Savoir ce que tu veux dans la vie, c’est facile à dire, mais plus difficile à faire. J’ai 28 ans et je viens de finir l’école, j’ai presque 30 ans. J’aurais pu en être exactement au même point à 20 ans et ma vie aurait tellement pu être différente de celle que j’ai en ce moment. Ça ne fait pas de sens quand tu y penses.

Je me suis toujours demandé pourquoi certaines personnes savaient exactement ce qu’elles voulaient dans la vie sans avoir à réfléchir. C’est comme si leur chemin était déjà tout tracé à l’avance, sans faire le moindre effort. Elles ne faisaient seulement que suivre ledit chemin comme un long fleuve tranquille.

Moi, mon chemin était loin d’être tracé, ma route ressemblait plutôt au Métropolitain en pleine heure de pointe un mardi matin à 7h30. Ça stagne, ça l’avance au compte-goutte, puis quand t’arrives à ta sortie, tu la manques. Tu la manques parce que les autos ne te laissent pas passer, donc tu sors à la prochaine. Ensuite, t’essaies de revenir sur l’autoroute, mais tu ne sais pas trop par où aller. Est-ce qu’il faut tourner à droite ou à gauche? Ça, tu ne le sais pas. «Ok je vais à droite, eh merde c’était à gauche. » Donc t’essaies du mieux que tu peux de retrouver ton chemin. Mais on dirait que toutes les rues te mènent dans un cul-de-sac et quand tu réussis à retrouver ton chemin, tu te dis que finalement tu peux regarder en avant puis que tu vas te grouiller pour rattraper ton retard.

Il fait beau,  y’a le gros soleil qui plombe sur ton pare-brise puis là paf ! Tu te fais avoir par un gros orage. Il pleut tellement fort, il vente, il bourrasque, ça te ralentit. Puis là tu te dis que tant qu’à être arrêtée sur le bord de la route, tu vas continuer le petit bout de chemin qu’il te reste à faire pour te rendre à la prochaine sortie. Ce n’est pas la tienne, mais on ne sait jamais, peut-être que tu vas trouver ce que tu cherches, même si ce que tu cherches, tu ne sais pas ce que c’est.

Tu sors de l’auto, tu continues ton chemin à pied, tu troques tes lunettes de soleil pour ton parapluie pour pouvoir voir où tu t’en vas. Après un certain temps, tu te rends compte que finalement, ce n’est pas ça encore donc tu reviens sur tes pas, l’orage a l’air de s’être calmé. Tu remontes dans ton auto et tu continues ta route. T’arrives à ta sortie, tu tournes à droite en espérant que c’était le bon côté. Tu fermes les yeux même si ce n’est pas ben ben prudent et t’espères ben ben ben fort, là t’ouvres les yeux et puis t’es arrivée.

Tu te demandes si c’est bien réel. Après tout, tu retiens ton souffle depuis tellement longtemps à courir partout sans aller nulle part, mais maintenant tu peux respirer à nouveau. Le ciel est bleu, puis tu peux remettre tes lunettes de soleil. À ce moment précis, tu te demandes si tout ça était vraiment nécessaire. Pourquoi la voisine, elle, elle a emprunté l’autoroute toute neuve, toute belle,  qu’elle s’est rendue super rapidement à la destination finale? Tandis que moi,  j’ai dû prendre le vieux chemin de campagne tout raboteux avec plein de culs-de-sac, que j’ai même dû revenir sur mes pas parce que je n’étais clairement pas au bon endroit.

route source image : Unsplash 

Coudonc c’est quoi le problème avec moi ? Étais-je plus niaiseuse que la voisine pour me rendre compte que j’étais dans le champ ? Là on est deux à la destination puis elle, elle est pas mal en avance sur moi, mais j’suis finalement arrivée puis j’en suis ben fière. Elle, elle a suivi la belle route toute droite que le GPS lui disait de suivre, mais moi si le GPS lâche, j’vais savoir par où aller, mais surtout par où ne pas aller. Si tu te perds en route, ce n’est pas grave.

L’important c’est de retrouver ton chemin et d’arriver à destination. Peut-être que tu n’arriveras pas en même temps que tout le monde, mais l’important, c’est d’arriver quand même. Parce que vous savez quoi ? On finit tous à la même place à la fin, aussi bien avoir appris et avoir grandi dans toute cette belle randonnée-là.

Parce que le gazon n’est pas toujours plus vert ailleurs. Parce que personne n’a dit que c’était facile. Parce que tout le monde suit sa propre route, la tienne était peut-être plus complexe, plus difficile, plus hasardeuse. Ça, je te l’accorde, mais c’était nécessaire parce que c’est LA tienne.

Maintenant t’es outillé, outillé à faire face à n’importe quelle situation, aussi difficile soit-elle. Tu seras capable d’aller puiser au plus profond de toi-même pour aller chercher la force et la détermination nécessaires pour affronter n’importe quel défi qui se mettra à nouveau sur ton chemin. Parce que la vie est parsemée d’embûches. Parce que, ce qui te distingue des autres, ce sont les épreuves que tu as su surmontées et les gens formidables que tu as croisés sur ta route. Ces gens t’ont fait évoluer et grandir. Ils t’ont appris à devenir la meilleure version de toi-même chaque jour, même dans l’adversité.

Parce qu’il ne faut surtout pas oublier, mais se souvenir. Se souvenir que ce n’est pas toujours facile, mais que ça vaut la peine de le vivre.

source image de couverture : Unsplash 
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