J'ai lu sur la page Facebook de mon amie Magalie Gagnon un magnifique texte sur sa situation difficile. Avec son consentement, j'ai décidé de vous le partager. Voici la version intégrale :

Au matin, il sera toujours la première chose qui te passe à l’esprit, pour finir par assombrir ta journée comme un gros nuage qui plombe au-dessus de ta tête et qui te suit partout. Pas assez noir pour t’empêcher de fonctionner parce qu’évidemment, les responsabilités de la vie te rattrapent assez vite, mais juste assez pour te laisser un peu la gorge serrée.

Les gens te diront que tu as l'air bien et en forme, mais ils n’ont aucune idée quoi te dire. Non seulement tu le sens, mais tu te sentiras obligé de répondre que ça va, même si dans ta tête, toi tu sais que c'est de la foutaise. Tous les jours, tu seras confronté à te poser des questions sur tes réelles envies, tes valeurs, sur ce qui t’entoure, sur l’amour, l’amitié et ton futur. Parfois, même souvent, tu auras envie de tout balancer et de juste partir. Partir de ton travail, du quotidien, de la routine… Le système de vie dans lequel on est tous un peu pris au final. Parce que toi tu sais à quel point tu n’as aucune minute à perdre. Pour toi, l’argent ça ne vaut pas grand-chose, posséder quelque chose n’a plus aucune importance. Vivre et être libre sont les seules choses qui te paraissent prioritaires.

tenir mains fond blancSource image : Unsplash

Tu verras chaque petit bobo comme un symptômes de récidive. Le ganglion enflé sous ta gorge est devenu un lymphome; les bleus de tes jambes et tes sueurs nocturnes, une leucémie; l’enflure de tes chevilles, une métastase hépatique; ton mal de dos, une métastase osseuse. Les scénarios sont infinis, mais tous également plausibles. C’est lourd, autant pour toi que ton entourage. Tu te demanderas souvent si tu dois parler de tes inquiétudes ou les garder pour toi.

C’est une minime partie du reflet du quotidien auquel on fait face. Au-delà de perdre ses cheveux et tout le tralala qui finit par passer, la peur au ventre, elle, ne s’en va pas. La tristesse est difficile à chasser et les remises en question sont récurrentes. À toi qui croises mon chemin d’une quelconque manière qu’il soit, ne me demande pas comment je vais. Dis-moi simplement que tu es heureux de me voir. Ne passe pas de commentaires sur ce dont j’ai l'air, tu sais très bien que les gens portent des masques. Quand je serai en détresse, ne me dis pas que je ne m’en fais pour rien et que rien ne peut m’arriver. Dans ma tête, je me dis seulement que tu ne comprends rien. Rappelle-moi simplement que je dois essayer de reprendre le contrôle de ma tête, jusqu’à ce que j’aie consulté et que je connaitrai les faits.

Cette maladie-là, elle fait des ravages mais pas seulement dans tes cellules. Elle essaie de tuer tout ce que tu es. Aide-moi à me rappeler qui je suis, la fille qui, habituellement, carbure à faire rire les gens, qui voudrait sauver le monde et qui, malgré tout, continue de grandir au travers des épreuves.

Merci de m’endurer avec mes scénarios, mon anxiété, ma fatigue, mes moments d’absence et de questionnements. J'te jure que quand le nuage se tasse un peu, je suis toujours la même et j’ai toujours des fleurs qui me poussent par en dedans. Rappelle-moi pourquoi je me bats si fort, pour quelque chose qui me revient de droit, MA criss de VIE!

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