Mon amie est une autrice.

Lisa-Marie et moi, nous sommes amies depuis quelques années. On s’est rencontré au travail et on s’est lié d’amitié au fil des jours et des partys de Noël. Au-delà de nos fous rires, on s’est découvert un intérêt commun pour les mots et on s’est encouragées l’une et l’autre. Je l’ai encouragé à écrire pour Le Cahier, ce qu’elle a fait à titre de collaboratrice occasionnelle, et elle m’a encouragé à reprendre goût à la lecture. 

Je pense que je n’avais pas lu un roman depuis au moins dix ans (c’est fou quand j’y pense !) quand elle m’a proposé une lecture de son manuscrit. Elle travaillait à l’écriture d’un roman depuis un certain temps et j’ai eu l’immense honneur d’être parmi les quelques privilégiés à pouvoir le lire avant qu’elle ne l’envoie dans des maisons d’édition.

Je suis tombée sous le charme de Charlie, nom de camp Limonade, des autres moniteurs, des campeurs et de ce Lac-Saint-Jean que je n’ai jamais eu la chance de voir en vrai, mais que Lisa-Marie décrit tellement bien qu’on s’y croirait. Pas de doute dans mon esprit, ce roman jeunesse serait publié un jour. Et c’est bien ce qui est arrivé. 

Ce roman, c’est l’été de Charlie St-Pierre, adolescente de Laval, qui part travailler comme monitrice dans un camp de vacances au Lac-Saint-Jean. Un été au bord du Lac, de nouveaux défis, de nouveaux amis et, qui sait, peut-être un premier amour. C’est un roman d’été, qui se lit au bord de la piscine ou étendu dans l’herbe à l’ombre d’un grand arbre. C’est un roman jeunesse, mais pas besoin d’avoir 15 ans pour l’apprécier. C’est un roman léger, mais qui fait preuve de beaucoup de profondeur dans le traitement de certains des thèmes abordés.

J’ai eu le goût de vous faire connaitre mon amie et de vous en apprendre un peu plus sur Limonade.

Lisam (pour les intimes 😉), quand est-ce que t’es venue l’idée d’écrire un roman ? J’y pensais depuis quelques années déjà, mais j’avais peur, et je n’osais pas le faire. Il m’a fallu d’abord me faire confiance pour assumer mes idées et oser les mettre en mots… puis en livre !

Y croyais-tu ? Pensais-tu vraiment qu’un jour ton roman serait publié ? Pas au départ. Je l’ai fait pour moi à la base, mais une fois que j’ai eu terminé le premier jet, je me suis permis d’y rêver ! 

Charlie, alias Limonade, est une adolescente typique, avec ses désirs et ses peurs, et avec un problème d’anxiété qui occupe une place importante dans son quotidien. On sait que l’anxiété affecte beaucoup d’adolescents et de jeunes adultes. Pourquoi as-tu voulu parler de cela ? Est-ce que c’est un trouble avec lequel tu vis toi-même ? Depuis aussi loin que je me souvienne, je vis avec l’anxiété dans mon quotidien, et je trouvais ça important d’en parler dans mon histoire. Je tenais surtout à montrer qu’on peut très bien apprendre à vivre avec et foncer dans la vie, et qu’il y a même moyen de dompter le petit hamster qui roule à cent mille à l’heure dans notre tête parfois.

Le Lac est vraiment comme un personnage de ton histoire. Qu’est-ce qu’il représente pour toi ? J’ai le Lac tatoué sur le cœur et clairement, ma région natale teinte la personne que je suis. Même si j’aime vivre à Montréal, le Lac restera toujours chez moi.

Portrait par Julie Artacho

Est-ce qu’il y a des éléments dans l’histoire qui sont basés sur des aventures ou des expériences que tu as toi-même réellement vécues ? Plusieurs petites anecdotes sont un clin d’œil à mon adolescence, comme ma peur de conduire, à faire du pouce, et, sans vouloir dévoiler de punch, la scène des loups dans la forêt est inspirée d’une « histoire de peur » vécue avec mon ex-copain et ses amis. ;)

Est-ce que tu as déjà vécu l’expérience du camp de vacances (en campeuse ou monitrice) ou est-ce que ce que tu décris dans le livre vient de ton imaginaire ? Je n’ai jamais eu la chance d’aller dans un camp de vacances et c’est pourquoi j’ai eu envie de me faire vivre l’expérience en écrivant cette histoire !

Limonade est un livre pour les jeunes, pour les ados. Qu’est-ce qui te plaît dans ce genre de littérature ? Je trouve qu’à l’adolescence, on vit nos émotions, nos amitiés, nos amours à 120 % et c’est ce qui rend cette période si spéciale. J’aime me remémorer cette époque en lisant ou en écoutant des films d’ados !

Quel a été le moment le plus difficile dans le parcours de Limonade (le roman, pas le personnage) ? La réécriture est clairement la partie la plus difficile. La première fois que l’éditeur commente ton travail, c’est à ce moment qu’il y a le plus de choses à changer, à repenser, et le plus de deuils à faire. En même temps, ça nous pousse à pousser notre travail encore plus loin et c’est motivant ! Sinon, je dirais la fois où mon logiciel Word a planté et que j’ai perdu une cinquantaine d’heures de travail !!

Prévois-tu écrire d’autres livres en dehors de la trilogie dans le futur ? J’aimerais vraiment ça, mais je ne me mets pas de pression. Je laisse les portes grandes ouvertes pour la suite.

Est-ce que les noms des personnages sont choisis au hasard ou y a-t-il une raison derrière certains d’entre eux ? Même s’ils ont finalement leur propre personnalité, plusieurs des personnages étaient basés sur mes proches au départ (comme Aparté qui était inspiré de ma sœur !). En leur honneur, j’ai demandé à certains de choisir leur nom de camp, comme Christophe, qui a fait la couverture du livre, qui a choisi Lego, et une de mes amies qui a voulu s’appeler Kiwi. Limonade, c’est le nom que j’aurais moi-même choisi si j’avais été monitrice de camp !

Qu’est-ce que tu peux nous dire sur le prochain tome ? On retrouve Limonade et ses amis un an plus tard, l’été juste avant son entrée au cégep. Elle déménage en appartement à Montréal et devra se trouver un nouveau travail d’été. On continuera de voir évoluer les personnages à travers les hauts et les bas de la vie d’adulte, les questionnements, et ce, dans un nouvel univers qui leur réserve plein de surprises !  

Limonade — un été au Lac-Saint-Jean est arrivé sur les tablettes des libraires le 11 mai dernier. C’est la maison d’édition Hurtubise, celle que Lisa-Marie espérait de tout cœur, qui a donné sa première chance à mon amie et qui lui a commandé une trilogie.

C’est déjà un exploit remarquable d’être publié au Québec. Alors, imaginez une trilogie !! 

Bonne lecture !!

Image de couverture via Éditions Hurtubise
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