Pour commencer, loin de moi l’idée de juger les parents de ce monde. Ils font un travail formidable dans une société quelque peu abîmée. Mais la question des réseaux sociaux et des enfants est une réalité que l’on ne peut pas ignorer, si ce n'est que pour le bien-être de nos tous petits.
Notre liberté d’utiliser les réseaux sociaux comme bon nous semble devrait-elle s’arrêter à notre propre personne?
Oui, nous sommes fiers de nos bambins et nous souhaitons que tout le monde puisse vivre ces moments de bonheur avec nous. Alors, on publie, en long et en large, tous les exploits de nos enfants sur notre Facebook, Twitter, Instagram et TIK TOK.
Le hic, c’est que votre enfant, probablement encore bébé, ne vous a pas donné son autorisation pour le faire. Donc, cela va quelque peu à l’encontre de son droit à l’image.
La question se pose : est-ce donc véritablement sans danger pour l’enfant?
Le sharenting est une nouvelle tendance sociale qui signifie : exposer de façon excessive ses enfants sur les réseaux sociaux. Du test de grossesse, aux anniversaires, en passant par l’accouchement et le changement de couches ; tout y passe.
Pourquoi avons-nous besoin de partager l’intimité de nos enfants?
Sur les réseaux sociaux, on veut tout montrer! Surtout nos vies (im)parfaites. Exposer nos enfants peut nous valoriser et, dans le cas des personnalités publiques, rapporter quelques likes supplémentaires. On achète du capital sympathie auprès des gens qui nous suivent.
Mais il y a des conséquences à cette tendance. Quelles sont-elles?
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Votre enfant pourrait devenir un pro de la gâchette téléphonique et, tout comme vous, prendre des photos constamment au lieu de vivre les moments dans la réalité et le présent. Il pourrait ensuite s’identifier à cette popularité qu'il aura créée sur ces mêmes réseaux sociaux qui l'auront vu grandir et être soumis au regard des autres, voir être fragilisé dans son estime de lui.
Les réseaux sociaux ne sont pas des plateformes où tout est rose. Afficher son enfant publiquement, ça veut aussi dire le montrer à des gens qui peuvent être mal intentionnés. Vous n’invitez pas un inconnu chez vous pour qu’il puisse regarder votre enfant dormir. En publiant une photo de votre enfant, c’est un peu ce que vous faites, selon moi.
Il est mignon, votre enfant, avec ses drôles de bouilles, sa purée plein la face et les cheveux, ses petits bourrelets de bébé et tout le reste, mais ce n’est pas très flatteur pour lui. Et ce n’est certainement pas l’image qu’il aimerait donner de lui s’il en avait le choix. Votre enfant ne vous a pas donné cette autorisation. Votre enfant a le droit à son jardin secret, jusqu’au moment où il pourra décider par lui-même, et en toute conscience, de s’exposer sur les médias sociaux ou non.
Raconter votre vie sur les médias sociaux, c'est votre choix! Vous l’avez fait en connaissance de cause, en connaissant tout ce que ça implique. Votre enfant a également le droit à cette liberté de choix.
Dans le cas où vous ne pouvez pas vous empêcher de publier la vie de vos petites têtes blondes, il y a tout de même quelques petits conseils à suivre.
On évite les situations gênantes pour le futur de l’enfant (personne n’a besoin de le voir sur le pot). On fait attention à ne pas divulguer trop d’informations personnelles (son poids, le nom de son médecin, de son école, etc). S’il est suffisamment grand, on lui demande ce qu’il en pense et s’il accepte d’être affiché publiquement. Et, pour finir, on essaie de limiter les publications le concernant (10 par jour, c'est un peu excessif).
En tant que parent, il est de notre devoir de protéger nos enfants et non les rendre vulnérables.