Cher inconnu,

Visage sombre aux yeux cernés déambulant dans les rues avoisinantes,

Homme maussade de ces nuits bien arrosées,

Futur ami d’un de ces jours.

Si tu es tombé sur ce texte, ce n’est pas un hasard. Rien n’arrive pour rien. Le destin existe bien, il est une conséquence à toutes nos actions autrefois posées. Cette lettre t’est destinée. J’ose donc espérer que tu la liras jusqu’à la fin.

J’ose espérer que la curiosité s’est éprise de toi, qu’elle est née et a grandi comme un petit feu en toi. On vit dans un monde brutal et en constant changement, mais ça tu le savais déjà, non? Pense à ces guerres qui brisent des familles, à la violence qui élimine des innocents de la beauté de vivre.

lettre papier blanc crayonsSource image: Unsplash

Pense à ces enfants brisés par des parents qui n’ont pas su vaguer à leurs responsabilités, à la maladie mentale qui se trace parfois un chemin dans nos vies. Pense à ces tragédies qui font bousculer la vie d’honnêtes hommes du jour au lendemain, à ces nouvelles qu’on voit à la télévision; ces nouvelles qu’on se dit « Mais cela n’arrive qu’aux autres, non ? ».

Tu es chanceux d’avoir grandi et d’être encore en vie aujourd’hui. Quelque chose, un jour, t’a apporté dans ce monde. Quelqu’un ici a besoin de toi. Sache à quel point tu as de la valeur, que tu mérites d’être ici. Un éclat, un scintillement d’amour t’as conçu. Les étoiles se sont alignées pour que tu sois aujourd’hui parmi nous.

As-tu mal parfois? Tes déboires te poussent-ils parfois au bout du gouffre? Passes-tu des nuits à sangloter dans le noir, les idées noires pleines la tête? T’arrive-t-il de parfois te sentir perdu, d’avoir l’impression que plus rien ne fait de sens?

Reviens-tu chez toi épuisé en te demandant où tu as pris le mauvais chemin? Si oui, je compatis avec toi. Sache que je suis passée par là moi aussi. Des routes ensanglantées qui ont taché mes souliers, j’en ai connues. Des obstacles qui ont blessé mon corps, mon esprit et sa joie de vivre. Mais tu sais, la vie renait des cendres des défunts. La vie a soufflé sur le château de cartes de certains pour laisser place au tien. Construis ce royaume comme tu le souhaites, fais-en le tien. Fais-en ton œuvre et non le reflet du regard des autres.

Avec le temps, tu comprendras que dans la vie, il faut parfois être égoïste. Un jour ou l’autre, il faudra que tu apprennes à te choisir avant les autres. Les gens sont de bonnes foi, pour la plupart. Mais prends garde à ces personnes qui te font voler 40 pieds au-dessus des nuages. Ils risquent de voler ton cœur et, au moment où tu ne verras plus ta vie sans eux, tu feras une chute brutale. Cela étant dit, je ne connais rien de toi. Ni ton prénom, ni ton sexe, ni ton âge.

Tu as peut-être trouvé ton âme sœur et j’aimerais bien te dire à quel point je suis heureuse pour toi. Certes, nous sommes éternellement seuls. La vie est faite ainsi. Mesure la force de cet amour et demande-toi si les pétillements qu’il t’apporte valent la souffrance qu’il te provoque. Prends garde à ne pas te perdre dans cette frénésie. Tu existes, tu es toi, tu es bien plus que l’amoureux/se de quelqu’un, la fille, le fils de quelqu’un.

Je me suis toujours demandé si les autres sont comme moi. Rêveurs, différents. Mais je n’ai jamais osé le demandé à personne. Peut-être qu’au fond, on est tous pareils? Suis-je la seule à regarder les étoiles le soir et m’imaginer vivre dans un autre monde, penser à quelqu’un qui est parti trop tôt? Suis-je la seule à me demander comment serait ma vie si j’avais pris d’autres décisions, plus tôt? Suis-je la seule à avoir cette envie de fuir au bout du monde, de découvrir de nouveaux visages, d’embraser les âmes tristes?

étoiles seul solitude ciel nuit galaxieSource image: Unsplash

Si aujourd’hui met fin à quelque chose, que ce soit un emploi, un sentiment, une personne ou une passion, pense au nouveau commencement que cette fin te procure. Bas-toi aujourd’hui et demain. Bas-toi de ton plus fort et, surtout, ne perds jamais espoir. L’espoir te tiendra en vie, te propulsera vers le ciel.

Quand les choses se corsent, apprends à accepter les mauvais temps, à surfer sur la vague jusqu’à ce qu’elle laisse place à quelque chose de beau.

J’aimerais bien savoir: est-ce que tu lis? Tu sais, c’est le meilleur moyen que j’ai trouvé pour m’évader, m’enfuir dans des univers qui ne puissent exister. La mélancolie de ce monde me fait parfois pleurer, mais il y a tellement plus. Ouvre-toi au monde, il a besoin de toi.

Tant de grandes choses t’attendent, il suffit de saisir les opportunités. Et surtout, j’espère que tu ne perdras jamais de vue la personne que tu veux devenir, les chefs-d’œuvre parmi les horreurs.

- À toi dont je connais, ni le nom, ni le visage.

Accueil