Lorsque les émotions s’en mêlent, il est commun de s’engager dans des discussions pénibles et décevantes. Critiques, reproches, justifications… tu connais la chanson ?

Cet article t’expliquera comment obtenir des échanges respectueux et constructifs à tous les coups. Avec ses travaux sur la communication non violente (CNV), Marshall B. Rosenberg nous offre une formule toute simple pour vivre des relations plus profondes.

Le classique des bas qui traînent

« Tu laisses toujours tes bas près du lit. Combien de fois je t’ai demandé de faire attention ? Ce n'est pourtant pas compliqué, il me semble… le panier de linge est juste à côté ! »

Si tu t’exprimes ainsi, ne sois pas surpris de recevoir une contre-attaque. Dans ces conditions, il est presque improbable d’avoir envie d’apaiser l’autre. Le réflexe sera plutôt de s'apaiser soi-même : « Reviens-en, c’est juste un oubli… Écoute-toi un peu, tu as vraiment le bonheur fragile ! » Excellente discussion pour créer de la distance et de la frustration. Alors, comment dire respectueusement à ton partenaire que tu n’en peux plus de voir ses bas traîner ?

Les 4 étapes de la communication non violente

1. Explique les faits.

Laisse de côté les jugements et les accusations, lesquels n’apporteront rien à personne. Décris simplement ce que tu observes.

2. Exprime ton émotion.

Toute émotion est légitime. En la reconnaissant et en la partageant, tu prépares le terrain pour une connexion authentique.

3. Découvre ton besoin.

Les émotions s’activent lorsque quelque chose cloche, un peu comme les icônes sur le tableau de bord d’une voiture. N’ignore pas le check engine ! Demande-toi pourquoi tu ressens ce que tu ressens.

4. Formule une demande claire et négociable.

Cesse d’espérer que l’autre devine tes désirs. Maintenant que tu connais ton besoin non satisfait, propose la solution.

Si tu étais un adepte de la CNV, tu aurais dit à ton partenaire : « Tes bas sont à terre près du lit, ça m’agace parce que j’ai besoin d’ordre. Pourrais-tu penser à les mettre dans le panier à l'avenir ? »

L’idée n’est donc pas d’être toujours de bonne humeur. Il s’agit de partager tes émotions et tes besoins sans attaquer l’autre. Le meilleur dans tout ça : ta demande sera probablement acceptée sans trop d'argumentation.

Ne plus jamais entendre de critiques

Que faire si c’est plutôt ton partenaire qui a tendance à te blâmer pour ses propres émotions ? Selon Rosenberg, toute critique est l’expression tragique d’un besoin non satisfait. En CNV, la reproche en tant que telle n’a aucune valeur.

Au lieu de « Tu ne m’écoutes jamais ! », on entendra : « J’ai besoin de ton attention. »

Derrière « Tu ne sais pas gérer l’argent ! » se cache : « J’ai besoin de sécurité financière. »

Si tu réussis à voir à travers les mots, tu seras moins porté à te défendre. Pour te guider dans ton écoute empathique, la CNV propose les deux questions suivantes

1. Qu’est-ce qui est vivant chez l’autre ?

Intéresse-toi à l’émotion que traverse la personne. Si elle n’est pas clairement mentionnée, essaie de la déchiffrer. Toi-même, comment te sentirais-tu dans une telle situation ?

2. Comment puis-je rendre sa vie plus merveilleuse ?

Maintenant, essaie de comprendre le besoin insatisfait. Comment pourrais-tu contribuer au bien-être de l’autre ?

Pour revenir au conflit des bas, une réponse empathique serait : « Tu es contrarié quand tu vois mes bas au sol, car tu aimerais que je respecte ton besoin d’ordre ? » Plutôt désarmant n’est-ce pas ?

Et la spontanéité dans tout ça ?

Dans la vie de tous les jours, s’exprimer en suivant les étapes de CNV peut sembler peu naturel. Si tu veux des relations plus satisfaisantes, je te propose une grande ligne directrice. Plonge dans l’expérience de l’autre, plutôt que de le marteler avec ta perception de la situation. C’est avec un peu (beaucoup) de pratique que tu réussiras à cultiver la proximité avec l’autre, même dans l’adversité.

Mais si j’ai raison ?

En plein cœur d’un conflit, t’arrive-t-il de penser à ta prochaine réplique puissante ? Si oui, le dialogue se résume probablement ainsi : « Comprends-moi, alors que je ne fais aucun effort pour te comprendre ! » Alerte de divulgâcheur: personne n’a raison. Pour que naisse une connexion dans le conflit, il suffit de regarder ensemble en direction du tableau de bord qui s’illumine.

Image de couverture de Liza Summer
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