J’ai 20 ans. Ça, ça veut dire que je suis légalement considérée comme une adulte depuis déjà deux ans. Pardon? Je dois avoir manqué un bout. Moi, adulte? Quand j’ai réalisé ça, j’avoue avoir un peu beaucoup paniqué ; je me suis vue avec une petite coupe carrée, une maison, une voiture, une brillante carrière, des enfants, mais aussi des impôts, une hypothèque, des repas et des lunchs à préparer pour tout le monde, une mine sérieuse, et plein de choses qui caractérisent, d’un point de vue enfantin, la vie d’un adulte. Et guess what? Je suis ZÉRO rendue là. Et pour être franche, j’ai ZÉRO envie d’être rendue là pour le moment. C’est vrai, j’ai encore beaucoup trop de comportements qu’on associe plus souvent qu’autrement aux enfants. Je vous en ai fait une liste (et je suis bien curieuse de voir si, vous aussi, vous avez ce genre de comportements, alors n’hésitez pas à les mettre en commentaires!) :

adulte balançoire vide chutesSource image: Pexels

Quand la lune est pleine, tout ce que je vois, c'est un visage souriant, et non des cratères créés par des météorites. Quand les vitres deviennent embuées dans la voiture, au lieu de vouloir régler la situation en baissant les vitres ou en montant le chauffage, j’y vois simplement une parfaite opportunité pour faire des dessins avec mes doigts. Quand il y a une fontaine d’eau traversée par un rayon de soleil, je pointe du doigt l’arc-en-ciel ainsi créé et je m’écrie « ohhh, un arc-en-ciel!! » Quand il y a des flaques d’eau dehors après une bonne pluie, je saute dedans à pieds joints. Quand je finis de cuisiner un quelconque dessert, et que je vois qu’il reste de la pâte sur la spatule, eh ben, je liche goulument ladite spatule (sans avoir au préalable mangé la moitié de la pâte, évidemment)! Quand je m’en vais me coucher, il faut absolument que je saute dans mon lit le plus rapidement possible après que la lumière soit fermée, sinon y’a genre un monstre qui va m’attraper. Et pas question de dormir avec les pieds qui dépassent de la couette! Quand je choisis une robe ou une jupe, il faut absolument qu’elles passent le test du tourniquet ; si elles ne tournent pas comme une robe de princesse devrait le faire, c’est non! Quand quelqu’un fait un gaz dans un endroit public la où règne le silence, je trouve ça hilarant. Je suis bien naïve ; je crois encore au prince charmant, même s’il ne porte plus de cape en velours et une épée à sa ceinture (quoique ce serait juste trop malade si ça arrivait…!), pis je crois encore aux farfadets (je vous jure, ils me volent toujours mes deuxièmes chaussettes, si bien que je ne porte plus que des bas dépareillés!), pis pourquoi pas aux fées tant qu’à y être? Je chante fort sous la douche, j’adore faire des grimaces, j’ai encore une boîte à souvenirs, et je ne fais pas mon lit.

J’ai encore peur du noir.

J’ai encore peur d’être seule.

« Mais un jour ou l’autre il faut grandir! », me direz-vous. Vous avez totalement raison. Toutefois, je vous propose un compromis: pouvons-nous grandir tout en restant un peu enfant? Du genre surmonter nos peurs du noir et de solitude, ne pas manger trop de desserts (quoique est-ce vraiment possible?) et savoir quand être sérieux, tout en étant émerveillés par les couleurs d’un coucher de soleil et en portant des robes qui tournent.

Parce qu’on va se le dire : c’est quand même cool de savoir que la lune nous sourit les soirs de pleine lune. 😉

pleine lune nuage soirSource image: Unsplash
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