gagner à la loto, puis tu réalises que tu ne saurais même pas quoi faire avec un gros montant d’argent déposé dans ton compte demain matin.
Parce que tu n’as pas besoin de grand chose pour être heureuse. De toute façon, ça reste effrayant de tout quitter d’un seul coup. Par contre, dis-toi que tu n’es certainement pas la seule à penser à toute ces choses. En fait, tu ne sera jamais seule. Même si tu passes des soirées à te remémorer des scénarios à la con, bouteille de vin à la main et que les larmes te viennent sans crier gare. Quand tu te sens tellement seule que tu en viens à oublier que tu as du beau monde qui t’entoure.
S’il te plaît, pense aux gens qui on été et seront toujours là pour toi. Parce que pour ma part, mon petit bonheur se tient entre les mains des gens qui prouvent qu’ils m’aiment et que de mon côté, j’adore. Ces personnes sont précieuses. Personnellement, je remercie la vie de ne jamais me prouver que je suis seule. D’avoir mis sur mon chemin des anges aux grands cœurs.
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