Aujourd’hui, tout est fait pour que nous nous aimions davantage : les autoportraits, les réseaux sociaux et l’acceptation de toutes les identités sexuelles. Mais, y arrivons-nous vraiment?
Pour ma part, c’est un chemin parsemé d’embûches que d’apprendre à m’aimer. La phrase peut paraître étrange pour ceux qui me connaissent, mais, au contraire, je trouve qu’il est plus difficile que jamais d’être satisfait de soi.
Au secondaire, je n’aurais probablement pas eu le même discours. Sportive et studieuse, tout (ou presque!)me réussissait. J’avais des amies, d’excellentes notes et de bonnes aptitudes sportives. Puis, boom!Un fardeau m’est tombé dessus. Ça m’a pris des années pour me reconstruire, mais j’y suis parvenue, non pas sans failles. Entourée de ma famille et de quelques amies proches, j’ai su gravir les marches afin d’arriver à un certain équilibre. Un équilibre que j’essaie d’atteindre en étant une étudiante en enseignement à temps plein, une serveuse à temps partiel, une sportive à mes heures (je salue mes périostites!)une amoureuse, une sœur, une fille, une femme et une amie à temps plein. Ma situation n’est pas pire ou meilleure qu’une autre. Plusieurs personnes à qui je parle ont toutes un sac de roches différent à porter sur leurs épaules et elles assument les responsabilités qui viennent avec celui-ci.
Jean-Jacques Rousseau (1712-1778) dans Émile, ou De l'éducation(1762) a écrit :
« Que ceux qui commencent par s'aimer ne finissent jamais par se haïr.»
Cette citation résonne dans mes oreilles depuis le jour où je l’ai entendue pour la première fois dans mon cours de philosophie au CÉGEP. Cependant, ce n’est que quelques années plus tard que j’ai enfin compris ce qu’elle voulait dire, dans son sens le plus propre : S’aimer est essentiel pour pouvoir aimer. Ce philosophe politique a réussi à résumer en une phrase la nature d’un des problèmes les plus ancrés de l’homme : L’humain ne s’aime pas assez! Ce problème résonne haut et fort en 2018, dans une société ou s’aimer et apprendre à s’aimer est compliqué. Oui, compliqué! Le Téléjournal regorge de nouvelles malsaines où des hommes tuent leur épouse, où des femmes mutilent leurs enfants, un monde où je vais élever mes futurs enfants.
Puis, les réseaux sociaux s’emballent, d’un côté pour promouvoir tous les types de peau, tous les types de corps et tous les genres d’identité sexuelle. Un bravo ici aux marques comme Hoaka swimwear, H&M et Aveeno. Mais qu’en est-il des marques comme Victoria’s Secret, le leader mondial en sous-vêtements féminins?
À lire : Pourquoi je n'ai pas regardé le Victoria's Secret Fashion Show
Source image : Hollywood Life
Aucun changement, aucun ajout de mannequin taille plus. La PDG, Jan Singer, vient de démissionner suite (ou non?!) aux remarques de son directeur marketing, Ed Razek, qui avait reproché à Rihanna d’avoir agi dans le politiquement correct avec sa collection de lingerie Savage X Fenty. Suite à cette déclaration, il s’est déclenché de fortes réactions sur les réseaux sociaux et de Rihanna (Bravo!!). Celle-ci lui reprochait d’être contre la mise en valeur de femmes fortes et différentes, ce qu’elle prône dans sa collection. Peut-être que la démission de cette présidente du géant du sous-vêtement est un petit pas dans ce monde titanesque qu’est l’industrie de la mode? Je l’espère, car les réseaux sociaux et les publicités sont censés être le reflet de notre monde et, ici, ce n’est pas un reflet que j’aime regarder. D’autant plus, j’ose croire que nous vivons dans une société où l’acceptation de tous les genres et de toutes les grosseurs est mise de l’avant.
Source image : Vikram Valluri
Dans ma vision de fille naïve qui pense que tout le monde est gentil et que tout le monde est fondamentalement bon, ces commentaires négatifs m’atteignent. Ils créent un malaise profond dans ma perception du monde. Nous sommes censés être, au Québec, une terre d’accueil, un endroit où l’on accepte son prochain et ces commentaires fusent! Il y a une contradiction majeure! À mon sens, nous avons des paroles qui vont à l’encontre de nos actions, puisque celles-ci rendent l’acceptation de soi encore plus difficile. Je trouve qu’il y a encore trop de préjugés, encore trop de remarques sur nos corps. Selon mon humble avis, il faut que tout cela cesse, et pour de bon!
Aimer s’apprend. Apprendre à aimer s’apprend. S’aimer devrait également s’apprendre.
S’aimer PEUT être facile, il suffit d’y croire et de se faire confiance. Une pensée à la fois, un souffle et un encouragement de plus peuvent faire de grandes choses!
Aimez-vous (un peu plus!)et respectez les autres,
Sportivement,