Sur la rue Masson, entre la 8e et la 9e, se trouve un bar où le mauve, les colliers de perles et la friture sont à l'honneur. Il s'agit du Baron Samedi, bar d'inspiration louisianaise, petit shack urbain qui semble tout droit sorti d'un bayou de la Nouvelle-Orléans. Amants des épices et du rhum, vous y serez comblés. Camille et moi, dans le cadre de ma chronique sortie pour Le Cahier à MAtv, en tout cas, on s'y est plu.

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C'est qui, le Baron Samedi?

Dans la mythologie vaudou, religion encore pratiquée par une partie de la population dans la Nouvelle-Orléans, Baron Samedi, c'est l'esprit de la mort et de la résurrection. Il est également associé à la fête, aux excès sexuels, et à une certaine débauche... On le voit souvent coiffé d'un chapeau haute-forme, vêtu d'un bel habit, gardant les cimetières. Morbide? Pas tant que ça. En gros, le pote Samedi, il nous rappelle de savourer les plaisirs de la vie, car personne n’échappe à la mort. C'est l'esprit dans lequel on a créé ce bar. Cependant, on ne voulait pas que le décor du bar soit trop « halloweenesque » et on voulait aussi éviter à tout prix de heurter les mœurs de quiconque. On a donc eu recours à une prêtresse vaudou (rien de moins) pour s'assurer que les symboles étaient correctement utilisés... et pour bénir le lieu. « On est dans la magie blanche, ici », m'assure le propriétaire François Forest lors de notre visite. Et pour s'assurer d'entrer dans les bonnes grâces du Baron, on allume une chandelle, on prend une bouffée de cigare et on boit une gorgée de rhum. Lorsqu'on pénètre dans l'antre du Baron samedi, mettons que ce n'est pas pour y faire la sieste.

Des allures de vieux bar post-Katrina

François Forest qui n'en est pas à son premier établissement inspiré par la côte Est américaine (lire ici mon article sur le Henri Saint-Henri), a cette fois voulu recréer une atmosphère de vieux bars de la Nouvelle-Orléans, allant même jusqu'à imiter les effets de l'ouragan Katrina dans le décor. En effet, en entrant dans le bar, sur les murs, on remarque que la tapisserie est arrachée, des planches de bois sont exposées. Plus on marche vers le fond du bar, la tapisserie reprend sa place sur les murs jusqu'à être en parfait état à l'arrière complètement. On a également créé un espace avec un piano pour rendre hommage à la tradition blues de la Nouvelle-Orléans. Le Baron Samedi, c'est le genre de bar où on peut passer un bon moment à observer le décor et tous les éléments qui le constituent. Ça a quelque chose d'immersif et ça, ça me plaît.

Piquant et alcoolisé

À manger, attendez-vous à un peu/beaucoup de friture. Poulet (frit), cuisses de grenouilles (frites), boulettes de mac n' cheese (frites ET délicieusement décadentes) servies avec une petite sauce bien piquante. Également au menu, un tartare que l'on a grillé bien comme il faut d'un côté pour imiter la technique du blackened fish, cuisson typique de la cuisine cajun. Le résultat est fort appréciable, le tartare juste assez relevé (à mon goût), mais il ne faut pas attendre trop longtemps avant de le manger pour bien sentir la différence de température entre le tartare froid et le côté grillé. Du côté des cocktails, on offre Pimm's cup, plein de concombres, ultra frais et un Bloody Créole, plein d'épices cajuns et d'un gros morceau de bacon.

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Bref, si vous passez du côté de la rue Masson, ça vaut la peine d'arrêter dire un petit coucou au Baron Samedi. Il se peut aussi que vous vous y preniez les pieds et que vous ayez envie d'y rester plus longtemps... Je vous aurai avertis.

Baron Samedi
3135 Masson, Montréal
(514) 507-3135

www.baronsamedibar.ca

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