Toi, tu fais quoi dans la vie ?

Moi, je suis policière, je le fais pour protéger les autres. Moi, je suis infirmier, je le fais pour soigner les autres. Moi, je suis enseignant, je le fais pour enseigner et apprendre aux autres. Moi, je suis médecin, je le fais pour guérir les autres. Âme altruiste, la question est pourquoi tu ne le fais pas pour toi ? Tu vas me dire que tu le fais aussi pour te sentir important, reconnu; tu travailles pour avoir l’impression d’être utile et indispensable. Le hic, il est là : agir pour l’autre, c’est aussi attendre quelque chose en retour. On peut dire qu’en tant qu’étudiante, je me retrouve, en quelque sorte, à une place que je qualifierais de la croisée des chemins. Devant toutes ces directions qui tendent à s’offrir à moi, je suis là, à essayer de regarder de l’autre côté de chacune de ses portes de possibilités de vie; et je me demande laquelle sera la bonne. Je te propose une jasette bidirectionnelle entre ce petit monologue de ma part et la réponse qu’il engendrera en toi.

Source : marieclaire.fr

Cherchant l’option de vivre pour moi, je me demande comment voir les choses d’une manière personnelle et non aux yeux des autres. Je te parle de personnel, je te parle d’authenticité, je te parle d’agir sans rien attendre en retour. C’est vrai, on l’entend souvent cette expression : «choisis un travail que tu aimes et tu n’auras pas à travailler.» Aimer ce qu’on fait c’est une chose, mais le faire pour soi, c'en est une autre. Comme on a convenu d’une jasette toi et moi : je te partage que je veux être avocate, car ce sentiment qu’engendre en moi la justice me fait simplement oublier que ça peut être un travail. Je veux exercer mon métier autrement que celui qui le fait pour rendre une justice à l’autre; celui qui travaillera pour la reconnaissance de l’autre; celui qui conditionnera son estime professionnelle à la concomitance d’une promotion, digne d’une confirmation de compétence. Certes, autrement que celui qui travaillera pour l’autre et pour ce qu’il en pensera. Je veux me donner pour cette vibration personnelle tout en me détachant de l’importance que l’autre en bénéficie ou non, et ce, pour ne pas finalement avoir l’impression d’en attendre passivement quelque chose.

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Entre ce mélange d’altruisme et de, j’oserai le dire, priorité pour soi; j’aimerai ce que je ferai puisque je le ferai pour ce qu’il engendre en moi. Finalement, toi, tu es policière, tu le fais pour la vibration du devoir social accompli que cela génère en toi. Toi, tu es infirmier puisqu’accompagner et soigner une personne qui souffre te rend tout simplement fier de qui tu es. Toi, tu es enseignant, car le sourire d’un enfant heureux te rappelle combien c’est bon de vivre. Toi, lecteur, lectrice, ton travail tu le fais pourquoi?

Source photo de couverture : returnofkings.com