Après une grossesse non pas difficile d’un point de vue médical, mais plutôt d’un point de vue personnel, il était temps de donner naissance à deux petites merveilles.

Tu as beau te faire mille et un scénarios dans ta tête, prendre conseil à gauche et à droite, te faire dire des atrocités ou encore te faire raconter des accouchements parfaits de gens qui en referaient un demain matin de celles qui en ont vécus et des histoires d'horreur pour essayer de te faire peur… Bref après toutes ces histoires, c’était rendu ma réalité, mon tour d’entrer à l’hôpital avec mon copain et d’y ressortir cinq jours plus tard avec deux bébés dans les bras. J’écris non pas dans le but de vous effrayer, mais plutôt de vous raconter mon histoire. Après tout, vive la technologie et l’évolution de la médecine qui aide énormément à ce que tout se déroule bien surtout dans le cas des grossesses à risque comme la mienne.

Samedi matin 5h, le réveil sonne. Un petit entrainement dans le sous-sol afin de me vider du stress qui sommeille en moi, petite douche, déjeuner et nous voilà mon copain et moi en natalité vers 7h40. Mon induction était prévue à 8h, mais suite à un achalandage hors du commun, des accouchements d’urgence, deux autres inductions prévues, nous attendons jusqu’à 11h pour nous faire dire que nous sommes les prochains à avoir une chambre et que je serai la fille en priorité dans les inductions de la journée. Les heures passent, on écoute Netflix et voilà qu'arrive 13h30.

naissanceSource image: Geneviève Asselin-Demers

L’infirmier se dirige vers nous, c’est l’heure, les injections de Pictosin commencent pour provoquer le travail. Encore une fois les heures passent, je gambade dans le corridor pour stimuler le travail, on écoute une deuxième film et le médecin arrive dans la chambre vers l’heure du souper: bonne nouvelle je suis assez dilatée pour crever les eaux de bébé 1. Et VLAAAAAA, les vrais contractions commencent, se multiplient à la vitesse grand V. Je n’ai aucun répit, les infirmiers arrêtent complètement de m’administrer du Pictosin et me branchent sur deux solutés pour essayer de m’aider. Contraction à chaque minute, aux 30 secondes et puis aux 20 secondes. Je décide de demander l’épidurale. Comble de malheur, l’anesthésiste est encore plus occupé que le Premier ministre et je ne suis pas une priorité alors il gère les urgences et viendra me piquer pour l’épidurale vers minuit trente. Enfin une petite pause, je réussis à fermer l’oeil quelques heures.

Mon médecin revient me voir à la première lueur du jour: je suis dilatée à 8, et puis à 9, et à 9 + … C’est mon signe. Elle me dit que sa garde se termine et que le second médecin viendra m’évaluer, mais que j’en ai plus pour longtemps (il est rendu 8h). Le second médecin fait sa tournée, et voilà j’apprends que je dégrade, j’ai commencé à faire de l’enflure et que l’œdème autour du col fait en sorte que je suis rendue à 8. Il me propose la césarienne. Sous le choc, je n’était pas prête à cette nouvelle. Je demande une heure pour voir si ça évolue positivement et pour voir si mon col recommence à s'ouvrir. Une heure passe, et toujours à 8. Après plusieurs pleurs et de discussions avec mon copain, je décide de procéder à la césarienne.

Quelques blagues ici et là avec les infirmiers, le médecin, on me déplace en salle d’opération où 16 personnes s’y trouvent, on oublie l’accouchement dans l’intimité.

12h17,  je vois enfin le visage de Charlotte. 12h18, je vois le visage de Chloé, mes yeux se remplissent d’eau, mon coeur se remplit d’un amour indescriptible. Et VLAAAAA je me mets à vomir ma vie. Le médecin m’avise que je fais une hémorragie interne à cause du médicament très puissant qu'il vient de m'administrer. J’essaie de contrôler les vomissements, car je sais très bien qu’ils sont en train de me coudre et de me brocher le bas du vendre. Je ne voudrais pas être recousue tout croche.

geneviève avec ses bébésSource image: Geneviève Asselin-Demers

On me transporte en salle de réveil et mon copain ira à la pouponnière pour faire le peau à peau avec les bébés.

Deux heures passent et je peux enfin voir mes amours dans ma chambre vers 15h15. Ma famille et ma belle famille m’y attendent, je peux prendre les jumelles, les serrer et les nourrir: un moment magique.

J’ai vécu toute une aventure. Je suis tombée en anémie la nuit suivante, mais j’ai été tellement bien suivie et traitée que je ne peux pas me plaindre.

Nous sommes restés un peu plus longtemps à l’hôpital en raison du poids des jumelles qui était minuscule. Une a fait un peu d’hypoglycémie, l’autre était un peu sur le bord de la jaunisse.  Durant notre séjour, nous avons croisé plus d’une vingtaine d’infirmières, de spécialistes en nutrition, en allaitement, de médecins, de pédiatres et nous sommes sortis le 8 mai avec un doctorat en bébé.

jumeaux collésSource image: Geneviève Asselin-Demers
Source image couverture: Geneviève Asselin-Demers
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