C’était un vendredi soir banal, seule à la maison, je décide de télécharger une application de rencontre. Prête pas prête, j’y vais...

Comme je me suis promise l’été dernier de ne pas laisser un homme bousiller mon estime et me briser en mille morceaux, je prends l’homme pour qui j’étais en train de développer des sentiments, qui, soit dit en passant, n’était pas prêt à s’engager, et je le mets dans un coin très reculé de mon cerveau.

J’ouvre l’application en question. Bof... je suis déçue. Les hommes sur le site ne m’intéressent pas et lorsque j’ai un intérêt, c’est parce qu’ils ont un élément qui me fait penser à la personne cachée dans mon cerveau...

Puis attention, voilà qu’un homme me plaît. Il y a une connexion commune et on commence à discuter. On parle de nos vies respectives. Cet homme me parle de sa famille, de ses amis, de ses passe-temps. La discussion est fluide et je profite du moment.

téléphone femme texteSource image: Unsplash

Le lendemain matin, l’homme n’existe plus. Notre connexion est disparue et notre conversation aussi. Un peu déçue, je parle à d’autres personnes.

Trois jours plus tard, je revois l’homme en question. S’ensuit une nouvelle connexion et une nouvelle discussion. Il me dit qu’il a supprimé notre conversation par inadvertance. Un peu louche me direz-vous?! Et oui, mais je laisse tout de même une chance au coureur... Une autre belle discussion et on échange nos numéros de cellulaires. On se dit bonne nuit et il me souhaite même un bon retour au travail.

Mauvaise idée

Le jour suivant, alors que j’attendais l’arrivée d’une amie au restaurant, j’écris à l’homme et lui souhaite une bonne fin de semaine parce qu’il m’avait partagé partir dans un chalet avec des amis. Sa réponse est immédiate et c’est là que le cauchemar commence... Je lis une pluie sans fin de mots insensés.  Le discours est décousu et rempli de propos dégradants à caractère sexuel suivis d’une menace.

« ftg, ferme ta gueule, nique ta race salope, suce ma queue, sale pute de ste catherine, david c ton père, le chauve, et ta mère la whore, va cocksuck d’autres personnes Marie, face de cul, nique bien ta mère, pétasse, sale moche, va get du cob à ste catherine comme ta mère, ton père le gai, qui suce des bites et des culs, fils de pute, va te doigter, mauvaise affaire de donner ton numéro à qqn tu connais pas bien, tu vas regretter »

Je n’avais jamais été confrontée à cette forme de violence. Je ne pensais même pas que ça puisse exister.

Ce soir-là, je n’ai pas dormi, trop paniquée d’entendre mon cellulaire sonner même si j’ai tout bloqué.

Ce soir-là, j’ai douté… je me suis questionnée.

Ce soir-là, j’ai pleuré à m’endormir d’épuisement.

Ce soir-là, j’ai perdu mon sentiment de sécurité.

Aujourd’hui, j’ai décidé que je n’aurais plus peur, mais que je serais beaucoup plus vigilante parce qu’hier j’ai vécu de la violence gratuite. Aujourd’hui, j’ai réalisé que la violence virtuelle était toujours présente en 2019 et que c’est bel et bien un fléau.

Ne mettons pas tous les hommes et toutes les femmes dans le même bateau, mais demeurez toujours prudent(e)s. Ne donnez pas votre numéro de téléphone trop rapidement et rencontrez vos prétendants dans un lieu public.

Aujourd'hui, je dis non à la violence de toutes sortes!

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