Dans un monde où tout va vite, où tout se doit d’être accessible sur le champ et où chaque chose se doit d’être productive et efficace, par moment, n’en avez-vous pas assez de toute cette frénésie?

Les stimulations auditives, visuelles et même sociales qui deviennent éreintantes ?

Je suis loin d’être quelqu’un d'asocial. Généralement, je me nourris de projets et au contact de tous et chacun. J’adore découvrir des endroits, des ambiances et de nouvelles personnes.

Pourtant, je ressens souvent le besoin d’une pause dans ce monde effréné dans lequel nous vivons.

J’ai tendance à avoir un horaire chargé; des soupers et des activités sociales à toutes les fins de semaine et prévues bien longtemps d’avance afin de faire concorder l’horaire de tous ainsi que de rentrer toutes les activités dans la semaine pour entretenir mon esprit sain dans mon corps sain.

Pourtant, parfois, n’est-ce pas la pause de tout cela qui permettrait d’être plus en paix ?

S’il m’arrive enfin d’être à la maison, pas le temps de s’asseoir sur nos lauriers ! Ménage, popote, lavage, entretien de la cour et tout cela en écoutant un balado instructif pour être bien certain de maximiser les 24 misérables heures que nous avons dans une journée.

Ces mêmes 24h qui se sentent elles-mêmes écrasées sous le poids de nos to do list.

Petit moment de pause dans la file d’attente à l’épicerie ? Bien voyons, qui a ce luxe ? Faut en profiter pour répondre aux textos et courriels qui ne cessent de faire vibrer nos cellulaires.

Il faut être joignable 24/7 et répondre dans un délai raisonnable, ce qui signifie maintenant.

Je suis essoufflée juste à l’écrire ou à l'envisager, pas vous ?

Et encore, je n’ai pas d’enfant donc uniquement moi-même à gérer et je vis en région donc je n’ai pas cette dure réalité que sont les embouteillages et les méandres des transports en commun.

Alors comment se fait-il que j’aie l’impression de toujours courir, de ne jamais en faire assez et d'espérer mes semaines de vacances à ce point ?

Suis-je donc la seule à me surprendre à rêver d’une grotte ?

Non pas celle sombre et froide où vous imaginez bien un monstre y vivre. Simplement un lieu où vous seriez injoignable et que la seule chose de productive que vous pourriez faire serait de regarder le temps passer.

Un moment de déconnexion complet.

En nature, bien sûr, question d’avoir encore l’impression de vivre sur cette Terre et non dans un monde parallèle où observer les feuilles changer de couleurs serait complètement utopique. Un lieu où on se permet la contemplation, le prélassement dans le lit, la dégustation d’un café et de faire toute activité non productive, mais qui nous apportent du bien-être sans se sentir coupable ou être complètement débordée par après. Je sais ce que vous allez me dire; vas-y fais-le ! Plein de gens se permettent quelques moments par années de ce genre.

Mais ma réelle question est la suivante; est-ce normal qu’une majorité d’entre nous aient besoin d’un tel lieu ?

Si tel est le cas, j’espère vous croiser dans mon lieu de lenteur de non-efficacité en ayant réussi à laisser à l'entrée de ma grotte ma culpabilité et ma charge mentale et qui sait, peut-être regarderons nous les feuilles changer de couleurs tous en cœur.

Sinon, sache que tu n’es pas seul, que tu réussis merveilleusement bien et qu’un petit moment pour souffler et se taper dans le dos n’est jamais de trop. Si personne ne te l’a dit aujourd’hui; bravo pour chaque petite chose accomplie!
Image de couverture de Bruno van der Kraan
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