J’ouvre les fenêtres, je préchauffe l'aspirateur, je décroche les rideaux, je prépare un seau d’eau savonneuse. C’est le temps du ménage de printemps. Ark! Non. Ben oui… mais non. On dirait que c’est toujours sale chez moi. Printemps, été, automne, hiver, le ménage est à recommencer. Sisyphus pousse sa roche, moi je passe le balai jusqu’à la fin de mes jours. Imaginez, j’habite tout seul, je ne peux même pas blâmer ça sur les enfants !

Faire du ménage, ce n’est pas seulement synonyme de dépoussiérer la bibliothèque et de laver les châssis des fenêtres. 

À force d’être entre les mêmes quatre murs, je remarque chaque mauzus de détail. Et plus souvent qu’autrement, un rien du tout finit par devenir un irritant qui me force à prendre de l’avance sur mon ménage de printemps. L’autre jour, je me suis mis à focaliser sur le manque de gestion de mes hauts de garde-robe. On s’en fout ; je m’en suis foutu pour les quatre dernières années. Ce mercredi-là, j’ai pris mon heure de dîner pour vider les cinq placards chez moi, trier le contenu, et j’ai donné au moins 100 livres de couvertures, de draps, de vêtements, de sacs à dos et de lampes cumulées au fil des dernières années.

Un exemple qui illustre bien mon idée anti-ménage du printemps. Je ne  suis pas Marie Kondo, j’adore être encombré de patentes, de gogosses et de bebelles. Chaque affaire à sa place, à cumuler la poussière, mais j’ai par-dessus ça une difficulté à me départir de plein d’affaires qui, elles, ont encore moins d’utilité. Je parle de choses comme l couverture électrique de 1992 qui n’a pas vu la lumière du jour en 10 ans. 

Hoarders, Buried Alive

Je laisse beaucoup de choses entrer chez moi, et j’apprends tranquillement à en laisser sortir ici. Leur donner une seconde vie dans un centre de don m’apaise un peu, je n’aime pas ça jeter des choses. Mais vient un point où, si je ne veux pas me retrouver aux nouveaux « faits divers » en étant le gars retrouvé mort enterré dans une pile de pots massons qu’il refusait de recycler.

Le tri régulier s’impose. Mes priorités changent de fois en fois, et quelque chose comme une paire de jeans trois tailles trop petites qui est encore dans mes affaires sous le prétexte qu’elle va me refaire un jour, pourrait aller à quelqu’un à qui elle fait maintenant. Hop, dans un de mes 60 sacs Ikea, qui fera aussi partie du don.

On s’attache à un tout et un rien, en tant qu’humain. Et ce, pour un paquet de raisons qui sont propres à nous même. Vraiment, aucun jugement ici. Mais force est d’admettre qu’un chandail acheté au secondaire, et jamais porté depuis, n’est pas un héritage précieux à léguer à tes enfants. Ça s’applique à toutes les armoires de ton chez-toi. As-tu vraiment besoin de garder la yaourtière de ta mère ? Sais-tu où acheter ça, un starter de yogourt ?

Dimanche, c’est la bonne journée pour faire ça. Mets de la musique, faire toi un petit thé et lance-toi dans le processus, une pièce à la fois. Désencombrer son environnement, c’est désencombrer son cerveau.

Image de couverture par Sarah Brown via Unsplash
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