Il n’est jamais trop tard pour croire en soi et se lancer dans ce qu’on a toujours voulu faire même si on a le début de la cinquantaine. Pendant de nombreuses années, j’ai voulu apprendre le tir à l’arc, mais il y avait toujours quelque chose qui me bloquait : Trop de travail, pas le temps, pas envie de faire trop de route…

Puis un jour, sans savoir quel a été le déclic, j'ai tout simplement pris la décision de m’inscrire à un cours pour débutants du club le plus proche de chez moi. Le rendez-vous est pris avec le président-formateur.

Au programme de cette formation, il y a trois sessions de deux heures.

La première leçon arrive.

On commence bien entendu par les consignes de sécurité, la description du matériel (arcs et flèches), puis on passe aux premiers tirs.

Les volées de flèches s'enchaînent pendant plusieurs dizaines de minutes. Au bout d'environ 35 à 40 minutes, on a un premier compte rendu et j’ai droit au commentaire plutôt flatteur du formateur qui est convaincu que j’ai déjà pratiqué le tir à l’arc au vu des premiers tirs.

Je lui assure que c'est vraiment la première fois. Mais quelle fierté au fond de moi.

Les deuxième et troisième leçons se passent de mieux en mieux.

Au programme, la sensibilisation aux différents types d'arcs, de flèches… Et du tir, du tir et encore du tir. Tant mieux, je suis là pour ça.

Je suis totalement à l'écoute pour étancher ma soif d'apprendre.

À noter que le terrain qui accueille la formation est suffisamment grand pour que les archers confirmés puissent s'entraîner et bénéficier des conseils du coach chargé de la section Élite du club.

Grâce à la proximité, ce coach en profite pour jeter un œil sur les classes en fin de formation afin de repérer d'éventuels futurs archers…

J'arrive alors au terme de ma formation, heureux de mon apprentissage, convaincu que je veux continuer et connaissant maintenant vers quel type d'arc je souhaite m'orienter.

J'attends patiemment la fin du cours et la disponibilité du formateur pour en discuter avec lui.

Et là, grosse surprise… Le Coach Élite s'approche de moi, me félicite pour mon attitude et me fait remarquer que j'ai beaucoup d'aptitudes pour devenir un très bon archer.

WOW, je n'en crois pas mes oreilles… Trop beau moment.

Après avoir beaucoup échangé avec le coach et le formateur ce jour même, une décision a été prise : je suis invité aux entraînements de la section Élite dès la semaine suivante.

L'achat d'un arc à poulies d'occasion, de flèches et de différents accessoires est lancé. Avec l'aide du Club, je n'ai pas mis de temps à trouver ce dont j'avais besoin.

Me voilà prêt à commencer.

La semaine qui s'ensuit est le départ d'une aventure incroyable.

Sous l'œil et les directives du Coach, mes progrès sont en hausse fulgurante.

J'ai une énergie débordante, ce qui me permet de mettre les bouchées doubles aux entraînements.

La fin de la première semaine dans l'Élite se termine avec un sentiment très positif.

Je prends un weekend de repos tranquille sur mon nuage. Vivement la suite.

Au début de la semaine suivante, une deuxième grosse surprise de la part du coach m'attendait.

Il m'annonce de bout en blanc son intention de me faire participer à la prochaine compétition prévue dans trois semaines. WOW, rien que ça…

Je suis obligé d'avouer un moment de panique.

Mais l'entraîneur a abattu ses arguments les uns après les autres pour me convaincre.

Il m'a bien expliqué que je ne serai pas là pour gagner, mais pour apprendre et ainsi me préparer à la suite…

Force est de constater que l'idée n'était pas pour me déplaire. Au fond de moi, j'ai toujours rêvé de faire partie du monde du sport et d'être engagé dans des compétitions.
Mais je ne m'attendais pas à ce que cela se passe de cette façon et aussi rapidement.

Ma motivation, déjà bien présente, vient d'être multipliée par deux.

Les entraînements s'enchaînent de manière naturelle. La communication entre les autres archers et le coach est essentielle pour apprendre vite et bien.

Tout se déroule pour le mieux, même si quelques douleurs physiques apparaissent.

Et oui, passer d'une vie dite normale en faisant un peu de sport de maintien à un entraînement pour aller vers le haut niveau, ce n'est pas la même chose.

Mais je suis trop heureux et il n'est pas question de lâcher.

Un petit repos réparateur avant de se lancer dans la dernière ligne droite.

La date du grand événement approche à grands pas. La préparation est de qualité. Le Coach est satisfait des efforts que je fournis et de mon évolution.

La compétition est le championnat provincial d'été qui se déroule sur deux jours début septembre en extérieur sur des cibles à 50 mètres.

Parfait pour débuter… (Hahaha)

La première journée se déroule en une ronde de 72 flèches le matin et une autre de 72 l'après-midi.

J'ai fini bon dernier de ma catégorie, mais satisfait du déroulement.

Le lendemain se passe différemment. Ce sont des matchs éliminatoires un contre un.

Je fais de mon mieux avec les connaissances que j'ai pour l'instant pour finalement terminer en quart de finale, ce qui rend mon coach ainsi que de nombreux membres du club fiers de moi.

Je ne suis pas mécontent, mais je reste sur ma faim. Mon esprit compétiteur, sûrement

Fort de cette expérience positive et après consultation avec le coach, il est décidé de se lancer dans la haute compétition et de se préparer pour le championnat de la saison hivernale.

Il est parti pour plusieurs semaines d'entraînements en salle sur des cibles à 18 mètres.

En plus du tir à l'arc, le coach me conseille de m'inscrire dans des gyms afin de renforcer certains muscles pour accélérer mon évolution.

C'est un énorme travail.

La motivation est intacte et les progrès sont au rendez-vous.

Début novembre, les compétitions pour le Championnat du Québec débutent.

Les fins de semaine sont consacrées aux tournois organisés dans les différents clubs et les semaines servent aux entraînements dans le but de rectifier les petits détails afin d'évoluer.

L'évolution est belle jusqu'au mois de mars 2020, mais tout est stoppé en raison de la folle pandémie.

Dommage, j'étais classé deuxième de ma catégorie.

Tout s'arrête du jour au lendemain en laissant un goût amer…

Deux ans de patience devant moi avant de retrouver le chemin des salles d'entraînement. Enfin…

Deux années durant lesquelles beaucoup de choses ont changé…

L'entraînement recommence, sans coach, début Mars 2022, pour tester l'état de forme et le niveau de performance. Plutôt encourageant…

Je prends donc la décision, seul, de me lancer dans la fin du championnat afin d'obtenir trois pointages pour être classé et pouvoir participer au provincial de fin de saison. Quel pari !

Je fais ma première compétition de reprise fin Mars 2022 qui se déroule parfaitement bien puisque je finis premier de ma catégorie ce jour-là. Sourire.

J'enchaîne les semaines suivantes pour obtenir les pointages requis afin d'être classé.

La fin de saison est prévue début mai avec le provincial programmé sur une journée.

Je termine donc les compétitions de cette saison hivernale 2021-2022 en étant classé premier sur l'ensemble de mes scores et avec une médaille d'argent pour avoir fini deuxième lors du provincial. Pas si mal…

Depuis, ma routine d'entraînement et de compétition continue, avec une évolution constante et régulière

Un peu plus d'un an s'est écoulé depuis la reprise, et début juillet 2023, je totalise maintenant trois médailles d'or, deux d'argent ainsi que deux titres de champion du Québec.

Crois en toi...
Image de couverture de Ricardo Arce

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