Non, mais je rêve ou quoi? Je ne peux pas croire qu’en 2023, on est encore aux prises avec des propos racistes.

Bientôt, le film remake La petite sirène de Disney sortira en salle. Le hic? La petite sirène est noire. Ben oui, noire! Eh là, là. Ça ne fait aucun sens. Voyons donc, Ariel, la petite sirène est blanche, elle a toujours été blanche et je ne vois pas pourquoi c’est une personne de couleur noire qui la représente au grand écran! Ces propos-là te choquent? C’est pourtant ce que pensent la plupart des gens si l’on en croit les médias sociaux.

J’ai de la misère à me figurer que des gens ne sont pas capables de se représenter la petite sirène en la personne de Halle Bailey, l’actrice qui joue le rôle principal. Il y a même des internautes qui ont commenté qu’ils n’iront pas voir le film et ils empêcheront certainement leurs enfants de le regarder! Ben oui, leurs souvenirs d’enfance sont biaisés!

Je ne sais pas pour toi, mais moi, je me dis qu’il y a des choses pas mal plus graves qui se brassent sur la planète! Mais on est de même en Amérique; on aime ça dramatiser pour rien. Le pire, c’est que ce sont principalement des femmes qui crient haut et fort que ça ne fait pas de sens. Où est passée la solidarité féminine?

Mais la faute ne revient pas seulement au petit peuple.

Les industries culturelles ont toujours agi dans le but de forger et de renforcer les stéréotypes. Nous vivons dans une société qui tourne autour de l’homme blanc masculin. Un noir comme personnage principal? C’est encore trop peu représenté. Imaginez détruire notre imaginaire collectif et nos souvenirs d’enfance avec un personnage noir et féminin? Non, bien sûr que ça ne passe pas. Notre société n’est pas prête. Nous ne sommes pas prêts à laisser des personnes de couleur devenir les héros à notre place. Encore moins une femme!

Mais moi, je suis contente de savoir qu’il y a des petites filles de couleur noires qui vont s’identifier à Halle Bailey. Parce que dans leur imaginaire à elles, la race blanche domine. La race blanche est supérieure. Et là, c’est comme si on leur disait : « Tu as le droit d’être l’héroïne toi aussi. Tu as le droit d’être représentée au cinéma. Tu as le droit d’exister ». Et si elles peuvent grandir en ayant ces pensées-là, imaginez jusqu’où elles pourront aller.

Disney a pris un risque en engageant Halle Bailey. Est-ce que les producteurs auraient dû rester fidèles au classique et choisir une personne blanche pour personnifier la petite sirène? Certainement pas. Car c’est en voyant de plus en plus de personnages de couleurs différentes qu’on arrivera à se représenter notre société d’une manière plus juste et à déconstruire les stéréotypes bien ancrés dans nos imaginaires depuis des lunes.

Bien joué, Disney! Et moi, j’irai certainement voir le film!

Image de couverture de Nsey Benajah
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