Depuis le plus loin que je me souvienne, le temps des Fêtes a toujours été pour moi « THE » temps de l’année où je prenais plaisir à enfiler des vêtements tous plus chics les uns que les autres. Je me souviens toute petite devoir attendre à la toute dernière minute pour mettre ma précieuse robe achetée alors chez « Sears ». Attendre pratiquement que nos invités arrivent pour pouvoir m’habiller sans trop risquer de tacher mes précieux habits. Je me souviens, alors au lit, espérer impatiemment le moment où mes parents allaient venir me dire que ça y était, que c’était enfin Noël.

Nous prenions tous alors le temps de nous mettre « beaux » avant l’arrivée de nos invités eux aussi sur leur 31. Ce précieux soir, j’avais même droit à un « pouisch » du parfum Anaïs de ma mère sur mon cou.

Certes le temps des fêtes est infiniment plus que se parer de nos plus beaux vêtements, mais c’est pour moi la seule partie qui demeure inchangée.

Les gros partys de famille sont moins gros, il n’y a plus de piles de manteaux sur les lits où aller sauter, plus de gargantuesque buffets de bouffe de « dans l’temps » (dinde, tourtières, gâteau aux fruits, sandwich pas de croûte, etc.), plus de cadeaux à l’infini, de jeux jusqu’aux petites heures du matin… Il n’y a plus non plus mon parrain pour partager avec nous son unique éclat de rire rauque. Les fêtes se sont « aseptisées » comme qu’on pourrait dire.

La vie étant ce qu’elle est, c’est particulièrement au temps des réjouissances que l’éclat de la féminité renaît en moi.

Ce n’est plus Noël « comme dans l’temps », mais c’est encore le temps où je célèbre le plaisir de m’habiller avec élégance. Les occasions se font plus rares avec l’âge… Généralement vêtue de manière décontractée, au temps des Fêtes, je me laisse séduire par les bas de nylon, fils dorés, paillettes et talons hauts.

Cette année, c’est sur une robe-chemise aux épaules dénudées crème que j’aurai arrêté mon choix, allant même jusqu’à les accompagner de souliers ornés de perles.

Cette année, c’est moi qui aurai été l’hôtesse du réveillon familial et je n’aurai pas eu besoin d’attendre à la dernière minute avant de m’habiller et de me parfumer. Sears aura cédé sa place à Zara, Anaïs au Guess Original et la dinde aux ailes de poulet. Mon bonheur de porter une robe élégante aura été égal à celui de voir mes convives vêtus eux aussi de leurs plus beaux atours.

L’idée de capturer en photo ces moments où nous sommes tous chics m’aura titillée, mais elle aura été vite remplacée par l’idée que ces images resteraient de toute façon toujours gravées dans mon cœur. Il ne m’aura suffi que d’une robe, de dentelle, et de perles pour recréer ma magie de Noël. Nul besoin d’artifice supplémentaire pour que j’arrive à profiter de cette soirée endimanchée.

Pour 2024, je nous souhaite donc à tous une année d’abondance de santé, une montagne d’amour à partager (aux autres et à soi) et pourquoi pas, une année riche en élégance vestimentaire.

Cheers!
Image de couverture de Kajetan Sumila
Accueil