Le mois dernier, j’ai choisi de passer une fin de semaine sans aller sur les réseaux sociaux. J’avais souvent vu des contacts le faire sans comprendre pourquoi. Ils écrivaient un message le vendredi disant « Je prends congé des réseaux sociaux cette fin de semaine, merci! »

Voyons, qu’est-ce qu'il y a de mal dans les réseaux sociaux au point où on a « besoin » d’en faire un sevrage?

C’est lorsque j’ai trouvé la réponse à cette question que j’ai décidé de le faire aussi. Les réseaux sociaux sont des journaux sans fin. À l’époque, on recevait des journaux en version papier d’une trentaine de pages séparées en catégorie. Il y avait une fin à ça. On prenait le temps du déjeuner pour voir les nouvelles de l’heure et on pouvait vaquer à nos occupations.

Aujourd’hui, les réseaux sociaux nous gavent de nouvelles et de publicités. On ne veut pas manquer l’exclusivité de voir la plus récente photo des enfants de notre cousin, de voir les dernières nouvelles du gouvernement ou de connaître l’avis de ton voisin sur un débat controversé.

Les réseaux sociaux sont devenus une banque d’infos non-essentielles. Un jour, tu peux trouver une information pertinente qui te fera évoluer, mais la plupart du temps, c’est du voyeurisme. C’est une belle vitrine pour les entrepreneurs qui veulent promouvoir leurs services ou produits. C’est vrai que c’est mignon de voir de nouvelles photos de famille.

fille téléphone cellulaireSource image: Unsplash

Le plus dangereux est la négativité. Quand quelqu’un partage sa frustration, c’est si facile d’embarquer dans la danse. On se sent compris et c’est une manière de partager notre sentiment d’injustice face à la vie. Quand quelqu’un partage quelque chose de négatif, ces contacts écrivent en commentaire et les contacts de ces derniers voient aussi cette publication. C’est un jeu de domino qui s’écroule sans arrêt jusqu’au moment où on arrête.

Ce qui me fâche et qui est la raison pourquoi j’ai pris congé, c’est les règlements de compte. Il y a eu une vague de frustration envers le gouvernement. Je comprends que ce n’est pas toujours évident de suivre les nouveaux règlements. Expliquez-moi en quoi le fait qu’Anne-Marie ou Stéphane partage son désaccord sur les réseaux sociaux va faire changer les choses. Est-ce que le gouvernement va dire : « Ohhh c’est notre erreur, on va ajuster le tir pour que Sandrine soit contente. »

J’ai écouté une émission de Véronique et les fantastiques dernièrement et Véronique disait que maintenant, tout est sujet à débat. Je n’aurais jamais pensé que le débat sur la façon dont on fait une sauce à spaghetti serait devenu aussi critique que sur celui sur le droit à l’avortement. Dans quel monde on vit? Sur les réseaux, plusieurs personnes se voient comme un héros ou comme l’élu qui va apporter un grand changement dans le monde seulement par ce qu’il écrit.

En ce monde, il y a trop d’écrits et peu d’action.

Ce que j’ai réalisé de ce congé, c’est que j’ai pu rentabiliser mon temps très facilement. Quand on ne s’accroche pas à ce journal sans fin, on peut faire tant de choses. Au départ, j’avais cette crainte de manquer une information importante. Finalement, je n’ai rien manqué et même personne ne m’a écrit.

Le meilleur truc est de déconnecter son compte pour qu’il soit moins facilement accessible et de s’occuper l’esprit. Alors que j’aurais pu passer une demi-journée à regarder Facebook, j’ai lavé ma salle de bain, j’ai préparé une soupe au poulet maison, j’ai travaillé et je me suis permis un temps de lecture. J’ai vraiment eu l’impression que je n’ai pas perdu mon temps.

C’est vrai que c’est épeurant de faire face au silence et de se déconnecter de l’univers virtuel. Restons-nous un être humain à part entière sans les réseaux sociaux ou il nous manque quelque chose?

Posez-vous la question, combien de temps passez-vous sur les réseaux sociaux au lieu de faire quelque chose qui pourrait réellement changer votre vie?

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