Lorsque l'on est jeune, les gens nous répètent souvent, encore et encore, des phrases toutes faites à la Sherlock Holmes. De même que s'ils savaient tout, alors que chacune de nos histoires sont cependant différentes. Ils pondaient ces phrases comme si nous étions tous le même personnage principal d'un même film hollywoodien.

Ayant peut-être dix ans à l'époque, je ne prenais pas vraiment le temps d'essayer de comprendre ces mots. J’emmagasinais donc l’information pour le moment venu, puis retournais à mon émission de Totally Spies à Vrak.tv.

Et vient un temps. Un jour. Plus grande. Devenue une semi-part d’adulte, où tu repenses à ces phrases.

L’une d'entre elle à laquelle je fais allusion, vous l'avez sans doute déjà entendue.

On s’est tous déjà fait dire, par une tante, une mamie, par l’amie un peu tannante de notre mère, ou par un mononcle un peu trop saoul : « Ne t'inquiète pas ma belle fille, il vaut mieux être seule que mal accompagnée  ».

Qui l'a déjà entendue celle-là ? Et bien moi. Et plus d’une fois, croyez-moi.

Dans mon adolescence, je ne comprenais pas vraiment le sens à ces mots. Je pense que je ne pouvais seulement pas concevoir ce que c’était que d’être : Mal accompagné.e. Ou tout simplement, comment l’on pouvait être : Mal accompagné.e. Pourquoi rester avec quelqu’un, quelqu’un qui t’accompagne mal ?

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Jusqu’à aujourd’hui.

J’ai compris. Aujourd'hui, cette phrase prend tout son sens.

Le jour où tu m’as laissé, les gens me la répétaient en boucle. Sans réfléchir, sans savoir, ils me la lançaient et me la garrochaient en pleine face. Sans même connaître notre histoire.

Je la balayais d’un regard, d'un revers de la main. Comment pouvaient-ils dire cela?  Ils n'avaient aucun droit de définir ce que je devais ressentir. Je n’en voulais pas de cette foutue phrase-là. Je ne voulais pas être seule, sans toi. Je ne comprenais rien. Du pourquoi, du comment. Du comment que cette phrase-là pouvait me faire du bien à moi. Parce que j’étais bien accompagnée, non? Dieu sait que je t’aimais, plus que tout dans ce monde, et que je croyais que cet amour était le même de ton côté.

Les jours ont passé et la phrase tournait en boucle dans ma tête.

Et je me suis rappelé cette deuxième phrase, préfaite encore bien évidemment : « L'amour rend aveugle » ­­.

Fuck que c’est vrai.

Elle m’a tellement rendu aveugle, que je t’ai repeint à l'aide de couleurs que tu ne possédais pas. Je t’ai peint de bleu, de mauve, de jaune et de rose, tandis qu'à ma vie, tu n'apportais que du  noir et du gris.

J'ai été jouée. J'ai été trompée. Car tu as été trop lâche pour me dire la vérité. Trop lâche pour m’avouer. Trop lâche pour me laisser tomber, lorsque ton amour ne m’était plus entièrement dédié. Trop lâche pour admettre tes erreurs, qui pour toi, n’en étaient peut-être même pas.

Trop lâche et égoïste de me laisser t’aimer d’un amour si fort, lorsque toi tu me faisais secrètement du tort. Je méritais tellement la vérité. Et je ne sais pour quelles raisons, tu as décidé que je ne la méritais pas.

Je me suis questionnée. J'ai analysé. Sachant maintenant tout ce que je ne savais pas, j'ai réalisé.

Tout simplement réalisé que tu ne m’aimais pas.

Comment aurait-ce été le cas?

J’ai tenté pendant si longtemps de te trouver des excuses, pour me rendre compte que tu n’en avais aucune. Que rien ne pouvait justifier tes actes.

J’espère seulement qu’un jour, au cours de ta vie, tu réaliseras que ta façon d'aimer n'est pas la bonne. Que tu apprendras de tes erreurs, autant que j’ai appris avec toi.

J’étais aveuglément amoureuse.

J’étais mal accompagnée.

Et maintenant, je comprends.

Je comprends cette phrase, dans tous ses sens, dans toutes ses facettes.

Parce qu'aujourd’hui,  je peux enfin dire : « Je suis mieux seule que mal accompagnée ».

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