J’ai l’intention, depuis un certain temps, d’aborder le sujet de la morphologie féminine et des différents types de corps qui nous composent. J’attendais le bon moment, quoiqu’il n’y en a probablement pas un. C’est un sujet sensible et même tabou. Tabou, par la censure et le malaise qui alourdissent ce sujet.
Je n’ai plus envie d’attendre une seconde de plus. Je me lance et je saute à pieds joints dans la rédaction de ce court texte.
Encore de nos jours, la femme, étant représentée comme un objet sexuel, est plus à risque d’être aux prises par des préjugés et des non-fondements. La société évolue sans cesse, mais parfois quelques valeurs, sujets ou aspects de la vie courante trainent de la patte et ne suivent pas le courant aussi rapidement. Dont le sujet de la femme. À l’ère d’aujourd’hui, on ose croire que la femme est épargnée de commentaires dégradants, vulgaires et répugnants face au genre féminin lui-même et à son physique. Le temps ne fait pas si bien les choses, finalement, car c’est au cours des dernières années que la société a instauré une pression excessive envers les femmes et des standards de beauté inaccessibles.
Les commentaires récurrents sont majoritairement reliés au sexe, au corps. Ta cellulite c’est affreux, tes seins sont trop gros, trop petits, trop pendouillant, tes hanches sont beaucoup trop larges, tes fesses ne sont pas assez rondes… La liste est longue. Suis-je trop directe ? J’ai peur d’en choquer quelques-uns, mais j’ai envie d’en choquer quelques-uns, parce que c’est la réalité. C’est notre réalité.
Source image: Unsplash
Dans le même ordre d'idées, j’ai récemment écouté un épisode choquant, intéressant, stupéfiant et émouvant d’un balado. Vous pouvez lire cet article, ici, pour en savoir plus sur mon balado préféré qui fait référence aux femmes et leurs enjeux. Les productrices et animatrices de l’émission ont reçu la sexologue bien connue des réseaux sociaux, Anne-Marie Ménard.
Voir cette publication sur Instagram
Cette femme généreuse s’est mise à nue et a fait une confession importante qui m’a renversée. Cette sexologue a eu recours à une nymphoplastie à l’âge de 25 ans. Une nymphoplastie est une chirurgie qui consiste à réduire la grosseur des petites lèvres de l’appareil génital de la femme. Elle était complexée par sa vulve depuis toute jeune. C’est à l’âge de 14 ans, lorsqu’elle aperçut des garçons admirer quelques pages d’un magazine playboy dans l’autobus scolaire, qu’elle a remarqué la vulve de d'autres femmes complètement différentes de la sienne. Ne sachant pas que l’industrie de la pornographie compte un nombre innombrable de femmes qui ont recourt à des chirurgies, «des vulves coupées au couteau», comme elle le dit si bien, elle a senti un un inconfort, un complexe, un malaise. Elle n’aime plus son corps.
Abasourdie, je prends un instant, je pèse sur pause. J’ai de la difficulté à concevoir et à enregistrer ce que j’entends. Mon cerveau et mon cœur font un double tour. Je réalise à quel point nous sommes innocents et non éduqués face à ce sujet. Tous les corps, masculins ou féminins, sont différents. Chaque individu, peu importe le genre, est différent. La perfection n’existe pas non plus. La beauté de chaque corps, de chaque humain, est en lui.
source image: Unsplash
À la reprise de l'écoute du baldo, Anne-Marie Ménard m'assomme d'une ironie. Elle mentionne durant l'épisode que grâce à nos corps, ensemble, homme et femme, nous pouvons créer la vie. Créer un autre être humain. Tout à fait naturel et magnifique et pourtant, on rabaisse la femme à un objet. Pourquoi se dénigrer, se juger, se moquer, se comparer les uns entre les autres ? Nous devrions plutôt nous admirer.
Bon, maintenant… quelle est la suite ? Qu’est-ce que je fais de cette annonce, de cette révélation ? Je prends une respiration et la solution me vient en tête. Je peux sensibiliser les gens autour de moi. C’est le moindre que je puisse faire, en tant que femme, de partager mon savoir et ma sensibilité face à la féminité.
Je vous invite fortement à vous informer sur le sujet. La sexualité, le sexe au sens propre, le sexe au sens connoté, les corps, les genres sont des sujets qui vous donnent un torticolis ? Lire sur le sujet et même écouter des balados, comme je mentionnais plus haut, sont des moyens faciles et amusants qui peuvent apaiser ce malaise.
À présent, il n’y a plus de place à des critiques péjoratives et dégoutantes face aux femmes. Évoluons avec les années nous aussi. Ça presse.