2020 n'aura pas fini de me surprendre. Si tu m'avais dit il y a quelques mois qu'un jour je tripperais sur une série qui parle d'échecs, j'aurais ri dans ta face. Pourtant, c'est ce qui est arrivé ce weekend quand j'ai écouté les sept épisodes de la mini-série originale de Netflix The Queen's Gambit.
C’est rare que quand une série Netflix devient extrêmement populaire à sa sortie que j'ai envie de l'écouter, car j'ai peur d'être déçue, qu'on me l'ait trop bien vendue. Encore plus quand c'est une série lente, avec des épisodes d'une heure. Je suis habituée au format de 21 minutes, ou même 42 minutes. À une heure, ça se peut que tu me perdes. Pourtant, quelques minutes dans le premier épisode, j'étais déjà vendue. Je peux maintenant confirmer que toutes les éloges que la série reçoit présentement sont justifiables.
Plus que des échecs…
The Queen's Gambit, c'est l'histoire de Beth Harmon, une orpheline qui apprend, par hasard, comment jouer aux échecs. C'est le concierge de l'orphelinat, M. Shaibel, qui lui apprend dans le sous-sol de l'établissement. Née dans les années 50, on suit son parcours dès la mort de sa mère, alors qu'elle n'avait que 7 ans, jusqu'au début de sa vingtaine. Alors qu'elle développe son amour pour ce jeu, elle développe également sa personnalité fière, sans compromis, solitaire et, malheureusement, addictive. Elle devient accro aux antidépresseurs dès son enfance, et on la voit se battre contre ses démons encore des années plus tard. Mais ne sois pas trompé par cette description, il y a aussi de la joie à travers toutes ces épreuves.
En plus d'être plongé dans une histoire lente et accrocheuse, c'est dans les États-Unis en pleine Guerre Froide que l'on est transporté. Que ce soit au niveau des costumes (allô la garde-robe de rêve de Beth), des décors (je suis encore marquée par la tapisserie mur à mur de la petite maison de banlieue typique américaine) ou même de la musique, on devient nostalgique d'une époque qu'on a peut-être, ou pas, déjà connu.
Un jeu d'acteur exceptionnel
C'est au deuxième épisode que l'actrice Anya Taylor-Joy prend officiellement le rôle de Beth Harmon alors qu'elle est maintenant adolescente. Le jeu de cette actrice est une raison à elle seule d'écouter la série. Bien qu'elle joue une jeune adolescente solitaire et une adulte affirmée dans la même série, on la sent habiter chaque stade de la vie de Beth, au point où, au début, je pensais que c'était deux actrices différentes qui se ressemblent beaucoup. Oups. Une autre preuve de son talent: pas besoin de paroles quand elle joue aux échecs, on sait immédiatement ce qu'elle pense. Tout est dans ses yeux. (Jamais je n'aurais pensé qu'un jeu d'échecs pouvait être aussi palpitant!) Bien qu'elle ait eu d'autres rôles au cinéma, ce sera certainement cette performance qui fera connaître la jeune actrice de 24 ans.
Puis, il y a quelques visages familiers dans les acteurs. Tsé, le genre d'acteur que tu vois et que tu te dis « comment ça je le connais, lui? Il me dit de quoi. » Tous les fans des films Harry Potter auront reconnu l'interprète de Harry Beltik, soit nul autre autre que celui qui incarne Dudley Dursley (oui oui, le cousin haïssable d'Harry) dans la série de films. Et que dire du personnage de Benny Watts, le champion américain des échecs? C'était le petit Sam dans Love Actually. Ouais, l'enfant, là. Je te confirme: plus un enfant maintenant.
Un message-clé toujours aussi pertinent aujourd’hui
Beth, c’est une femme qui évolue dans un monde d’hommes et qui ne veut pas se faire traiter différemment en raison de son genre. C’est tout. En fait, elle ne comprend pas, naïvement vous me direz, pourquoi c'est le cas. C'est cette sincérité qui nous charme. Bien que le message féministe est très clair au travers de la série, ce n'est pas le genre de message féministe que l'on proclame haut et fort. Au contraire, on le comprend quand on comprend qui est Beth et quelles sont ses intentions. La morale est plutôt, aussi quétaine soit-elle, que la vie est mieux quand on est bien entouré. Un message rassembleur qui fait du bien en ces temps de pandémie!
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La mini-série est basée sur le roman de 1983 du même nom par Walter Tevis. Pour l'instant, on ne fait pas mention de saison 2. Comme la série se termine à la fin de l'histoire du roman, il n'y aura sûrement pas de suite au petit écran non plus. Selon moi, c'est tant mieux, car on ne viendra pas gâcher cette saison parfaite!
Il ne reste qu’à se demander si les échecs deviendront la nouvelle passion du confinement (pour remplacer les casse-têtes) ou un cadeau de Noël populaire. À suivre! ;)