Depuis quelques années, on entend parler de plus en plus d’anxiété et de crise de panique. Ce trouble de santé mentale est de moins en moins tabou et c’est tant mieux. Souffrir d’anxiété, c’est presque une mode. Tu veux être hot ? Pendant un souper entre amis, dis que tu souffres d’anxiété, que tu angoisses dans les foules. Tu veux faire sensation ? Tape-toi une crise de panique pendant le souper, effet assuré. Je caricature beaucoup, mais il faut aussi dédramatiser la problématique, sans pour autant minimiser la souffrance que ça apporte.

Sérieusement, de nos jours, on dirait que tout le monde fait de l’anxiété

Pour ma part je crois qu’on mélange stress et anxiété. Le stress est naturel, en fait, il nous permet de nous protéger de situations périlleuses. Par exemple, si on se fait courir après par un ours, notre corps va secréter les hormones du stress, l’adrénaline et le cortisol. L’adrénaline, entre autres, va permettre aux bronches de se dilater afin que l’on respire bien pendant qu’on sprint pour se sauve de l’ours. Les muscles seront gorgés de sang, pour être efficaces au maximum. On remarquera que seulement les organes nécessaires à notre survie durant l’événement seront stimulés et sollicités, donc ce n’est pas à ce moment précis que tu auras envie de manger une barre tendre ou de t’arrêter pour faire ton p’tit pipi.

L’anxiété en revanche est une anticipation de l’avenir et crée un état de vigilance constante. On se crée des scénarios plus grands que nature, sans être capable de se raisonner. J’haïs aller en camping parce que je crains d’être attaqué par un ours, qui ferait un méchoui de mon p’tit corps. Je caricature beaucoup, parce que moi-même je fais de l’anxiété généralisée, je m’inquiète pour tout et pour rien, pas mal tout l’temps, ce qui fait que j’essaie de contrôler mon environnement le plus possible. Difficile de freiner son cerveau qui se plaît à nous faire croire le pire. Faire de l’anxiété, c’est souffrant et épuisant, j’vous en passe un papier.

Les troubles anxieux ne sont pas anodins

Je vous propose donc, une courte liste de choses à ne pas dire à une personne anxieuse, mais aussi quoi dire si on veut aider. 

« Calme-toi ! »

La meilleure façon de créer l’effet contraire chez une personne anxieuse est de lui dire de se calmer. Plutôt que de créer un effet de zénitude du genre gros Bouddha joyeux, tu risques de déclencher Hulk en beau joualvert. Pour ta sécurité, « calme-toi », n’est pas une chose à dire. Parfois une simple présence est suffisante.

« C’est dans ta tête. »

Pour vrai ? Une chance que je puisse compter sur toi pour me le dire. Être anxieux, ne veut pas dire être niaiseux, bien que les deux mots sonnent de façon semblable. La personne anxieuse sait très bien qu’elle s’en fait beaucoup trop, mais c’est plus fort qu’elle. Tu peux plutôt lui demander ce que tu peux faire pour elle.

« Arrête de t’en faire avec des niaiseries. »

Désolé, mais les inquiétudes d’une personne anxieuse ne sont pas des niaiseries. C’est peut-être hors de proportion, mais pas des peccadilles. Si la personne s’en fait à un point tel que ça lui cause des symptômes physiques, de l’irritabilité, de l’insomnie et plus encore, on s’entend que c’est du sérieux. Tu peux lui signifier que tu es là pour elle, tu peux aussi l’écouter.

« Moi aussi, j’sais c’est quoi être stressé. »

Encore une fois, l’ANXIÉTÉ n’est pas du stress.  Si tu ne sais pas quoi dire, tu peux signifier à l’autre ton impuissance face à ce qu’elle vit. On n’a pas toujours toutes les réponses aux problèmes des autres.

« Tu capotes ! »

Exactement, la personne anxieuse capote, parce qu’elle est prise entre ses perceptions erronées et le fait qu’elle sache que la réalité est tout autre, mais il lui est difficile de se poser et de prendre du recule face à une situation X. Plutôt que de lui dire qu’elle capote, tu peux lui demander de te décrire son pire scénario de la situation qu’elle imagine. De cette façon tu pourras avec elle faire la part des choses, ce qui peut aider beaucoup.

Pour la plupart des personnes qui sont aux prises avec l’anxiété, on finit par apprendre à vivre avec, parfois il y a des accalmies et à d’autres moments c’est le bordel. Avec les bonnes personnes et les bons mots, l’anxiété se vit beaucoup mieux. Avec de la patience, de la compréhension, l’absence de jugement et beaucoup d’amour, vous pouvez devenir un allié vital.

Image de couverture par Justice Amoh
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