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Dans un monde idéal, dans celui qu’on nous enseigne, il y a une forme de famille. Le couple qui s’aime, qui fait un enfant et un autre, et un autre. Ça c’est le modèle normal qu’on nous apprend à être dès notre plus jeune âge. Comme un moule, vous voyez? Évidemment que c’est un idéal. C’est une formule gagnante depuis des décennies.
Personne ne se réveille un bon matin avec l’idée de faire un enfant avec trois partenaires différents et de vivre ainsi en harmonie toute sa vie... en tout cas, pas à ma connaissance. Bien que je ne trouve pas que ce soit un sacrilège de vouloir vivre en harmonie avec des enfants, des parents, les conjoints... les humains étant ce qu’ils sont, les complications ont tendance à s’instaurer rapidement.
Rien de mal non plus avec le fait de ne pas vouloir d’enfant. Bon, je ne comprends pas cette pensée… Mais je la respecte. Parce que je comprends qu’il y a plusieurs formes de couple, d’amour, d’harmonie, de bonheur.
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Donc lorsqu’on se rend compte que le moule de la petite famille idéale de deux parents avec un ou deux enfants n’est pas pour nous... (Genre moi qui ne s'est jamais bien inscrit dans un moule) qu’est-ce qu’on fait? Pire encore! Qu’est-ce qu’on fait qu’on on se rend compte qu’on est plus heureux? Qu’est-ce qu’on fait quand on n’aime plus? Qu’est-ce qu’on fait quand on est rendu ailleurs? On est plus dans le temps de nos grands-parents, on a le choix maintenant. De toute façon, qu’est-ce qui peut nous arriver?
On pourrait tomber éperdument amoureux d’un autre. On pourrait recentrer nos besoins sur nous et apprendre à nous connaître vraiment. On pourrait apprendre des choses qui nous étaient complètement inconnues avant. Et si on pensait vraiment que c’était ça le bonheur… Mais qu’on s’était trompé!
Et puis quand je pense aux enfants nés d’unions qui n’ont pas duré, je pense à des enfants qui ont eu droit à de la sincérité. Des parents qui ont eu assez de courage pour se dire que leur famille ne fonctionnerait pas ainsi. Des parents qui ont tenu les besoins de leurs enfants prioritaires sans les lâcher. Des enfants avec un pouvoir d’adaptation énorme. Des enfants avec deux belles familles, deux chambres, encore plus de monde à aimer.
Parce que quand je regarde mon fils me parler de sa famille chez son papa, avec des étoiles dans les yeux, je me dis qu’on a bien fait. Je suis certaine que lorsqu’il parle de la famille de maman à son papa il a les mêmes étoiles dans son regard. Ça me rend heureuse. Mais ce n’est pas tout. Quand je le vois aller vers les gens, aimer le monde, être capable de se détacher de maman et papa, ouvrir son cœur à d’autres personnes, je trouve ça complètement merveilleux.
Je vais tout de même vous dire ce que je trouve le plus extraordinaire dans tout ça. C’est d’avoir trouvé une personne qui nous accepte comme ça, mon fils et moi. Un homme qui a choisi de s’occuper d’une femme, d’une maman, mais aussi de la prunelle de ses yeux. Un homme qui a ouvert son coeur à un style de vie qui est différent de ce qu’il pensait avoir, et qui est heureux comme ça.
Quand il me dit qu’il a hâte de revoir mon fils parce qu’il pense à lui. Qu’il s’en occupe comme un vrai roi et qu’il le fait rire. Qu’il lui tient la main en plein centre commercial. Qu’il ne dit rien quand une dame vient voir le petit et lui dit: « Tu ressembles à ton papa dis donc! » Parce que tout ça, c’est son choix à lui. Et ça me rend encore plus amoureuse de lui de le connaître comme ça en sachant qu’il a hâte d’avoir d’autres enfants avec moi. Parce qu’il me connaît maman, amante, femme, amoureuse, folle... et que j’aime ça comme ça.