Je me réveille, je prends mon cellulaire pour fermer mon alarme. Je vagabonde inévitablement sur les réseaux sociaux. J’aperçois un astronaute dans l’espace, les coraux de Norvège en péril et un futur documentaire de Netflix sur Beyoncé. L’algorithme de Facebook m’informe des sujets qui sont censés m’interpeller. Le temps s’écoule, je dois me préparer. Sans être complètement éveillée, j’entame ma routine. Je m’habille, me maquille, me brosse les dents en me disant que je déjeunerai une fois arrivée à destination. J’agrippe mon manteau, j’enfile mes talons. Je sors. Il pleut. Un soupir et je suis en route. Je prends mon cellulaire pour écouter ma musique. La marche est-elle plus longue ce matin ?

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Je me rends à mon examen. J’écoule la moitié de mon temps à rédiger, l’autre à regarder dans le vide en me questionnant sur la pertinence de ma présence à cet examen ô combien trop facile. Les gens commencent à quitter la classe. C’est bon, je peux remettre mon test sans avoir l’air de mademoiselle je-sais-tout. Je prends mon cellulaire pour écrire à mes amis : « T’es où ? » Je ne les rejoindrai jamais. Je me déplace. Afin de ne pas laisser croire aux inconnus que je vagabonde sans but précis, je garde mon téléphone à la main. Je m’assure ainsi sembler occupée, pressée et absorbée par mon horaire faussement chargé.

La veille, je me plaignais de ne pas avoir de temps alors que j’écoutais une série télévisée en enchaînant les épisodes les uns après les autres. Il faut dire que le son des émissions ne me quitte jamais vraiment. Si je n’entends pas mes personnages favoris se donner la réplique, je saisis mes haut-parleurs pour mettre les mélodies qui me font danser plus redoutablement que si j’étais sur une scène. Lorsque j’arrête la musique, les notes perdurent. Si mes oreilles ne sont pas assez stimulées, mon cerveau s’occupe de remplir le silence. « La la la », chante-il. J’essaie de lire. Impossible de me concentrer. L’ennui se transforme en colère. Je prends mon cellulaire pour jouer à un jeu. Je m’endors.

Mon alarme me réveille. La journée n’est pas terminée. Je bâille. Je soupire. Je dois étudier. Je grogne. J’écris à mes amis : « T’as commencé la révision ? » À priori, non. Je ne semble pas être seule dans la tourmente du retard. Je dois m’y mettre. Je passe d’un écran à l’autre. Je suis tannée d’être connectée.

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Je m’assois à une table. J’ouvre mon ordinateur, je décide d’amorcer ma chronique. Ode à l’ennui, je jette mes réflexions malsaines sur cette journée numérique. Je me sens prisonnière des écrans. À quoi ressemblait ma vie avant cette étrange dépendance ? Comment diantre occupais-je mon temps ? Que ce soit pour le divertissement, l’école, le travail, tout est branché. Les technologies m’observent. Elles me regardent plus que je les contemple. Je tape. J’écris. Je suis loin des pages demandées.

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Encore quelques lignes nécessaires. Je suis tannée, ça m’ennuie. Ah l’ironie.

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