Ouf! Lorsque l'un de nos cinq sens est particulièrement affûté, est-ce qu’on peut vraiment poursuivre nos activités sans être continuellement dérangé ? Peau hypersensible, oreilles ultras délicates, odorat trop aiguisé... que dire de plus? L'hypersensibilité sensorielle se présente sous diverses formes et à des niveaux variés.

La vie n’est pas toujours simple pour ceux qui perçoivent le monde de manière amplifiée.

Une écharpe en laine peut rendre quelqu’un fou à force d’irriter sa peau, tandis qu'une lumière trop vive peut donner l'impression à quelqu’un d’autre de se retrouver en pleine tempête sensorielle. À première vue, ceux qui souffrent d'hypersensibilité sensorielle semblent avoir les nerfs à vif, incapables de tolérer même le plus petit désagrément.

Pourquoi un même stimulus sensoriel peut-il être perçu de manière si différente d'une personne à l'autre?

Certains se retrouvent submergés par l'odeur du café fraîchement moulu au bureau, alors que d’autres n'y prêtent même pas attention. Ce phénomène s'explique en grande partie par la manière dont notre cerveau traite les informations provenant de nos sens. Chaque personne a une sensibilité différente aux stimulations de l'environnement, en fonction de la façon dont son système nerveux trie, interprète et répond aux signaux sensoriels. Chez les personnes hypersensibles, le cerveau ne parvient pas à hiérarchiser les stimuli et réagit de manière intense à des informations pourtant banales. C'est comme si toutes les sensations étaient perçues au même niveau d’importance, ce qui peut engendrer alors pour certains des réactions exagérées.

Pour quelqu’un qui souffre d’une hypersensibilité au bruit, le simple son d’un ventilateur ou une conversation dans un café peut arriver à les déconcentrer complètement. Ils ont l’impression que tout est amplifié dans leur tête, leur cerveau ne pouvant filtrer ce qui est anodin de ce qui est réellement important. Pour eux, ce qui est une simple gêne pour les autres devient un véritable fardeau au quotidien.

Combien de temps supporteriez-vous de rester dans une pièce où l'air est saturé d'une odeur désagréable, comme celle d'une poubelle qui n'a pas été vidée depuis des jours? La réponse varie selon la sensibilité de chacun. En neurosciences, on parle de seuil sensoriel, c'est-à-dire la quantité de stimulation nécessaire pour que nos nerfs réagissent. Les personnes hypersensibles ont un seuil sensoriel très bas, ce qui signifie qu'il leur faut très peu de stimulation (un son, une texture, une odeur) pour qu'ils atteignent rapidement leur limite.

Ce seuil de tolérance peut fluctuer selon les circonstances et les moments de la journée.

Certains supportent le brouhaha d’un open space en début de journée, mais se sentent complètement débordés par le même bruit après plusieurs heures de travail. Le matin, ça va, mais dès l’après-midi, les conversations et le bruit des claviers leur tapent sur les nerfs. Ils doivent s’isoler, sinon ils ne tiennent plus.

La fatigue, le stress ou même la concentration peuvent également influencer notre capacité à tolérer certains stimulus. Ces variations montrent à quel point notre seuil de tolérance est malléable et influencé par notre état physique et émotionnel.

Heureusement il existe des solutions pour ceux qui en viennent à ne plus fonctionner correctement tant leurs sensations les submergent. Certains ergothérapeutes en cliniques privées sont maintenant spécialisés en hypersensibilité et après vous avoir fait passer quelques tests, ils seront en mesure d’élaborer les meilleures stratégies avec vous pour vous aider. Parce qu’il existe des solutions pour goûter, voir, humer, entendre et toucher au meilleur de la vie.

Image de couverture de Drew Dizzy Graham
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