Depuis longtemps, on dit de moi que je suis forte et que je sais affronter les épreuves de la vie. Laisse-moi te dire qu'elle m'en a envoyé de toutes les sortes, et ce pendant de nombreuses années. J'ai traversé l'inconcevable, j'ai pardonné l'impardonnable. Je répondais toujours présente pour secourir une âme perdue et je me demandais si quelqu'un arriverait à voir que parfois, moi aussi j'espérais une main tendue.
Il m'arrivait de succomber à l'apitoiement et de croire que je ne comptais que pour si peu de gens. J'ai tenté de fuir de plusieurs façons et je peux dire que j'ai obtenu mon diplôme d'autodestruction avec Mentions! J'ai souvent entendu, que c'est en touchant le fond qu'on arrive à se choisir, à se reconstruire et à être heureuse. Dans mon cas, la théorie se confirme! Je n'ai pas le choix d'y croire, puisque c'est ce qui m'arrive.
Le changement, ça fait peur! Ça demande du courage, de la persévérance et beaucoup d'amour envers soi. Sortir de sa zone de confort et foncer vers l'inconnu.
Étrangement, le bonheur m'a longtemps effrayée. Comme si c'était un but inatteignable et que mon seul luxe était d'y rêver. Ma route comporte désormais un nombre d'échecs et d'erreurs incalculable. Aujourd'hui, j'ai renommé cette liste : outils de plus dans mes bagages. Je m'en sers chaque jour et ça me réussit assez bien.
Ça m'arrive encore de côtoyer la noirceur, mais elle ne fait que m'effleurer, puisque je ne me souviens que trop bien où est-ce qu'elle m'a jadis menée. J'ai, à présent, conscience que ça ne m'apportera rien de bon si je persiste à pleurer sur mon sort en ressassant ce qui ne va pas ou à ce que je n'ai pas encore.
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Alors je me souviens de cette chance qui est la mienne, d'être en vie, alors que d'autres ne le seront plus demain. Il y a des gens qui m'aiment vraiment et certains qui comptent sur moi. La vie est si belle et encore plus lorsque je me rappelle d'où je viens.
J'éprouve une immense gratitude de pouvoir comprendre la définition de ce qu'est la résilience. La définition, je ne l'ai pas trouvée dans un dictionnaire, mais dans les moments de noirceur où j'ai perdu foi en moi, en la vie, en l'amour...
Rien n'est parfait, mais tout en l'étant en même temps. Et si je vois noir, encore certains soirs, je me donne le droit de pleurer et même de m'apitoyer sur mon sort. Ça m'arrive de moins en moins et ça ne dure plus très longtemps.
Je me dis que oui, cette journée a été ordinaire. Mais il y en aura d'autres, c'est la vie! Alors je cesse de m'en faire.
J'ai traversé tant de choses et je devrais en être fière. Je le suis! Parce que même si encore parfois, je n'arrive pas à réaliser tout le chemin que j'ai fait, je me souviens très bien de celle que j'étais. Et nous avons de moins en moins de points communs, elle et moi. Comme une rupture avec la version antérieure de moi-même.
Je vais bien pour la première fois de ma vie. Comme si j'avais enfin trouvé la recette du bonheur. J'ai fait la paix avec la plupart de mes parts d'ombre. Certaines reviennent me rendre visite à l'occasion. Mais quand la noirceur revient, je la regarde droit dans les yeux et j'écoute ce qu'elle a à m'apprendre. Je reviens ensuite à cette belle vie que j'ai enfin réussi à me construire, parce que je sais que demain, la lumière reviendra.
J'accepte de cohabiter avec cette part d'ombre qui fait partie de ce que je suis. C'est mon rappel qu'on peut s'en sortir peu importe le passé ou les moments dans la vie où on a tout fait de travers. J'ai arrêté de m'en vouloir et j'ai commencé à vivre ma vie sans traîner ce qui appartient à hier.
Sans ombre, il ne peut y avoir de lumière. La noirceur s'est peut-être invitée sans prévenir ce soir, mais demain je la mets à la porte! Je sais qu'elle reviendra à l'occasion. Mais pour l'instant, la lumière est assurément une meilleure coloc.