Toute histoire d’une vie commence avec un ou deux êtres humains qui ont le désir d’avoir un enfant. Qu’est-ce qui arrive quand cela ne fonctionne pas ou pour raison de santé « X », cela n’est pas possible ? Une des solutions est l’adoption, et c’est cette option que mes parents ont choisie.

La Chine est donc mon pays d’adoption. Car à chaque fois qu’on me le demande, je dis que je suis native de la Chine, mais je suis bien Québécoise. La plupart des gens ne comprennent pas vraiment ce que je veux dire. Ils finissent par me dire « donc… tu es chinoise, c’est ça » en faisant la mimique sur leurs yeux, voulant me démontrer que j’ai les yeux bridés. Au début, je finissais par acquiescer en laissant passer.

Me sentir « Blanche » parmi les asiatiques

J’ai eu la chance de participer au tournage d’une série américaine, en étant figurante. Ils recherchaient des asiatiques et mon profil correspondait. Ce fut deux journées de tournage de nuit, nous étions presque 100 asiatiques. Pour la première fois, j’étais dans un bain de foule de personnes aux traits similaires aux miens. Par contre, eux étaient des « vrais » asiatiques. Ils parlaient couramment le mandarin ou cantonais. Ils me parlaient et je ne pouvais pas répondre. Cela faisait longtemps que je ne m’étais pas sentie seule et pas à ma place.

La quête sur mon identité

Mais en grandissant, la question sur mon identité s’est installée. Suis-je vraiment une Chinoise?  Est-ce que seuls mes traits physiques définissent mon identité ?

Début vingtaine, j’ai poussé cette réflexion en regardant des reportages que je trouvais sur la Chine. J’ai également lu plusieurs livres, dont le livre « Le fil rouge, pour les mères de nos enfants nés en Chine, des autrices Nicole Michaud et Maryse Parent ».

Le livre aborde un tout nouvel aspect que je n’avais pas vu. Le récit met la lumière sur les mères biologiques. Cela m’a fait penser à ma propre mère biologique et me questionner sur ce qu’elle est devenue et les motifs de mon adoption. Mère à mon tour, j’imagine quel choix déchirant cela a dû être pour elle.

En questionnant ma mère, j’ai trouvé le site Internet qui lui a offert les démarches pour l’adoption. Ce qui est intéressant pour les enfants adoptés, c’est qu’il y a possibilité de faire une recherche sur ses parents biologiques. D’aussi loin que je me souvienne, tout le monde me pose la fameuse question «es-tu curieuse de savoir qui était ta mère et ton père?» Je répondais toujours oui, car cela a toujours été un sujet sur lequel je me questionnais sans vraiment trouver de réponse.

Si vous êtes adoptés de parents québécois, voici le lien de l’association, ils représentent plusieurs pays, cliquez ici!

Être fière de mes origines et mon identité québécoise

Maintenant adulte, j’argumente lorsque les personnes me disent que je suis seulement une Chinoise. Je suis native de la Chine, car c’est l’endroit où je suis née. Mais je n’ai pas vécu là-bas (arrivée au Québec à 8 mois). Je connais oui les coutumes et mœurs, mais ce n’est pas mon style de vie quotidienne. Je me sens bien plus Québécoise, puisque c’est dans ces coutumes et traditions que j’ai grandi.

Je suis fière de mes origines. Mais je suis d'autant plus fière de porter ces deux ADN en moi. Je ne vous parlerai pas chinois ni vous ferai une spécialité culinaire propre à la Chine apprise de mes ancêtres. Mais je peux vous faire un maudit bon pâté chinois!
Image de couverture de Ling Tang
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