Plusieurs personnes ont vécu la même réalité que moi pendant la pandémie : le transfert de leur job de bureau en télétravail.
J’ai été la première à sauter de joie. Quoi de mieux, sérieusement? Travailler de la maison et être en mesure d’effectuer toutes les tâches et les corvées de logis quotidiennement. Et tout ça en étant payée!?
Était-ce trop beau pour être vrai?
Au début, non, vraiment pas. C’était la meilleure chose qui me soit arrivée depuis longtemps.
Commençons par le positif :
J’étais plus qu’emballée par cette nouvelle formule. Même qu’avant l'arrivée de cette nouvelle réalité, j’avais fait la demande à mon patron d'avoir quelques jours par semaine à mon domicile, mais ça n'avait pas fonctionné à ce moment-là. Et puis la pandémie s’est installée. Et cette nouvelle réalité a été imposée à plusieurs d’entre nous. Ma première réaction : Alléluia!
Depuis le temps que j’en faisais la demande et, finalement, on me l’imposait. J’étais sur un nuage. Mon petit chien Roméo était aux anges, lui aussi. Voir sa maman presque tous les jours, alors qu'elle n'était pas à la maison du lundi au vendredi : WOW!
J’ai sincèrement adoré ma première année en télétravail. Je devais me déplacer les mardis seulement, afin d'effectuer les tâches qui ne se faisaient pas de la maison. J’ai réalisé que j’aurais pu fonctionner de cette façon depuis le tout début! De plus, j’étais en mesure de préparer mes soupers en avance, économiser sur l’essence en ne quittant presque pas mon domicile et avoir la possibilité de faire des petits ménages ici et là dans mon appartement. Le rêve quoi! J'avais le luxe de faire ma vaisselle et mon lavage tout en travaillant. Le rêve, je vous dis!
Puis, ça s'est gâtée.
J’en avais pourtant rêvé! Matin, midi et soir! Le télétravail c’était mon but ultime et j’enviais tous ceux qui avaient la chance de l’avoir, bien avant la pandémie.
Puis, finalement, je l’ai vécu. Demandé et reçu contre mon gré, j'y allais avec une grande ouverture. Après tout, je l'avais tant souhaité! Mais avec le recul, c’était peut-être trop pour moi et probablement pour plusieurs. Au début, c'était magnifique, mais cela n’a pas duré.
Reparlons-en après une année de télétravail.
À un certain moment, je me suis sentie isolée. Je continuais de travailler de la maison et c’était correct. J’étais en mesure de rester efficace dans mes tâches. Mais j'étais perdue. Je ne voyais presque plus personne. Je me suis renfermée. J’ai également commencé à me négliger. Pourquoi s’habiller et se coiffer lorsque je pouvais simplement rester en jogging toute la journée?
Puis, je n’ai plus eu le gout de voir qui que ce soit. J’étais déprimée de tout et être chez moi pour travailler me suffisait. Je perdais l'intérêt sur tout et partout. Je devenais de plus en plus paresseuse.
Plus on est seule, plus on se sent seule et plus on a envie de l’être. Ce n’était pas rare que j'annulais des soupers avec des amies. Je n’avais plus la motivation pour faire quoi que ce soit. J’étais triste d’être isolée, mais en même temps, j’avais le goût de rester chez moi. Disons que le télétravail a eu une emprise sur moi que jamais je n’aurais crue possible. Je pensais plutôt l'inverse! J’aurais pensé que de travailler de la maison m’aurait motivée à être plus disponible, à voir plus mon entourage. Ce fut bien le contraire.
Maintenant, je sais qu'être à son domicile comporte bien des avantages, mais cela a un prix.
Et j’ai dorénavant le pouvoir d’y remédier, simplement en augmentant mes journées au bureau. Avec le temps gris qui s’est installé, il est plus ardu de sortir. Donc, je me mets au défi de prendre le temps ; le temps de sortir, de profiter du soleil et de voir mon entourage. D’écouter ce que mon corps me dit et de tout mettre en œuvre pour être bien.
Car, même si plusieurs en rêve, le télétravail n’est assurément pas pour tout le monde. C'est à nous de nous adapter pour que notre vie soit la meilleure possible.